Premières initiatives d'intégration sociale des malades mentaux dans une phase de pré-désinstitutionnalisation. L'exemple de Saint-Jean-de-Dieu, 1910-1950 (original) (raw)
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De la désinstitutionnalisation au rejet social : point de vue de l’ex-patient psychiatrique
Santé mentale au Québec, 1994
RÉSUMÉ Des entrevues en profondeur d'ex-patients psychiatriques fréquentant des ressources alternatives en santé mentale ont permis de faire ressortir les nombreuses manifestations de rejet, de stigmatisation ou de discrimination vécues et ressenties comme signifiantes et déterminantes pour leur intégration sociale et nuisibles à leur qualité de vie dans la communauté. Les données indiquent que cette population souffre d'isolement social par manque de communication avec les membres de la communauté et en raison de diverses formes de rejet et d'attitudes dénigrantes de la part de l'entourage. Leurs conditions socio-économiques précaires les confinent à vivre en sous-culture en marge de la société.
Expérience d´intégration de la santé mentale en première ligne de soins en Guinée
The Pan African medical journal, 2020
Introduction: la faible couverture des services spécialisés et la pénurie en ressources humaines en santé mentale représentent d´immenses défis pour les systèmes de santé en Afrique. L'intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaires constitue un complément substantiel et faisable aux services spécialisés. Cette étude rassemble et analyse les données générées dans 5 Centres de santé (CS) ayant intégrés ce paquet de soins en Guinée. Méthodes: l'étude descriptive porte sur les nouveaux cas de santé mentale entre 2012 et 2017. Les motifs de consultations et les diagnostics posés ont été répertoriés et analysés sur la base des registres de consultation et des dossiers médicaux individuels. Résultats: au total 4995 patients ont consulté pour un problème de santé mentale, ce qui représente 2,8% des consultations générales (de 0,5 à 7,7% selon les centres). La moyenne d'âge des patients était de 27,9 ans (± 16,1). Les motifs de consultations les plus fréquents étaient les insomnies: 44,4% (n = 2081), les crises convulsives: 39% (n = 1827), les troubles du comportement: 31,9% (n = 1263) et les hallucinations: 26,1% (n = 1224). Les diagnostics les plus fréquemment posés étaient l'épilepsie : 36,8% (n = 1773) et les troubles psychotiques: 33,5% (n = 1613). 88,4% (n = 4418) des patients ont reçu un traitement médicamenteux, le plus souvent combiné avec un soutien psychologique. Conclusion: l´étude montre que dans le contexte guinéen où l´accès aux soins spécialisés en santé mentale est très limité, les malades mentaux, même atteints de pathologies lourdes, peuvent être suivis dans des Centres de santé par un personnel non spécialiste mais formé en santé mentale.
En 1996, l’anthropologue Paul Rabinow a proposé la notion de « biosocialité » pour questionner l’apparition de nouvelles constructions identitaires et de nouvelles mobilisations collectives autour d’entités biomédicales, de catégories diagnostiques ou infra-diagnostiques. Dans cette communication, nous nous proposons d’étudier les limites de la biosocialité dans le cas des maladies psychiques, en décrivant et analysant la façon dont la communauté formée par les patients d’une unité psychiatrique de réhabilitation joue le rôle de « communauté de transition ». Pour ce faire, nous nous appuyons sur une observation participante de deux ans (2013-2015) dans une unité psychiatrique de réhabilitation, ainsi que sur quatorze entretiens avec d’anciens patients de cette unité (2016-2018), dans le cadre d’une thèse de doctorat en cours. L’unité, basée sur un modèle communautaire, accueille une trentaine de patients, et s’inscrit dans une logique évolutive : alors que les patients dorment d’abord au sein de l’unité, ils passent ensuite en hôpital de jour, qu’ils diminuent jusqu’à l’arrêt du suivi. L’unité vise un retour dans un appartement, une réinsertion sociale et, parfois, professionnelle. Elle s’adresse essentiellement à des patients qui ont perdu leur logement ou ne sont plus capables d’y vivre seul. Les relations entre un nouvel arrivant et la communauté formée par les patients s’inscrit dans une temporalité qui comporte trois phases : (1) Une phase d’apprentissage de la vie en communauté, où le patient a la possibilité de (re)créer des liens sociaux et de partager son expérience avec des personnes qui ont vécu des choses similaires. Cette phase est aussi celle de l’apprentissage de la vie en communauté, où le patient doit trouver un équilibre « Nous-Je », certains patients se faisant rappeler à l’ordre lorsqu’ils ne s’impliquent pas suffisamment dans la communauté, et d’autres se faisant rappeler à l’ordre par les soignants car ils « donnent trop » à la communauté et s’épuisent pour les autres sans prendre de « temps pour soi » ; (2) Dans la deuxième phase, la communauté formée par les patients de l’unité devient centrale dans la vie du nouvel arrivant, et est parfois son seul endroit de socialisation ; (3) Enfin, la dernière phase est celle de distanciation d’avec la communauté de patients, au fur et à mesure que le patient va mieux. Cette distanciation se fait à la fois d’avec le statut de patient psychiatrique, mais aussi d’avec ceux qui l’y rattachent, en premier lieu desquels figurent les autres patients. Dans cette phase, le récit des patients est marqué par la (re)création d’une distinction entre « Je » et « Eux », ceux qui sont « plus malades que moi ». La distanciation devient nécessaire pour reconstruire une identité autre que celle de « patient psychiatrique ». D’autres groupes sociaux, extérieurs à l’unité psychiatrique, sont réinvestis. En résumé, la socialisation dans des groupes de patients psychiatriques ne peut être que transitoire dans un parcours de réinsertion. Elle est un lieu d’expérimentation des liens sociaux dans un milieu tolérant, qui permet ensuite aux patients de réinvestir la vie sociale « normale ». La sortie de cette communauté nécessite un travail, notamment narratif, de reconstruction des barrières entre « soi » et les « fous ».
Santé mentale au Québec, 1999
Résumé L'examen d'une expérience de collaboration établie depuis 25 ans entre la Clinique communautaire de Pointe-St-Charles, qui a un mandat de Centre local de services communautaires, et l'hôpital Douglas, un centre spécialisé en psychiatrie, a permis de documenter un mode de partenariat particulier pour des services de santé mentale destinés à des adultes. Avec le soutien d'une équipe de consultants en psychiatrie disponible sur place, les professionnels 1 des équipes multidisciplinaires de première ligne sont responsables du plan de traitement établi et assurent un suivi de longue durée, si nécessaire. L'approche d'intervention mise également sur l'enracinement de cette Clinique dans le quartier et sur une tradition de collaboration avec plusieurs organismes communautaires qui accueillent les personnes suivies à cette clinique. Ce modèle d'organisation est soumis à des pressions, vu les transformations dans le réseau de la santé et des services so...