Écritures migrantes et mémoire sensorielle dans le roman québécois contemporain : Ying Chen, Sergio Kokis, Dany Laferrière et Kim Thúy (original) (raw)
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2015
En Amerique du Nord aux XX et XXIe siecles, les auteurs etudies : Ying Chen (La memoire de l’eau, L’ingratitude et Quatre milles marches : un reve chinois), Dany Laferriere (Comment faire l’amour avec un negre sans se fatiguer, Pays sans chapeau et Je suis fatigue), et, Wajdi Mouawad (Incendies, Littoral et Je suis le mechant) avancent des oeuvres qui sont l’expression de voix, a la fois contrastantes, divergentes dans la litterature nationale quebecoise. Prenant leur distance par rapport a des representations stereotypees de leur epoque telles que la litterature d’exil et la litterature du voyage, les auteurs migrants campent des histoires a travers lesquelles s’offrent des images nouvelles de la ville nord-americaine, des lieux emblematiques, une rencontre a l’autre. L’auteur migrant se livre, d’ailleurs, a l’instar de sa trajectoire eclatee dans la ville, a un jeu avec le lecteur en endossant plusieurs roles, plusieurs figures auctoriales. L’ecriture migrante se revele palimpsest...
Vers une “écriture métisse”: le roman des immigrants haïtiens du Québec
Signótica, 2010
Recebido em 15 de maio de 2010 Aceito em 15 de junho de 2010 * Cet article est issu d'un projet de recherche intitulé "Poétique de la migration. Représentation de l'identité culturelle dans les littératures francophones des Amériques", subventionnée par le Ministère de la Science et de l'Enseignement supérieur de la Pologne (2007-2010). Il a fait objet d'une partie d'un séminaire donné au Programme postgradué en lettres et linguistique à la Faculté de lettres de l'Université Fédérale de Goiás le 16 et 17 novembre 2009. ** Professeur à l'Université de Varsovie (Varsovie, Pologne). Directeur du Centre d'études en civilisation canadienne-française et en littérature québécoise à l'Institut d'études romanes de la même université.
La fin de l’appartenance culturelle dans le roman migrant québécois
L’objet de la présente thèse de doctorat, qui s’inscrit dans une approche interdisciplinaire du fait littéraire, est le courant littéraire canadien (québécois) de langue française dit écritures migrantes. Le terme d’écritures migrantes circule intensément dans le champ littéraire québécois dès le milieu des années 1980, mais son sens exact est assez vague. Initialement appréhendées comme représentatives d’imaginaires étrangers que les écrivains migrants étaient censés partager, donc marquées par l’appartenance ethnoculturelle, les écritures migrantes, à travers les interventions publiques des écrivains et les idées véhiculées par les textes, renient leur caractère ethnoculturel et revendiquent leur nature métissée et cosmopolite. Ainsi, une lecture qui doit beaucoup à la pensée postmoderne ou aux idées d’Edouard Glissant, faisant l’éloge du mouvement, de la créolisation, du nomadisme, commence à s’opposer à l’approche ethnoculturelle ou topographique. Ces deux approches sont contradictoires et exclusives l’une de l’autre. Cette situation est l’indice d’un malaise de réception, d’une confusion insurmontable qui appelle à une clarification. On peut remarquer que la notion d’identité culturelle, et plus spécialement celle d’appartenance culturelle, est d’une importance cruciale pour la réception du courant. L’auteur estime qu’il est nécessaire, afin de résoudre la contradiction, d’effectuer une analyse approfondie et systématique des structures narratives à l’œuvre dans le roman migrant et de catégoriser de manière précise les procédés esthétiques observables, afin de déterminer le rapport que le texte migrant entretient avec la notion d’appartenance culturelle, soit de répondre à la question si celle-ci occupe une place centrale dans son esthétique ou bien si, au contraire, elle est refoulée, minimisée ou récusée par le texte. Pour réaliser cette ambition, l’auteur s’est posé comme premier objectif de déterminer le sentiment d’appartenance du personnage, son opinion ou son ressenti à l’égard des identités collectives respectives. Le deuxième objectif consiste à répondre à la question « Que se passe-t-il à la suite de la rupture du protagoniste avec son identité d’origine et son refus d’identification avec l’identité d’accueil ? ». Pour le réaliser, le chercheur étudie certains moments récurrents dans l’intrigue, de même qu’un chronotope particulier, il analyse les valeurs authentiques dans les romans, identifie l’influence considérable de l’existentialisme français, et procède à une analyse narratologique de la structure globale des textes. Une fois ces deux objectifs réalisés, le texte est en mesure de postuler que le texte migrant s’engage dans un rapport d’antagonisme par rapport à la notion d’identité culturelle, ce qui constitue notamment l’hypothèse de départ de ce travail de recherche. En outre, grâce à l’analyse préalable de plusieurs énoncés de politique du Gouvernement du Québec, le chercheur est en mesure de constater que les romans étudiés instaurent une polémique implicite avec les discours politiques, lesquels mettent en avant une représentation très culturaliste et communautariste de l’immigrant et de la vie sociale. Le corpus d’étude se limite au genre romanesque. Il est composé de onze romans, et notamment : Tourmente d’Aline Apostolska, Sans retour/Невъзвращенка de Sonia Anguelova, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer et Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière, Le Fou d’Omar et Le Sourire de la petite juive d’Abla Farhoud, Le Pavillon des miroirs et La Gare de Sergio Kokis, Les Lettres chinoises et L’ingratitude de Ying Chen et Le Figuier enchanté de Marco Micone. Les résultats obtenus contestent fortement l’approche ethnoculturelle et effectuent une sorte de synthèse des approches topologique et réaliste identifiées par Simon Harel, notamment en insistant sur les figures du mouvement et du nomadisme tout en concrétisant son immersion dans des réalités sociales concrètes et en cernant avec précision les lieux de la reterritorialisation. Le héros migrant opte pour l’identité nomade non pas pour répondre à un goût inspiré de la doxa postmoderne, mais bien pour résoudre la situation sociale problématique dans laquelle il se trouve (sa situation de dépendance, de non-autonomie) tout en articulant sa position épistémologique, réaffirmant ainsi la vérité comme valeur suprême.
La littérature de voyage des écrivains migrants. Dany Laferrière et la critique postcoloniale
La Pluralité des mondes. Le récit des voyages de 1945 à nos jours, 2017
Chapitre consacré aux récits de voyage écrits par les écrivains francophones et post coloniaux. Exploration de la trilogie de Dany Laferrière les plus assimilables à des récits de voyage : Je suis fatigué, L'Énigme du retour et Tout bouge autour de moi. L'analyse de Laferrière est précédé d'une réflexion sur les études postcoloniales qui "font régner une sorte de confusion générique dans le champ de la littérature de voyage" , expliquant les raisons pour lesquelles les migrants se sont peu investis dans la littérature de voyage, et pourquoi ils ont privilégié d'autres formes de créativité.
Tangence
coordonnateur du Groupe interdisciplinaire de recherche sur les Amériques (GIRA), propose pour la première fois d'envisager l'appartenance continentale du Québec non pas au prisme de l'Américanité, mais plutôt à travers le concept d'Amérilatinité. (Réginald Harvey, « Sur le chemin de l'intégration. De l'américanité à l'"amérilatinité" », Le Devoir [En ligne], mis en ligne le 13 août 2005, consulté le 24 octobre 2018, URL : https://www.ledevoir.com/societe/88211/surle-chemin-de-l-integration-de-l-americanite-a-l-amerilatinite). L'exemple est aussi cité dans l'article de Simona Pruteanu, « Entre l'Amérique du Sud : création d'un nouveau métarécit québécois dans trois romans d'Alain Beaulieu »,