La Sagesse de la Dénomination et les Noms de Ahl-I Bayt (original) (raw)

Le système de dénomination chez les Balant

This paper addresses personal names among the Balant, a community shared between Senegal and Guinea-Bissau. It investigates giving names as an important aspect in Balant society. These names are not mere arbitrary labels. They have socio-cultural functions that depend on various contexts and include family names, honorific names, and birth names (toponyms, temporo-nyms, survival names, epical names, portrayal names). Zusammenfassung Dieser Artikel behandelt Personennamen der Balant, einer Gemeinschaft, die im Grenzgebiet zwischen Senegal und Guinea-Bissao lebt. Er untersucht Namengebung als einen wichtigen Aspekt der Kultur der Balant. Personennamen sind nicht nur willkürliche Benennungen, son-dern sie habnen sozio-kulturelle Funktionen, die von verschiedenen Kontexten abhängen. Sie umfassen Familiennamen, Ehrenbezeichnungen, Geburtsnamen (Toponyme, Temperonyme, Überlebensnamen, epische Namen, Porträt-Namen). Résumé Cet article traite des noms de personne chez les Balant, une communauté partagée entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Il étudie le fait de donner un nom comme un aspect d'une grande importance en milieu balant. Ces noms ne peuvent être considérés comme des labels arbitraire ; ils ont des fonctions socio-culturelles qui dépendent de plusieurs contextes. Ces noms incluent les noms de famille, les noms honorifiques, et les noms de naissance (toponymes, temporo-nymes, noms de survie, noms épiques, noms-portait). Tënk Njàngat li mungi aju ci turi balant yi ; ñoom nak aw xeet lañu wu nekk ci digante Senegal ak Guinée Bissau. Njàngat lii nak dafa jëm ci maanaa mi joxew tur am ci biir xeetu balant. Tur nak nekkul lu ndaw walla lu woyof ; dañuy màndargaal cosaan ak aada ci fànn yu bari. Tur yooyu nak dañuy ëmb lu mel ni sant walla ndombol tànk, walla ab juddu (ci lu mel ni bërëb, jamono walla ngóora ak yu ni mel) 1. Introduction <1> La problématique concernant la relation entre le nom et ce qu'il représente a toujours alimenté les débats dans le milieu scientifique. C'est notamment les linguistes et les philosophes qui furent les premiers à manifester un intérêt certain sur l'origine et la signification des noms propres en général, et des noms personnels en particulier, comme le rapporte Tshiala (2011:12). Si certains (comme Platon et Socrate) débattent sur « qui a le droit » ou « la responsabilité » de donner un nom, d'autres par contre ont mené leur réflexion sur la signification du nom suivant le contexte dans lequel on le donne (vom Bruck & Bodenhorn 2009:5). <2> En linguistique, la préoccupation a toujours porté sur le contenu et le sens (propre) du nom, si le nom a une signification ou non: «The traditional inquiry that linguistics was concerned with was always the question whether names have meaning or not» (Dobrić 2009:31). Engel, comme beaucoup d'autres, pense que le nom a un sens et un contenu sémantique: «Les noms ont un sens descriptif minimal : ils indiquent que l'individu désigné porte ce nom (1984:431). Le nom propre peut aussi avoir une fonction sociale puisqu'il ne sert pas seulement à désigner, signifier,

NOUVELLES HYPOTHÈSES SUR L’ÉTYMOLOGIE DES NOMS ARARAT, HAYASTAN ET ARMÉNIE

2023

L'étymologie des noms Ararat, Hayastan et Arménie n'a jamais été établie avec certitude. Elle est sujette à de nombreuses conjectures, plus ou moins fantaisistes. La question n'est pas tranchée et nous désirons proposer nos propres hypothèses. 1- ARARAT / OURARTOU : LE ROYAUME DU HAUT 2- HAYASTAN : LE PAYS DES CHEVAUX 3- ARMENIE : LE PAYS DE LA DIVINITE DE LA LUNE

Le nom dans la pensée hassidique

Cahiers de littérature orale 59-60, "Des Noms et des Personnes", Paris, Langues’O, INALCO. , 2006

ABSTRACT The multiplicity of meanings that a word can have is central to Hassidic thinking. Hassidism has its origins in eighteenth-century central Europe and cannot be dissociated from the importance that “extatic kabbalah” had in the thirteenth century ; according to it, the twenty-two consonants of the Hebrew alphabet are at the origin of the creation of the universe. The objective of the tserouf method, or “science of combining letters,” of Abraham Aboulafia is to provoke a state of prophetic consciousness by modulating secret divine names in a specific manner. In this light, the Hebraic names given to infants hold, by virtue of the letters that compose it, a divine force that can shape their destiny. With respect to the belief in the transmigration of souls – gilgul – it refers to the limited number of soul names originally created, which are reincarnated in children who wear the name of a deceased kin. RÉSUMÉ La multiplicité de sens que recèle un mot, est un aspect central de la pensée hassidique. Le hassidisme est né dans l’Europe centrale du XVIIIe siècle, indissociable de l’importance que prit la «kabbale extatique» du XIIIe siècle, selon laquelle les vingt-deux lettres consonnes de l’alphabet hébraïque sont à l’origine de la création de l’univers. La méthode du tserouf ou «science de la combinaison des lettres» d’Abraham Aboulafia a pour but de provoquer un état de conscience «prophétique» en modulant de manière spécifique les noms secrets divins. Dans cette optique, le nom hébraïque donné à un enfant comporterait, de par les lettres qui le composent, une force divine apte à infléchir sa destinée. Quant à la croyance à la transmigration des âmes ou gilgul, elle se réfère au nombre limité d’âmes noms créées à l’origine, qui se réincarneraient dans les enfants portant le nom d’un parent décédé.

Les noms d’idéalités et la nominalisation

Nous nous proposons ici d'examiner quelles propriétés syntaxiques et sémantiques doit présenter un verbe pour que le nom dérivé qui lui est associé puisse désigner ce qu'on peut appeler, à la suite de Husserl, des « idéalités ». Après avoir brièvement rappelé les caractéristiques ontologiques de ce que le philosophe allemand entendait par « objet idéal », nous présenterons les propriétés linguistiques qui légitiment l'existence d'une classe de noms correspondante. Nous étudierons ensuite un fragment de corpus de noms dérivés à l'aide de plusieurs suffixes afin de vérifier nos intuitions sur les conditions de formation des nominalisations « idéales ». Nous présenterons enfin quelques éléments de réponse à la question posée, à partir de l'examen de cinq couples de verbes et de noms construits avec le suffixe -tion.

À Propos De Noms D’Humains (Dis)Qualifiants :Un Imbécilevsun Salaudet Leurs Paradigmes

SHS web of conferences, 2016

Nous nous proposons de montrer qu'il y a lieu de distinguer, parmi les noms d'êtres humains que Milner (1978) appelle « qualifiants » deux sous-classes (au moins) dont les membres, s'ils ont des points communs (ils fonctionnent comme noms d'insultes), présentent des particularités importantes. L'une regroupe les noms d'humains affligés d'un défaut intellectuel (un imbécile, un idiot); l'autre, les noms d'humains marqués par un défaut moral (un salaud, une canaille). Parmi ces noms, beaucoup fonctionnent par ailleurs comme des adjectifs, mais pas tous. Nous nous attacherons, pour justifier cette distinction, d'une part à étudier principalement le rôle de la notion d'agentivité et des diverses constructions dans lesquelles cette notion joue un rôle crucial ; de l'autre, dans le cadre des paradigmes en relation morphologique et sémanticosyntaxique dans lesquels entrent ces noms d'humains « disqualifiants », nous essaierons plus particulièrement de cerner les liens que chacune des deux catégories entretient avec les nominalisations correspondantes et ce qu'ils révèlent sur la spécificité sémantique de chacune d'elles. Abstract. About "(dis)qualifying" nouns denoting humans: un imbécile 'an idiot' vs un salaud 'a bastard' and their paradigms. In the present work, we propose to distinguish, among the nouns denoting humans that Milner (1978) identifies as "qualifying", two subclasses (at least), whose members, apart from their shared properties (they all serve as nouns for insults), show important distinctive features. Many (but not all) of these nouns can also be used as adjectives. The nouns of the first class refer to humans afflicted with a mental deficiency (an imbecile, an idiot), whereas those of the second one encode in their meaning a moral deficiency (a bastard, a crook). In order to justify this distinction, firstly we explore the notion of agentivity and the different constructions where it plays a crucial role; secondly, we establish the connection between the nouns of the two subclasses and their corresponding nominalizations which reveal the semantic specificity of each of the two, through the notions of quality and action.

Réflexions autour du nom Ibn Tūmart par Mehdi Ghouirgate

Études et documents berbères, 2018

Depuis la grande révolte kharijite de 122 H./739 jusqu'à l'enracinement définitif du malikisme aux XIV e et XV e siècles, le Maghreb fut une terre propice à la naissance et au développement de mouvements politico-religieux en rupture avec l'islam prôné par les califes omeyyades et abbassides. Ces derniers étaient à chaque fois incarnés par un homme qui se présentait comme prophète dans la lignée du prophète de l'islam ou Mahdī dans une optique millénariste. Jacques Berque définit ce modèle comme étant celui des « Ulémas insurgés et fonda-teurs ». Cette configuration fut reprise par Ibn Tūmart et se caractérisait par le fait que des lettrés locaux, au nom de leur maîtrise des sciences religieuses et de leur rectitude morale, s'imposaient comme chefs spirituels pour guider les musulmans sur les voies du salut. Ces saints lettrés étaient considérés par leurs fidèles comme les seuls interprètes légitimes des desseins de Dieu sur terre, compte tenu qu'ils connaissaient l'arabe et qu'ils détenaient un pouvoir de nature charismatique. En outre, leur origine locale les aidait à instrumentaliser l'esprit de corps tribal de leurs congénères, notamment en s'adressant à eux dans leur langue, le berbère. De la sorte, ces personnages se faisaient fort d'adapter la religion nouvelle, l'islam, aux réalités anthropologiques spécifiques du Maghreb. Grâce aux conquêtes réalisées par son successeur, ʿAbd al-Muʾmin, Ibn Tūmart devint post mortem le personnage de référence de la foi almohade, nouvelle inter-prétation de l'islam s'appliquant à la quasi totalité de l'Occident musulman. À ce titre, il fit l'objet d'un culte institutionnalisé durant toute la période du califat almohade de 1147 à 1269. Au vu de son importance, sa mémoire et l'interprétation à donner à son action devinrent un enjeu majeur après la prise de Marrakech par les Almohades en 1147. C'est pour cela que les récits relatifs à un personnage aussi essentiel comportent bien trop d'incertitudes et de contradictions pour que l'historien actuel puisse déterminer avec certitude la part de vérité qu'ils contiennent. La nature hagiographique, bien plus que biographique, des sources et leur insertion dans le cadre littéraire de la chronique, et plus largement de l'adab, la littérature au sens large, contribuent légitimement à faire douter de la réalité

Avatars de la dénomination et de la désignation dans les fictions persanes : construction d’un point de vue ironique

2ème Congrès Mondial de Linguistique Française, 2010

L'objet de cette étude est de cerner des phénomènes d'hétérogénéité énonciative qui se manifestent dans des séquences définitionnelles, abritant des marqueurs de glose, c'est-à-dire des séquences qui supposent un retour sur le dit et le dire, une retouche corrective. Le corpus retenu pour conduire cette enquête est constitué de deux romans par lettres apparentés : Les Lettres persanes 1 de Montesquieu (1721) et Les Lettres d'une péruvienne de Mme de Graffigny (1747). En effet, dans les fictions persanes 2 , un abondant lexique métalinguistique est destiné à dénoncer une déficience de la désignation ou de la dénomination due au statut d'étranger de certains explorateurs. Sous la feinte incapacité à nommer une réalité familière aux lecteurs français, les écrivains ne cessent de questionner non seulement le rapport des mots aux choses, mais aussi l'essence même des choses, qui, dans les domaines religieux, politique ou social, leur semble totalement dysfonctionner. Ainsi, dans la rencontre d'un étranger, qu'il soit Inca, Indien, Persan, et d'un Français naissent des points d'incompatibilité issus de deux univers discursifs différents. Comme l'a fait remarquer Roland Barthes (1984 : 118), c'est la « synonymie qui permet au langage de se diviser ». Dans les fictions persanes, il se fissure pour dire tout à la fois la division du pouvoir et les abus de pouvoir. La synonymie s'instaure alors sur le mode de la traduction d'un terme officiel français par un terme approximatif supposé appartenir à la langue perse ou inca ; en réalité, il s'agit d'un terme métaphorique également français 3. L'altérité se fait alors strictement linguistique dans le mouvement de métaphore-qui est bien, selon l'étymologie, un transfert 4 , un déplacement-, au sein de la langue française. La fiction de l'autre, de l'étranger, devient un dispositif rhétorique efficace dans la mise en place d'un questionnement sérieux sur les fondements du pouvoir. En s'élaborant contre lui, contre la doxa, les mots des Persans ou des Incas apparaissent alors dans tout leur éclat para-doxal.