« Penser global, agir dans un bocal » (original) (raw)

« Le monde dans une noix »

Mélanges de la Casa de Velázquez, 2014

Une liste en images pour servir à l'apprentissage de l'histoire «El mundo en una nuez»: una lista en imágenes para facilitar el aprendizaje de la historia «The world in a nutshell»: a pictorial list as an aid to learning history Markus Meumann L'histoire, une liste virtuelle d'événements : la Sculptura Historiarum et Temporum Memoratrix 1 En 1697 parut chez le libraire Johann Daniel Tauber à Nuremberg un livre de grand format, richement illustré de 48 gravures sur cuivre en folio et intitulé Sculptura Historiarum Et Temporum Memoratrix: Das ist/ Gedächtnuß-hülfliche Bilder-Lust/ Der Merckwürdigsten Welt-Geschichten aller Zeiten/ Von der Erschaffung der Welt Bis Auf das gegenwärtige Jahr (« Sculpture mémorative de l'histoire et des temps : ceci est une voluptueuse imagerie et aide-mémoire des plus importants faits historiques du monde et de tous temps ») 1. Le dessein de cet ouvrage était de donner une vue d'ensemble des événements les plus marquants de l'histoire du monde, commençant selon la convention de l'époque qui suit la tradition biblique par la création du monde 4 000 ans avant la naissance de Jésus-Christ. D'après le sous-titre, il fut destiné particulièrement « au divertissement de la jeunesse étudiante ainsi que d'autres amateurs d'histoire 2 ». 2 Comme le montre l'adresse à la « jeunesse étudiante », l'ouvrage répond avant tout à des fins didactiques et, par conséquent, respecte les principes de l'ars memorativa baroque 3. Comme l'indique le titre principal en latin, l'ouvrage est strictement façonné selon des critères mnémotechniques. Le sous-titre modifié de la deuxième édition, parue un an plus tard, en 1698, qui parle de « l'art mnémotechnique aussi profitable que plaisant », montre encore plus clairement ce fait 4. Le récit suit un ordre rigoureusement chronologique afin de permettre aux lecteurs d'apprendre et de retenir aisément les faits historiques. Ceux-ci sont classés par millénaires, par siècles,

Le Monde dans un Sac

La beauté, l' émotion esthétique, permet de mieux comprendre » Lucrèce Vignes, le Monde dans un Sac Une porte s'ouvre sur la Route des Indes. C'est une invitation au Voyage, un Grand Tour semblable à celui des aristocrates du XVIII ème siècle, assoi ffés d'exotisme et de découvertes. Parmi les sommets escarpés du Rajasthan où s'aventure parfois au crépuscule la chèvre Krispati... A la recherche d'un temps révolu où élégance et ra ffinement scandaient harmonieusement chaque instant de la vie. Paysages de Java, à l'aube, dans le tressaillement de la Nature puissante qui s'éveille parmi la rosée délicate d'un jour nouveau.

« Conditions d’une ‘critique mondiale’ »

Ch. Pradeau et T. Samoyault (eds.), Où est la littérature mondiale ?, 2005

L'activité critique est étroitement dépendante de la façon dont on calibre la littérature sur laquelle elle opère. On peut limiter ses lectures critiques à un corpus régional, national, voire continental, par commodité linguistique ou pour des raisons de compétences culturelles ; on peut au contraire faire éclater le corpus et circuler sans complexes, au hasard des rencontres, dans une bibliothèque mondiale totale. Un tel choix a des répercussions profondes sur la façon dont le parcours critique va s'effectuer.

Le global à l’écoute du local

Management international, 2013

L e dossier thématique que propose ce numéro de Management International sur le thème du global à l'écoute du local est le fruit d'une sélection de textes choisis parmi les meilleures communications présentées au deuxième colloque d'Atlas/AFMI (Association Francophone de Management International), à Lyon, les 31 mai et 1 er juin 2012. Le colloque s'est déroulé dans les prestigieux locaux de l'ancienne Manufacture des Tabacs, où se trouvent l'IAE Lyon et le Centre de Recherche Magellan. Les textes proposés dans ce dossier thématique ont fait l'objet d'une double sélection rigoureuse. Les communications au colloque Atlas/AFMI ont d'abord été choisies sur la base d'un processus d'évaluation anonyme, par atelier thématique. 60 contributions ont ainsi été retenues et présentées au colloque. Par la suite, les meilleures contributions ont été proposées à Management International, puis à nouveau évaluées en aveugle selon les règles de la revue. Les textes retenus qui composent ce numéro ont considérablement bénéficié des critiques constructives des évaluateurs, que nous remercions chaleureusement :

Penser global, agir local. Histoire d'une idée [Think Globally, Act Locally: Story of an Idea]

ÉcoRev’. Revue critique d’écologie politique, 2018

Le prétexte de cet article est un slogan subtil qui a connu à partir des années 1980 un immense succès dans les milieux de l’écologie, où il est né, jusqu’à paraître aujourd’hui galvaudé par sa migration dans des domaines proches, comme l’aménagement du territoire, ou qui lui sont a priori étrangers, comme le marketing. Il permet d’explorer une dualité des pratiques sociales et organisationnelles qui a traversé, en amont et en aval, l’histoire de l’environnement et qui s’est manifestée sous différentes formes : écologie par en haut et par en bas, vision systémique et solutions locales, verticalité et horizontalité de l'engagement, échelle nationale des partis verts et échelle cosmopolite de l’altermondialisme, avec à la clé, pour terminer, la reterritorialisation comme réponse aux derniers avatars de la mondialisation. On situe généralement au début des années 1970 la naissance de l'écologie politique proprement dite. Comme nous le verrons, c'est à la fin de cette décennie que la fameuse devise « Penser globalement, agir localement » (Think Globally, Act Locally) est née sur le sol nord-américain de la bouche de deux Français...

Le discours, scène globale?

Cahiers de l'Institut de …, 2004

RF (200 ms) donc [16 dt] le dénigrement de la femme n'est pas une question de niveau social ni de religion ni de caste BG non de rien, ni même de civilisation [7.4 dt] RF (300 ms) mais [1] ↑ H qu'est-ce h [23.5 dt] qui vous a b poussé /BB \b à entreprendre /BB \b cette recherche /BB

La “mondialisation”, ce laminoir intellectuel

Premier poncif : la mondialisation est récente / ancienne L'heure est à la « mondialisation ». C'est elle qui vide les usines, appauvrit les plus pauvres, nivelle les différences, procure le bonheur, contient le malheur, permet de voyager en low cost, est responsable du réchauffement climatique, déclenche la guerre économique et fournit à l'homme l'espoir d'un monde qui ressemblerait à une plate-bande. On l'aura compris, la « mondialisation » est bien le laminoir intellectuel de notre temps. Comme les aciéries de nos aînés, reléguées aujourd'hui en Asie du Sud-Est par les relocalisations, la « mondialisation » se nourrit d'un minerai assez répandu, puisqu'il s'agit de la paresse intellectuelle. De même que la tôle d'acier devait passer par l'écrasement de cylindres pour devenir plus fine, nos idées d'aujourd'hui passent par le rouleau compresseur de la « mondialisation », qui permet de réduire la diversité et la complexité des points de vue. Son caractère incantatoire est à la portée des feignants qui puisent dans son évocation le remède absolu. Élevée au rang de vide-poche de la critique sociale contemporaine, elle sert sans distinction toutes les causes et tous les combats. Or ce vide-poche de la critique sociale en vient à fonctionner comme le cache sexe d'un capitalisme pudique. Réduisant la diversité et la complexité, il permet de voiler, dans le même temps qu'il en assure la reproduction, des rapports économiques et sociaux dissymétriques. Ainsi, la question reste celle de savoir à qui profite le flou? 1 Nous avons retenu trois des plus grands poncifs qui se rapportaient au discours sur la « mondialisation », en tentant toujours de montrer le vernis sur la forme et la poussière accumulée au coin des esprits ; la manière, en somme, dont la « mondialisation » masquait des processus en se posant comme une variable trop générale pour être informative.