La fiction comme modelage émotionnel de l'identité féminine (original) (raw)
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Le roman postcolonial francophone et la refondation des imaginaires : les voix / voies féminines
Voix Plurielles
À l’instar de Kasereka Kavwahirehi, d’Achille Mbembe et d’Alain Mabanckou, les auteurs postcoloniaux soulignent depuis quelques années la nécessité de déconstruire et de dépasser les crises des sociétés africaines postcoloniales. Au niveau de la critique littéraire francophone, cela se traduit par des travaux qui s’intéressent aux moyens symboliques et /ou aux poétiques de la refonte des imaginaires. Toutefois, le rôle des femmes n’est pas encore suffisamment souligné, même si les personnages féminins sont parfois mis en exergue par les critiques. Dans cet article, je voudrais montrer que les voix féminines fortement au renouveau souhaité des sociétés africaines postcoloniales et que, par leurs paroles contestataires, elles donnent un souffle nouveau au projet réformateur desdites sociétés. Mots-clés : Voix /voies féminines - refondation des imaginaires – crises postcoloniales – auteurs postcoloniaux
De comment franchir la frontière homme-animal par la fiction : Sylva ou le pouvoir de devenir femme
Thélème. Revista Complutense de Estudios Franceses, 2022
Sylva (1961) fait partie des romans de l’œuvre de l’écrivain français Vercors consacrés à la mise en fiction de la frontière homme-animal. Théorisée dans son essai La sédition humaine (1949), cette limite ontologique soulève des questions multiples, auxquelles l’auteur essayera de répondre par la création littéraire. Dans Sylva, Vercors met en scène la métamorphose d’une renarde en femme. Il s’agira dans cet article d’analyser la représentation littéraire de ce processus et d’étudier dans quelle mesure un tel changement permet de nuancer ou de contredire la pensée vercorienne au sujet de la barrière entre la bête et l’être humain. Mots clés : frontière; être humain; femme; animal; métamorphose; littérature française; XXe siècle; Vercors.
Les figures de femme moderne dans les fictions plurielles de l’ORTF
Feuilletons et séries diffusés sur les écrans de la RTF et de l’ORTF (1949-1974)
C oncernant la fiction télévisuelle sérielle (ou plurielle, évolutive, …), la recherche universitaire est passée en quelques années du mépris condescendant (qui était, peu ou prou, celui qui s'exprimait pour tout objet télévisuel) à une célébration quasiunanime d'une production devenue parfois, à elle-seule, synonyme de qualité. On réhabilite l'auteur (fût-il lui-même pluriel), on invente le concept de sériephilie, on fait de la production télévisuelle sérielle le lieu de toutes les inventions dans l'art de la conduite du récit et/ou de la mobilisation spectatorielle. Journée d'études, colloques, monographies et ouvrages collectifs se multiplient pour scruter sous toutes les facettes -historique, sociologique, narratologique, philosophique, genré, … -ce nouvel objet désormais éminemment légitime pour les chercheurs. Il y a néanmoins, dans ce nouvel intérêt épistémologique, des territoires encore largement inexplorés. Tout d'abord, force est de constater que, à de rares exceptions près, la réflexion prend essentiellement pour objet les séries anglo-saxonnes, le plus souvent américaines, qui seules incarneraient la « Quality TV ». Ensuite, à scruter le programme de tous ces colloques et les sommaires de tous ces ouvrages consacrés aujourd'hui aux séries, c'est un peu comme si la télévision (et avec elle la fiction sérielle) était née au tournant des années 2000 et n'était un objet digne d'étude que dans son second âge d'or (voire son troisième). C'est un peu comme si la fiction sérielle n'avait pas d'histoire, ni littéraire, ni radiophonique, ni télévisuelle. Et comme si le téléspectateur d'aujourd'hui n'avait pas de mémoire. Or, dès ses origines, la télévision fut (aussi) sérielle et bien des « séries » (qui étaient, pour une grande majorité, plutôt des feuilletons en ce qui concerne la production française) ont laissé des traces encore vivaces dans la mémoire collective. L'idée première de ce colloque, c'est de réorienter le regard des chercheurs vers cette préhistoire des séries, des séries diffusées par une télévision publique -aux temps de la RTF et de l'ORTF -et longtemps en noir et blanc, qui proposa les premières séries américaines mais fit également la part belle aux productions anglaises, canadiennes… et françaises. Il est donc temps maintenant de se lancer dans une investigation plus globalisante et systématique de la période pour mesurer la place que cette fiction plurielle occupait dans la programmation d'une télévision de service public et déterminer quels objectifs lui étaient assignés dans l'ambition qui fut celle de la RTF et de l'ORTF de faire de la télévision un outil de promotion culturelle et d'apprentissage de la citoyenneté. Par ailleurs, les séries contemporaines sont -pas toujours mais souvent -étudiées, dans la globalité fermée de leurs saisons, comme des objets autonomes, comme des unitaires et des collections en quelque sorte, sans que l'on se préoccupe suffisamment de leur généalogie et de leurs modes de consommation à une époque où ceux-ci, il est vrai, se sont multipliés et diversifiés. Dans les années 50-70, en revanche, les premières fictions plurielles se sont construites selon une logique de programmation télévisuelle qui avait encore tout son sens, se sont inscrites dans des « grilles », dont elles tiraient parfois leurs caractéristiques majeures en termes de format et de genre. C'est cette logique proprement télévisuelle qu'il s'agira également de restituer dans une conception résolument pragmatique des études sur la télévision.
Des fictions créatrices : les identités nationales
Romantisme, 2000
L'avènement des nations en Europe, à partir de la fin du XVIIIe siècle, correspond à des mutations politiques et économiques. Mais la formation des nations a été préparée par la création culturelle des identités nationales, références construites pour devenir support d'une conscience collective. Écrivains, artistes, érudits ont élaboré les patrimoines culturels et symboliques nationaux, selon un modèle transnational. C'est à travers des échanges constants d'idées et de savoir-faire qu'ont été forgés les principaux éléments des identités nationales (langue, historiographie, paysage, monuments historiques, folklore). the constant exchange of ideas and know-how that the main elements of national identity lan guage historiography landscape historic monuments and folklore were forged