L’abbaye bénédictine du Mas d'Azil (Ariège) et son contexte à travers la documentation écrite de ses origines au XIVe siècle (original) (raw)

2021 - La grotte du Mas d'Azil (Ariège, France), histoires anciennes et recherches récentes

Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées, 2021

Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées, Tome LXXI-71, p.115 à 134 Nous proposons ici une synthèse historiographique de la grotte du Mas d'Azil, en Ariège, dans les Pyrénées françaises, des premiers témoignages jusqu'à la présentation du programme de recherches pluridisciplinaire en cours. Cette cavité, est un haut lieu de la Préhistoire, célèbre pour sa contribution à la connaissance des périodes récentes du Paléolithique, mais pas seulement. Les recherches menées en son sein au XIXe siècle participent à la naissance même de la science préhistorique. Elles se poursuivent aujourd'hui, aussi bien en archéologie programmée qu'en archéologie préventive. Avant cette histoire somme toute très Nous disposons de quelques traces archivistiques, mais elles sont malheureusement rares, pour l'instant, au regard de la monumentalité de cet objet naturel.

L'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune (515-2015). 1. Histoire et archéologie, éd. Bernard Andenmatten et Laurent Ripart, avec la collaboration de Thalia Brero, Gollion: Infolio, 2015, 503 p.

Du premier oratoire construit au IVe siècle sur la nécropole antique du site d’Agaune jusqu’au concile de Vatican II, cette histoire de l’abbaye de Saint-Maurice analyse la continuité et les mutations d’une communauté religieuse consacrée au culte des martyrs de la légion thébaine. Elaboré à l’occasion du 500e anniversaire de la fondation en 515 par le roi Sigismond d’une abbaye sur le site d’Agaune, cet ouvrage est le fruit de la collaboration d’une équipe internationale d’historiens, d’archéologues et d’historiens de l’art. Grâce au renouvellement récent de nos connaissances archéologiques et historiques sur Saint-Maurice, il propose un regard détaillé sur le long passé de cet établissement qui constitue la plus ancienne abbaye encore en activité dans l’Occident chrétien.

KOZIOL (A.), PUTELAT (O.), THOMANN (A.), GELÉ (A.), VIGREUX (T.). — Andlau, 12 cour de l’Abbaye. Les traces archéologiques de l'abbaye depuis sa fondation (9e s.) à nos jours, RFO fouille préventive, Strasbourg : SRA Alsace, PAIR, 2009.

Le projet d’extension d’une maison de retraite dans le centre de la commune d’Andlau (Bas-Rhin), au 12 Cour de l’Abbaye, a donné lieu à un diagnostic en janvier 2008 (responsable d’opération : Michaël Landolt), puis à une fouille préventive en juillet 2008. Cette opération, couvrant une superficie d’environ 900 m², a permis d’explorer les terrains au sud de l’église abbatiale romane, et d’avoir ainsi pour la première fois une approche archéologique de l’abbaye médiévale d’Andlau, qui n’était connue jusque là que par les sources écrites de manière plutôt lacunaire. Les textes indiquent qu’une abbaye réservée aux femmes de la haute noblesse aurait été fondée par Richarde, femme de l’empereur Charles le Gros, en 879/880. Les vestiges mis au jour viennent confirmer les sources écrites et plaident en faveur d’une construction dès la fin du 9e s. L’occupation est alors caractérisée par l’existence d’une pièce, chauffée par un poêle à pots tronconiques situé dans l’angle de la pièce. A l’est, les terrains sont utilisés comme zone de rejets domestiques. Dès le 11e s., cette zone change de fonction et devient sans doute une zone d’appentis, avec le creusement d’un puits et d’une fosse qui a servi de dépotoir. Les quelques traces de poteaux signalent peut-être une couverture en bois. Cette première phase (phase A) a par ailleurs livré un corpus faunique extrêmement riche, qui témoigne de la qualité et de la diversité de l’alimentation, et donc du niveau social élevé des religieuses. À partir de la deuxième moitié du 12e s. (phase B), un nouvel ensemble plus vaste est construit. Il comprend quatre pièces au moins, disposées autour d’un cloître. La pièce située à l’est est dotée d’une structure de cuisson maçonnée, qui indique sans doute sa fonction de cuisine. Dans une deuxième phase d’aménagement, les espaces sont subdivisés, notamment dans la pièce la plus vaste. Au sud, l’espace est toujours libre de construction. Une canalisation scellée dans le mur méridional et destinée à l’évacuation de l’eau est installée. Les 16e et 17e s. (phase C) sont une période de grande prospérité pour l’abbaye, qui a pourtant laissé peu de vestiges archéologiques. Hormis quelques nouvelles subdivisions dans les pièces existantes, la disposition des bâtiments conventuels varie peu jusqu’au 18e s. Un sol et un seuil en mortier conservés indiquent l’emplacement de l’accès au cloître depuis la pièce principale. Un bâtiment excavé de grande dimension est construit dans l’angle sud-est de l’emprise à une date indéterminée. Il est isolé des bâtiments conventuels et a une orientation tout à fait différente. Il est abandonné dans le courant du 16e – début 17e s. Les bâtiments conventuels sont démantelés dès le début du 18e s. (phase D) et le cloître n’existe plus. L’absence quasi-totale d’éléments architecturaux témoigne d’une récupération méthodique de tous les matériaux de construction. La découverte à proximité du cloître de quelques ossements humains suggère la présence de sépultures dans l’enceinte de l’abbaye, qui auraient été perturbées lors du démantèlement. La disparition des bâtiments conventuels coïncide ici avec les importants travaux de reconstruction de l’église, autour de l’année 1700. Au début du 18e s., l’abbaye en tant qu’institution persiste, mais la vie commune semble prendre d’autres formes et induit de nouveaux logements pour l’abbesse et les chanoinesses. Au moment de la Révolution, l’abbaye est supprimée et ses biens sont confisqués. Les bâtiments conventuels construits au début du 18e s. sont revendus et l’enclos abbatial est transformé en jardins.

MASTELINCK Théo, Une abbaye de montagne, Notre-Dame de Tamié, espaces, domaines, interlocuteurs, XIIe-XVe siècle, Mémoire sous la direction de RIPART Laurent, USMB, 2021, 301 pages.

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I-Les Bauges, cadre spatial, pouvoirs temporels, pouvoirs spirituels. Le cadre Les Bauges constituent un massif préalpin délimité au nord-est par le lac d'Annecy et la cluse de Faverges, le séparant de la chaine des Aravis et du massif des Bornes, par la plaine de l'Albanais au nordouest et enfin au sud-ouest par le lac du Bourget et par la cluse de Chambéry qui le séparent du massif de la Chartreuse. Le massif est luimême entouré de montagnes d'une hauteur moyenne de 1000 mètres, voire plus, comme l'Arcalod par exemple qui culmine à 2217 mètres d'altitude. Le coeur du massif se constitue d'une vallée parcourue d'est en ouest par le Chéran, lui-même approvisionné par de nombreuses rivières. Le massif en lui-même est accessible par quatre cols principaux, celui du Frêne à l'est, rendant accessible la vallée de l'Isère, au nord celui de Leschaux en direction de la cluse d'Annecy, et enfin au sud les cols des Près et de la Sciaz. Plusieurs autres cols disséminés permettent également cette jonction. Les premières traces d'occupation humaine dans les Bauges datent du Paléolithique supérieur, vers 12000 avant notre ère 2 , et sont notamment connues par des découvertes archéologiques faites en 1984 dans la grotte de Bange près d'Allèves 3 , où des outils en silex ont été retrouvés et dont le site semble avoir été fréquenté jusqu'au Néolithique final. Cette période vit également l'émergence de nombreux autres lieux d'occupation, dans d'autres grottes et cavités, dans des sites ouverts ou encore dans des installations en milieu lacustre, dans des stations littorales du lac d'Annecy et du Bourget par exemple, qui perdurèrent pour ces dernières, jusqu'à l'Âge du Bronze. 4 L'occupation humaine sembla véritablement se stabiliser durant l'Âge du Fer, période mieux dotée archéologiquement. En effet, cette période vit l'apparition de zones d'habitat accouplées à des espaces funéraires, tel le site de Gruffy où divers objets provenant de cinq tumuli ont été retrouvé au début du XXe siècle, datant du Hallstatt moyen (-650/-vallée de l'Isère. 6 La route qui reliait la vallée du Guiers à la cluse de Chambéry accueillit les prieurés de Saint-Genis sur Guiers (1023), du Bourget (1030) et des Éschelles (1042). 7 L'axe routier reliant Genève à la Tarentaise par les rives du lac d'Annecy fut le lieu de fondation des prieurés de Talloires (1031), Lovagny (1050) et Saint-Jorioz (1050). Le prieuré de La Burbanche (1030) fut fondé dans la cluse des Hôpitaux, les prieurés de Peillonex (1012), de La Chambre (1075) ou encore celui de la Contamine (1083) furent établis dans la basse vallée de l'Arve.

Les origines médiévales du « Ban de Laître » d’Augny, Moselle (fin du Xe – fin du XIVe s.)

Archäologentage Otzenhausen. - Archäologie in der Großregion - Beiträge des internationalen Symposiums zur Archäologie in der Großregion in der Europäischen Akademie Otzenhausen vom 23. - 26. März 2017, 2018

Résumé Localisée dans le département de la Moselle, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Metz, la commune d’Augny se développe sur la rive droite de la Moselle. Le site se situe au coeur du village, au lieu-dit « Ruelle du Cimetière des Juifs », à moins de trente mètres de l’église paroissiale. La mention écrite la plus ancienne remonte au IXe s. sous la forme villa Auviniago. La fouille menée en 2012 par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a permis de mettre au jour, sur une surface de 1800 m2, des témoins de cinq phases chronologiques dont deux fosses isolées, l’une du Néolithique récent/final et la seconde du Bronze final ou Hallstatt pour la phase la plus ancienne. L’occupation principale est attribuée au Moyen Âge (de la fin du Xe s. au début de la seconde moitié du XIIe s. (phase II) et de la fin du XIIIe s. à la fin du XIVe s. (phase III). Une sépulture multiple dite de catastrophe datée de l’Époque moderne (phase IV) et des fosses de plantation de l’Époque contemporaine (phase V). Les traces matérielles sont concentrées dans un petit secteur à l’arrière et au pied du presbytère, où elles sont délimitées par un fossé. Il s’agit essentielle-ment d’excavations accusant de nombreux recoupements entre elles et se présentant sous la forme de fosses circulaires ou oblongues qui s’apparentent, pour certaines, à des silos, des cabanes excavées… Ces structures correspondent à une aire de stockage et d’activités agricoles vraisemblablement de la périphérie d’un habitat rural se déployant en dehors de l’emprise de fouille. Les résultats de ces investigations de terrain, corrélés à ceux des études archéo-zoologique, micromorphologique, carpologique et de la céramique sont replacés dans une perspective historique. En ce qui concerne les résultats carpologiques, les traces d’une polyculture des céréales, dominée par le blé et le seigle, ont été mises en évidence pour la période s’étendant de la fin du Xe à la fin du XIVe s. Cette fouille préventive nous a offert l’opportunité de découvrir l’origine altomédiévale du ban de Laître d’Augny, l’un des trois pôles de développement du village, cité en 1291. Le souvenir de cet ancien aître est matérialisé dans le parcellaire curviligne du secteur de l’église. Mittelalterliche Siedlungsspuren (Ende 10. bis Ende 14. Jh. n. Chr.) im Bereich des alten Kirchhofs von Augny (Moselle, Lothringen, Frankreich) Die Gemeinde Augny liegt im franz. Department Moselle, rund 10 km südwestlich von Metz auf der rechten Moselseite. Der archäologische Fundplatz der „Ruelle du cimetière des Juifs“ liegt im Zentrum des Dorfes, nicht mehr als 30 m von der Pfarrkirche entfernt. Die älteste schriftliche Erwähnung des Ortes unter der Bezeichnung villa Auviniago geht auf das 9. Jahrhundert zurück. Die im Jahr 2012 von Inrap durchgeführte Rettungsgrabung, die rund 1800 m2 umfasste, hat es erlaubt, archäologische Hinterlassenschaften von sechs verschiedenen Siedlungsphasen nachzuweisen. Dazu gehören zwei isolierte Gruben, von denen eine dem Jung- oder Spätneolithikum zuzuweisen ist, die andere in die Urnenfelderzeit oder in die ältere Hallstattzeit zu datieren ist. Die Hauptsiedlungsphase gehört allerdings dem Mittelalter an. Sie kann in eine Siedlungsphase des hohen Mittelalters (Phase II; Ende des 10. bis zweite Hälfte des 12. Jh. n. Chr.) sowie in eine spätmittelalterliche Siedlungsphase (Phase III; Ende des 13. Jh. bis Ende des 14. Jh.) weiter unterteilt werden. Ferner wurden eine Massenbestattung der Frühen Neuzeit, die wohl auf ein katastrophales Ereignis zurückgeht (Phase IV) sowie verschiedenen Pflanzgruben der Moderne (Phase V) nachgewiesen. Die archäologischen Hinterlassenschaften konzentrierten sich in einem kleinen Bereich hinter und am Fuße des Presbyteriums, einem Bereich, der auch durch einen Graben begrenzt war. Es handelt sich dabei überwiegend um rundliche oder längliche Gruben, die sich untereinander wiederholt überschnitten und von denen einige vermutlich als Silogruben zu interpretieren sind, sowie um Grubenhäuser. Diese Befunde gehören zu einer Zone im Randbereich einer ländlichen Siedlung, die der Speicherung von landwirtschaftlichen Erzeugnissen diente. Die Ergebnisse der Geländeforschungen, der Keramikanalysen sowie der mikromorphologischen, archäozoologischen und archäobotanischen Untersuchungen werden unter historischen Gesichtspunkten betrachtet und ausgewertet. Die Analyse der botani-schen Makroreste belegt ackerbauliche Aktivitäten; insbesondere den Anbau mehrerer Getreidearten. Wintergetreideanbau scheint von Bedeutung gewesen zu sein; dabei waren Nacktweizen – vermutlich Saatweizen – und Roggen die beiden wichtigsten Getreidearten der mittelalterlichen Besiedlung vom Ende des 10. bis zum Ende des 14. Jahrhunderts. Die Rettungsgrabung hat die Möglichkeit geboten, die hochmittelalter-lichen Wurzeln des Pfarrkirchhofs von Augny zu erforschen, einer der drei Keimzellen der Dorfentwicklung, die bereits 1291 urkundlich Erwähnung findet. Die Erinnerung an diesen Bereich des Pfarrkirchhofs manifestiert sich auch heute noch durch die bogenförmig ausgerichteten Parzellen im Bereich der Pfarrkirche.