Les littératures africaines : transpositions ? (original) (raw)
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Transhumances littéraires africaines : vers un éloge du kitsch ?
Les Étonnants Voyageurs ont achevé leur 24e édition à Brazzaville le 18 février 2013. Une édition qui a fait grand bruit. Les questions du "retour" et de "l'hybridation" ont été sur toutes les lèvres, en attestent les nombreux articles consacrés aux Lumières de Pointe Noire, le dernier roman d'Alain Mabanckou, et ses interrogations liées à "sa place" littéraire. En atteste aussi le rapprochement opéré avec des écrivains africains anglophones : la dynamique de la "littérature-monde" aura cette fois été un peu plus poussée, géographiquement et linguistiquement s'entend. Mais de quel "retour" et de quelle "hybridation" était-il réellement question ? Dans cette réflexion, je distingue les postures littéraires des réalités d'édition. À l'ombre des grands catalogues et des économies du livre "dominantes", loin des lauriers et du prestige des grands prix se développent, sans cesse, des corpus, des catalogues, des œuvres. D'autres éditeurs existent, ils vivent et travaillent en Afrique. N'est-ce pas alors notre propre regard sur le livre qui est à revoir ? Article publié sur le site Africultures.com, le 13 mars 2013 : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=11338
AVERSION, PERVERSION, SUBVERSION : version africaine du romanesque
The seventies constitute a great change in the development of the African French speaking community novel speech. Novelists have established new relationships with the language which issues from the desire to integrate their specificities in the French language. But the pressure of the subtext demands new strategies and de-structures the pre-established frames. In the elaboration of the story, the narrative process participate from an anthropology of knowledge in the sorrowful quest of identity.
Africanisme français et littératures africaines
Cahiers d’études africaines, 2010
L'impérialisme moderne provoque en France dès la seconde moitié du XIX e siècle le désir à la fois de conquérir et de dominer des contrées lointaines, et de les saisir sur un mode scientifique dans le but d'estomper les lieux communs embrouillant l'appréhension des sociétés et des cultures non européennes. L'africanisme, en tant que savoir, se situe donc au creux de ces pulsions contradictoires, écartelé dès ses origines entre une volonté de grandeur et de puissance qui galvanise la France empressée de bâtir un empire, et la fascination qu'éprouvent une poignée d'administrateurs coloniaux pour la façon de vivre et de penser des peuples colonisés, les incitant à s'appliquer à les documenter, à les restituer selon les principes de la recherche scientifique. Dans sa critique de l'africanisme, Gérard Leclerc (1972) postule que celui-ci fut effectivement « la fille de l'impérialisme colonial » dans la mesure où il s'est constitué en tant qu'ensemble théorique dès lors que s'impose en Occident le besoin de connaître et de dominer les peuples colonisés. Or, paradoxalement, il peut se concevoir tout autant comme « le père fondateur de la littérature africaine moderne » : il en régit l'avènement non pas seulement à un niveau thématique ou institutionnel, mais, aussi, à un niveau structurel, lui fournissant ce que Bourdieu (1980 : 88) 1 appelle un habitus. Cet essai se donne alors pour objet de cerner les filiations reliant l'africanisme occidental et la production littéraire africaine qui s'enchaînent et s'entrecoupent mutuellement dans un continuum que l'on tend souvent à dénier pour des raisons plutôt idéologiques, souvenances d'une époque révolue qui ne cesse cependant de peser sur l'organisation du champ littéraire africain. L'analyse s'organise ici en trois temps, et s'amorce avec une relecture de l'africanisme occidental de façon à expliciter les raisons qui le conduisent à s'intéresser au fait littéraire africain. La deuxième partie propose d'éclairer les modalités dominantes de reprise et de raccommodage par lesquelles les écrivains africains Africanisme français et littératures africaines
Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2020 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'
Les littératures en langues africaines ou l'inconscient des théories postcoloniales
2008
Beyond their possible dissensions concerning the nature and function of Literature through the world, Postcolonial Criticism and Francophone Literatures Studies share a common indifference toward African-Language Literature. The following article is an atttempt to explore three occulted dimensions od African Literature considered as local, popular and didactic. These three dimensions, which form a kind of "blind perspective" for the European Languages critical approaches, are seen as obstacles set by African Languages on the way of what Literature shoud be: global, sophisticated and subversive. To take in account the growing development of African-Languages Literature is an opportunity for a new evaluation of our conceptions of literature. Because African-Languages Literatures are out of scope of global postcolonial theories, they force the reader to revise his own (mis)conceptions on Literature (which is never, as wrote Ramond Queneau about art, where it is expected to be).
De quoi la littérature africaine est elle la littérature ?
Les Presses de l'Université de Montréal, 2022
Au cours du XXIe siècle, on a régulièrement insisté sur l’urgence de penser la littérature depuis l’Afrique et la nécessité d’adapter les principes et les méthodes de l’exercice critique aux particularités de sa littérature – qui, selon certains, n’existerait même pas en tant que telle. Étant soumise à un double statut social et culturel et à des affiliations culturelles multiples, la littérature africaine d’expression française mérite pourtant un traitement critique différencié qui parachève ses possibilités de réalisation. Écrit avec érudition et élégance, cet ouvrage propose une réflexion sur la validité scientifique et sociale d’une philosophie de la rupture, indispensable au développement d’une certaine critique. Par ailleurs, des entretiens avec quatre écrivains permettent de répondre à des questions qui servent de jalons tout au long du livre : la littérature africaine existe-t-elle ? Que valent ses écrivains et leurs éditeurs ? Où sont ses lecteurs et son public ? Qu’en disent ses critiques, les collections qui l’accueillent, et les prix littéraires qu’elle reçoit ? De quelle couleur sont ses agents et ses traducteurs ? En en quel français s’écrit-elle ?