L'espace des raisons est-il sans limites (original) (raw)
2001, Un siècle de philosophie
Version antépénultième (2001) L'antagonisme entre la tradition «herméneutique» et la tradition «analytique» fait partie des grandes oppositions familières à ce qu'on appelle notre «modernité» philosophique. Elle se manifeste sur plusieurs plans, et d'abord sur un plan historique. La tradition herméneutique, même si elle trouve ses sources dans la théologie protestante et dans l'interprétation de l'Ecriture, s'est très vite trouvée associée à l'idéalisme post-kantien et au romantisme en Allemagne au XIXème siècle, avant d'être «greffée» sur la phénoménologie au XXème siècle . La tradition analytique a ses origines les plus lointaines dans l'empirisme classique, dans le positivisme et le naturalisme du XIXème siècle, et ses origines plus récentes dans la réaction anti-idéaliste qui eut lieu, aussi bien en Allemagne et en Autriche chez des auteurs comme Brentano et Frege qu'en Grande Bretagne avec Russell et Moore. En second lieu, l'opposition se manifeste sur un plan méthodologique ou épistémologique. Depuis Dilthey au moins, on a tendance à opposer la thèse «herméneutique» selon laquelle les «sciences de l'esprit» (Geisteswissenschaften) ou les sciences humaines et sociales relèvent d'une méthode distincte de celle des sciences de la nature (Naturwissensachften), fondée sur la compréhension et l'interprétation, et non pas sur l'explication causale, à la thèse «naturaliste» et «positiviste»
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