L’intégration régionale est-elle un instrument de résilience pour les pays de la CEMAC ? (original) (raw)

FORCES ET ENJEUX DE L'INTEGRATION SOUS REGIONALE: CEMAC / CEEAC

La raison d’être de l’organisation internationale est incontestablement la fonction dont elle est chargée par sa Charte constitutive, c’est-à-dire par les Etats fondateurs: elle est donc essentiellement un instrument pour la réalisation de cette fonction. Les organisations dont la fonction est la coopération ne sont en prise qu’avec les appareils étatiques, même si elles peuvent entretenir certaines relations de travail avec les O.N.G. et parfois même s’adresser directement à des peuples ou à d’autres groupes sociaux non étatiques. Elles se présentent essentiellement comme des «superstructures» dans le sens le plus précis du terme. Par contre, les organisations d’intégration à caractère régionales , à l’instar de la CEMAC et de la CEEAC, ont pour mission de rapprocher les Etats qui les composent en reprenant à leur compte certaines de leurs fonctions jusqu’à les fondre en une unité globalisante dans le secteur où se développe leur activité, c’est-à-dire dans le domaine de leur com-pétence. Cette fusion ira jusqu’à la substitution de la personnalité de l’organisation à celle de ses membres vis-à-vis des tiers, pour les négociations commerciales par exemple. Parallèlement, cer-taines fonctions étatiques seront exercées par les organes de l’organisation en lieu et place des or-ganes étatiques. L'intégration est un processus ou une évolution par laquelle les acteurs politiques, de nationalités différentes, sont amenés à transférer leurs allégeances, leurs intérêts économiques et leurs activités politiques vers un centre nouveau dont les institutions ont ou cherchent à avoir compétence sur les Etats-nations préexistants.

L’intégration régionale en Afrique de l’Ouest : chevauchements inutiles ou options nécessaires?

ECDPM Discussion Paper , 2022

Ce document analyse et met en lumière les intérêts et les jeux et enjeux autour de deux organisations régionales qui se chevauchent en Afrique de l'Ouest : La CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), qui compte quinze membres, et l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), dont les huit membres sont également membres de la CEDEAO. Nous explorons l'interaction des mandats formels et des structures de coopération des deux organisations, en examinant leur histoire, leur légitimité et les intérêts des États membres. Nous nous concentrant particulièrement sur le commerce régional. Si le chevauchement des adhésions UEMOA-CEDEAO a une histoire et une logique, il crée des difficultés pratiques, notamment dans le cas de la promotion du commerce régional. La plus grande intégration apparente de l'UEMOA et sa longévité par rapport à la CEDEAO expliquent en partie pourquoi les flux commerciaux enregistrés semblent plus concentrés entre les États membres de l'UEMOA. En même temps, la CEDEAO tire sa légitimité de sa plus grande portée d'adhésion, son rôle en matière de paix et de sécurité, et du fait qu'elle est l'une des huit communautés économiques régionales reconnues par l'Union africaine, entre autres. Bien que les deux organisations servent un objectif différent, les incompatibilités proviennent essentiellement d'une mise en oeuvre incorrecte des politiques convenues par la CEDEAO. Même si les efforts se poursuivent pour harmoniser les procédures commerciales entre la CEDEAO et l'UEMOA, les deux organisations semblent destinées à coexister. Si les États membres et leurs entreprises utilisent sélectivement les règles de l'UEMOA ou de la CEDEAO à des fins différentes, les décideurs politiques et leurs partenaires extérieurs doivent considérer cela comme un point de départ dans leur soutien-et pas seulement comme une anomalie.

Un indicateur de besoin d'intégration régionale

Revue d'économie du développement, 2014

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Regard critique sur l'intégration régionale en Afrique

Dans cet article, nous nous proposons de faire une lecture critique des multiples défis auxquels les programmes d’intégration régionale sur le continent font face en ce moment précis, et les obstacles que l’Afrique doit surmonter pour atteindre ses objectifs dans ce domaine. Parmi les multiples obstacles, nous nous focaliserons sur quatre principaux facteurs : a) les appartenances multiples de plusieurs États africains à des différentes Communautés économiques régionales et aux différents « partenaires bilatéraux spéciaux » en dehors de l’Afrique et l’impact de cette situation sur la véritable intégration sur le continent ; b) les questions de paix et de sécurité ; c) la gouvernance ; et d) les questions de financement. En conclusion, l’article tentera d’avancer quelques suggestions pratiques en vue de surmonter les obstacles.

D'un régionalisme à l'autre : intégration ou interconnexion?

2016

La vague actuelle de négociations commerciales ne manque pas d'étonner les observateurs. Il en fut de même après la Seconde Guerre mondiale lorsque, animés par un esprit de coopération et de rapprochement, les pays d'Europe, d'Amérique latine et de l'Afrique au lendemain des indépendances, s'engagent dans de grands projets d'intégration régionale, au grand dam, d'ailleurs, des défenseurs du multilatéralisme et de l'ouverture universelle des marchés. Les progrès sont bien relatifs d'une région à l'autre, mais les années 1980 semblent sonner le glas de l'intégration régionale : la crise de la dette avait mené nombre de pays en développement dans une impasse économique, l'Europe communautaire était traversée par le doute et le scepticisme et tous les regards se tournaient vers les marchés mondiaux, nouvel Eldorado de la croissance. Pourtant, il fallut rapidement se rendre à l'évidence : l'Europe puis, à son tour, l'Amérique latine affichaient de nouvelles ambitions, les accords de libre-échange longtemps négligés se multipliaient de toutes parts, à commencer entre les pays du Nord et ceux du Sud, et, plus étonnant encore, ce n'était plus l'Europe qui donnait le ton, mais les États-Unis, chefs de file autoproclamés d'un régionalisme qu'on qualifia prestement de « nouveau ». Heureusement, pouvait-on encore se consoler à l'époque, l'Asie paraissait encore épargnée. Las, voilà qu'à son tour, l'Asie de l'Est est prise dans le mouvement, avec, au centre, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui accélère son intégration et aspire à devenir le pivot de l'intégration dans une région en plein bouillonnement, avec en point d'orgue cette méga-négociation, le Partenariat économique régional global (PERG), qui implique outre les dix pays de l'ASEAN, les trois grands rivaux que sont la Chine, la Corée et le Japon, ainsi que l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande 1. Les États-Unis ne sont pas en reste ; ils sont engagés dans deux méga-négociations, trois si on inclut celles sur les services (Accord sur le commerce des services, mieux connu sous son acronyme anglais de TISA) 2 : d'abord, le Partenariat transpacifique (PTP), une négociation conclue avec succès en octobre 2015 et impliquant douze pays, cinq des Amériques (le Canada, le Chili, les États-Unis, le Mexique et le Pérou), cinq d'Asie (le sultanat de Brunei, le Japon, la Malaisie, Singapour et le Viêtnam) et deux d'Océanie (l'Australie et la Nouvelle-Zélande) ; ensuite le Partenariat transatlantique de commerce et