La bande des six réclame plus de liberté. Délinquants juvéniles internés à Saint-Jean-de-Dieu, milieu 20 siècle (original) (raw)
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Santé mentale au Québec, 2016
Au cours des dernières années, nous avons dépouillé un grand nombre de dossiers psychiatriques conservés par le Service des archives de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM). L'article ici proposé s'intéresse en particulier au document Assemblée des médecins du 12 février 1959, retrouvé dans les dossiers de six enfants illégitimes admis à l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu à la fin des années 1950. Inspirés des travaux de Roy Porter et de l'approche from below, nous cherchons à intégrer dans le discours historique la parole des sans-voix, plus précisément, dans le cas présent, celle d'une bande de jeunes délinquants marqués par d'impressionnants parcours transinstitutionnels. mots clés psychiatrie, Saint-Jean-de-Dieu, délinquance juvénile, enfants illégitimes The Gang of Six Demands more Freedom. Juvenile Offenders Interned in Saint-Jean-de-Dieu, Mid-20th Century abstract In recent years, we have worked with many psychiatric records kept by the Archive Services of the Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM). The proposed article is focused on the February 12 th 1959 document a.
Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », 2017
La délinquance juvénile au début du xx e siècle : les parcours de deux adolescents meurtriers d'Aregno Cet article retrace le parcours de deux adolescents meurtriers natifs d'Aregno, village situé en Corse. Ces affaires s'inscrivent dans un contexte d'augmentation de la délinquance et de la criminalité juvéniles à la veille de la Première Guerre mondiale. En 1907, l'Apache, André Anfriani, issu d'une famille de propriétaires, commet ses forfaits à Marseille, ville dans laquelle il vit avec sa mère. En 1908, Antoine-François Negretti, orphelin de père, issu d'une famille de journaliers, tue un Italien au cours d'une bagarre, à Aregno. André, condamné à mort, en 1908, voit sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité, il est envoyé au bagne de Cayenne. En 1909, Antoine-François doit rejoindre la colonie pénitentiaire d'Aniane jusqu'à sa majorité. Antoine-François s'évade. Il ne sera pas repris. André a une détention agitée et alors qu'il est toujours mineur, il tente vainement de s'évader à deux reprises. Tous deux gardent des liens étroits avec leurs familles. This article tells the story of two teenage murderers who were born in Aregno, a village in Corsica. Both cases picture the pre world war 1 society where juvenile delinquency and criminality are increasing. In 1907, young offender André Anfriani whose relatives are landowners, commits his misdeeds in Marseilles, the town where he lives with his mother. In 1908, fatherless Antoine-François Negretti who comes from a family of day labourers, kills an Italian during a fight at Aregno. In 1908 André is condemned to death, but the sentence is commuted to life hard labour. Therefore he is sent to the penal colony of Cayenne. In 1909, Antoine-François is to stay in the penal colony of Aniane until he comes of age. Antoine-François escapes and will never be taken back. André is a boisterous inmate who tries to escape twice in vain while he is still a minor. Both murderers keep close links with their families.
De l’interdiction de sortir de l’enceinte du cloître à l’emprisonnement dans un carcer, en passant par le confinement dans un lieu isolé, l’enfermement participe d’un processus gradué d’excommunication du coupable, au sens de séparation de la communauté. L’emprisonnement pour fautes graves apparaît comme la forme la plus sévère d’exclusion. Son usage se généralise au tournant des XIIe-XIIIe siècles, lorsque se constituent les ordres religieux au sens juridique. L’emprisonnement constitue alors l’une des seules peines afflictives du système pénal interne aux communautés régulières et sanctionne les religieux coupables de fautes graves (violences, homicide…).