Les contraintes phonotactiques conditionnent la perception de la parole : implications pour les traitements lexicaux et sous-lexicaux (original) (raw)
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2000
Selon des travaux récents, les locuteurs seraient capables de recourir à des connaissances sur les régularités phonotactiques ou syllabiques de leur langue pour segmenter le signal de parole en mots. Une analyse distributionnelle de la fréquence des groupes de consonnes dans un lexique informatisé de la langue française révèle cependant l'existence d'un lien étroit entre la structure phonologique des groupes de consonnes et leur probabilité d'occurrence dans la langue. Les séquences de phonèmes tautosyllabiques ou légales sont en moyenne beaucoup plus fréquentes que les séquences hétérosyllabiques ou illégales. Trois modèles des processus de segmentation lexicale sont présentés qui pourraient rendre compte des effets observés sans recourir à des processus de segmentation fondés sur les régularités phonologiques de la langue. Les expériences conduites ont pour objectif de dissocier ces diverses interprétations d'un modèle de segmentation fondé sur les régularités phonologiques. Les résultats obtenus confirment en partie l'influence des contraintes phonologiques sur les processus de segmentation de la parole en mots. Ils incitent cependant à développer une réflexion sur le niveau d'implémentation de ces connaissances (prélexical vs. post-lexical) et sur leur mode d'intégration dans un modèle du traitement de la parole. Un modèle est proposé dans lequel ces procédures de segmentation constitueraient des routines générales d'organisation perceptive qui ne seraient pas spécifiques des processus de traitement du langage parlé et n'influenceraient pas directement les niveaux de représentation lexicaux. Ces deux catégories de traitements seraient indépendantes et intégrées au cours d'une étape ultérieure
Les contraintes phonologiques en lecture en milieu de diglossie créole / français
2008
Le present article est le resultat d’une selection de difficultes d’eleves en situation d’apprentissage de la lecture en francais, en milieu creolophone guadeloupeen. Les difficultes sont analysees en termes de ‘contraintes phonologiques’, c’est-a-dire a la lumiere de traits phonologiques du creole egalement attestes dans les varietes de francais antillais. Des propositions didactiques sont avancees tenant compte des milieux linguistiques et sociolinguistiques des eleves. Ces dernieres visent a prevenir et a remedier a celles des difficultes qui sont analysees ci-dessous et qui ne sont pas dues a la dyslexie. Les niveaux preconises pour la prevention sont ceux de l’ecole maternelle.
Physical properties of speech articulators contribute to shape articulatory and formant trajectories. This study aims at evaluating the role of this shaping in speech perception. We conducted perception tests of synthetic stimuli generated with speech production models accounting for different degrees of physical complexity. Our results do not provide any support to the hypothesis that the degree of physical realism in the models influences the perception of naturalness. However for degraded speech (silent center speech), significant differences are observed.
La focalisation prosodique dans la parole interprétée en français
Prosodic highlighting refers to the distinction of a constituent through various prosodic means, especially accentuation and intonation. It is taken to fulfill several functions: marking the different types of focus, as well as emphatic functions (named here “insisting” and “expressiveness”). The main goal of this thesis is to determine whether prosodic highlighting and its functions display specific features in interpreted speech, a speaking style that can be defined as the oralization of a written text previously memorized by the speaker (typically an actor). This question is relevant for linguistics and phonetics on several counts. First, little is still known about prosodic differences between functions of prosodic highlighting. Moreover, few studies have analyzed the prosodic characteristics of interpreted speech. Finally, through their innovative protocols, the two experiments described in this thesis present a methodological contribution. A production experiment consisted in having speakers replicate spontaneous conversations in read and interpreted speech. A group of experts then annotated the occurrences of prosodic highlighting in the corpus, and assigned a function to each occurrence. A perception experiment was also led in order to compare the realization of each function independently of speaking style. Despite a relatively low agreement rate between experts (which raises several methodological and theoretical questions), our analyses reveal several important results. The frequency of occurrence of prosodic highlighting is highest in interpreted speech, followed by read speech. This confirms our prediction and suggests that interpreted speech is more suited to the study of prosodic highlighting than other speaking styles. A strong association is observed between insisting and initial secondary accent, which confirms many previous studies. However, there is almost no influence of speaking style on the realization of prosodic highlighting and its functions. We attribute this result to a lack of data and to the fact that some prosodic features were not taken into account in the analysis.