Le débat sur la philosophie africaine (original) (raw)
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Actualité de la philosophie africaine
2024
Ce colloque propose de présenter les travaux de philosophie africaine menés actuellement en France et à l’échelle internationale, en particulier en Afrique. Il a pour objectif de contribuer : à la démonstration de la nécessité de recourir aux œuvres de la philosophie africaine dans notre présent, de leur pertinence notamment pour les questions sociales et politiques les plus urgentes, en Afrique et dans le reste du monde ; à l’intégration du champ de la philosophie africaine, à travers ses différences géographiques et linguistiques, en même temps qu’à son ouverture interaréale et interdisciplinaire ; à un bilan des problématiques structurantes de son histoire contemporaine (définition de la philosophie africaine, luttes de libération, problème de l’ethnophilosophie, articulation continentalo-diasporique, nord et sud du Sahara, mondialité de l’histoire et la situation africaines, ou encore critique de l’histoire traditionnelle de la philosophie). Il a également pour objectif, ce faisant, de contribuer à l’introduction du champ académique à la philosophie africaine, encore largement ignorée en France.
L' Afrique et la Philosophie au rendez-vous
Que ce passe-t-il quand l'Afrique et la Philosophie se rencontrent au rendez-vous? Il y a des raisons historiques qui peuvent former de barrières. Mais aussi des chances pour les deux.
Intérêt de la philosophie négro africaine
En quoi la philosophie peut-elle être aujourd’hui utile en Afrique ? Que peut-on retenir de pertinent et d’essentiel dans l'étude de l'histoire de la philosophie négro-africaine ? Notre réflexion est une analyse de l’histoire de la philosophie africaine. Elle va de ses origines égypto-nubiennes dans l’Antiquité, de son déploiement au Moyen-âge avec les écoles de Tombouctou, de Gao ou de Djenné à nos jours. Un tel parcours a pour souci de révéler la dynamique de l’activité philosophique en Afrique, malgré la ténacité du préjugé raciste qui est née en plein modernité et fondée pour l’essentiel sur le rejet de l’Afrique de l’Histoire. Une telle idéologie a sans doute contribué à justifier et à pérenniser la traite et l’esclavage durant trois siècles. Elle a également motivé l’Europe conquérante dans sa prétendue mission civilisatrice à coloniser l’Afrique. Ces actions de déshumanisation et d’exploitation systématique furent une véritable tragédie pour l’Afrique. Toutefois, il importe de souligner que c'est durant cette période douloureuse que le désir de liberté et de libération a été particulièrement recherché , notamment avec les actions initiées par les « Noirs » de la diaspora. Leur abnégation et leur militantisme a motivé les luttes de libération dans les colonies à travers le mouvement de décolonisation. C’est dans ce contexte de lutte pour les indépendances que se situe le débat autour de l’existence de la Philosophie Africaine suite à la publication de La philosophie bantoue de Tempels, ainsi que des controverses et critiques qui vont animées ce débat. Sans vouloir nier la pertinence des points vue sur le débat sur l’existence de la Philosophie africaine, nous tenons à préciser que l’intérêt de philosophie apparaît dans l’étude de son histoire et de son impact sur la transformation des sociétés. Notre souci est d’inviter les philosophes africains à repenser le discours philosophique africain, c’est-à-dire à réinterroger sa problématique afin de la rendre plus opérante. Car la question que chacun devrait désormais se poser est la suivante : qu’est-ce que le discours philosophique peut nous procurer comme arme redoutable pour le développement de l’Afrique ? Comme solution nous pensons qu’il est nécessaire de se réapproprier de notre passé, non pas en terme de possession ou d’exhumation mais de manière à ce qu’il puisse nous aider à comprendre et à vivre le présent, d’améliorer notre vivre-ensemble afin de construire l’avenir. Aussi, d’adopter une attitude de gagnant, de vainqueur et non de perdant, une attitude d’action et non de passivité devant la vie et les événements. D’où l’urgence d’une philosophie de la libération et du développement à laquelle nous vous invitons. Agir ainsi, c’est être capable d’orienter le discours philosophique négro-africain dans l’unique optique de la transformation radicale de la société africaine, afin de susciter une prise de conscience réelle de notre identité culturelle et d’encourager chaque africain où qu’il soit à une ouverture d’esprit et à adopter une mentalité de développement. Voilà tout l’intérêt de notre étude.
"Emplois et réemplois de la philosophie" : la philosophie africaine en question(s)
Yannick Essengue, 2017
Ethnophilosophy does not represent what should be called here African philosophy. Such is the clarification which Marcian Towa attempts, when he reacts after the publication Bantou philosophy by Placide Tempels. He characterizes such philosophy in a pejorative way as being ethno-philosophy, a double treason of both ethnology and philosophy. The same criticism is equally resounding in Fabien Eboussi, who proposes to clarify the conditions of a "use and re-use of philosophy". Here we would like to suggest through the hermenetics perspective, the contrary and the reverse side of an expression (ethnophilosophy) that still bears until today, misunderstandings.
La romanisation en Afrique, retour sur un débat
Afrique & histoire, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour Verdier. Distribution électronique Cairn.info pour Verdier. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-afrique-et-histoire-2005-1-page-39.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. La romanisation en Afrique, retour sur un débat La résistance africaine : une approche libératrice ? Meriem Sebaï Revenir sur le débat des Annales de 1978 n'est pas chose facile dans le contexte historiographique actuel, où prévalent encore les notions défendues par Marcel Bénabou, avocat de l'histoire et de la culture africaine. Yvon Thébert montre cependant que cette tentative de reconstruction de l'histoire des Africains n'est pas exempte des présupposés idéologiques déjà présents dans l'historiographie colonialiste. Cette réflexion a permis d'ouvrir des voies de recherches fécondes, tant dans le domaine des religions païennes de l'Afrique antique, que dans le cadre de la sémantique contemporaine. En effet, l'utilisation de notions ou concepts comme la Résistance africaine, le Berbère, l'âme religieuse africaine, sont le reflet de cette inversion des concepts énoncés par cette historiographie traditionaliste, décriée et pourtant prise comme modèle par M. Bénabou. L'injonction d'Yvon Thébert de replacer l'Afrique dans son contexte méditerranéen permet de rendre à ce territoire son identité. Le débat inauguré par Yvon Thébert dans son article des Annales, sous le titre : « Romanisation et déromanisation en Afrique : histoire décolonisée ou histoire inversée ? », est toujours d'actualité. Il n'a, pourtant pas reçu l'écho ni l'attention qu'il méritait . Pourquoi ce silence, autour d'un article qui rend compte des difficultés d'appréhension d'une histoire de l'Afrique antique, champ clos où s'opposent depuis le xix e siècle les idéologies de tous horizons. Les thèmes défendus dans ces quelques pages nous convient, pourtant, à une réflexion sur nos propres conditionnements intellectuels et culturels ainsi que sur la manière dont on construit l'histoire des sociétés antiques. L'article d'Yvon Thébert se présente comme un point de vue sur l'ouvrage de M. Bénabou, La résistance africaine à la romanisation (Paris, ) ; et à ce titre Yvon Thébert choisit de ne discuter et de ne traiter que certains aspects ou concepts qui lui Meriem Sebaï est ATER au Collège de France et doctorante en histoire romaine à l'université Paris I. . Y. Thébert ( : -). . On remarque une absence très nette de cet article dans la littérature scientifique. Seulement cinq publications le citent clairement : D. J. Mattingly () ; E. Smadja () ; R. Sheldon () ; M. Bénabou (), D. J. Mattingly () ; une sixième le paraphrase sans une allusion au débat : C. Gebbia ().
La philosophie négro-africaine de l'existence frappée de déni
Colloque. Provincialiser la philosophie: regards croisé, Laboratoire de recherche pour une philosophie perspectiviste, 5-7 Oct 2023, Québec (Canada), Université Laval, Canada., 2023
Nous nous proposons de rendre compte de l’offre philosophique de Basile-Juléat Fouda, celle d’une philosophie négro-africaine de l’existence, qualifiée d’ethno-philosophie. En effet, alors que Basile-Juléat Fouda voulu saisir la culture à partir de l’ordinaire de la vie des négro-africains par une libération de sa possibilité herméneutique, son effort philosophique, dont la matière essentielle aura été la littérature orale négro-africaine, connu un singulier destin dans le débat philosophique africain du fait du préjugé européo-centrique de la philosophie comme essentiellement critique. Or, le cas typique d’une approche compréhensive de son objet, celle d’une herméneutique du sens de l’homme et de l’univers, développé à la croisée des chemins d’une sociologie anthropologique et d’une philosophie comparée des cultures, est doublement récusé : d’abord, comme réactionnaire parce que développée dans le sillage de l’affirmation de l’existence d’une philosophie africaine originale ; et, ensuite, parce qu’elle constituait une révision de la notion même de philosophie, ce au sens d’un élargissement qui aboutirait à une compréhension propre des modes de pensée africains. Puisqu’il s’agissait d’une orientation philosophique aux antipodes de la philosophie occidentale, elle fut perçue comme une dilution de la philosophie dans la culture aux fins d’une démonstration de l’existence d’une philosophie négro-africaine. Or, la philosophie négro-africaine de l’existence ainsi frappée de déni et qualifiée d’ethno-philosophie payait le prix d’une dissidence méthodologique. Car, nous y lisons les préludes d’un affrontement d’approche sur le sol philosophique africain, concomitamment à celui de Gadamer et d’Habermas sur le sol philosophique européen, d’une raison herméneutique contre une raison critique connue et reconnue jusque-là. Pourtant, il s’agissait d’une expression des humanités africaines, d’un refus de compréhension de soi du philosophe africain dans le miroir de l’Autre. On se rend compte que c’est par l’herméneutique que la philosophie africaine en quête d’authenticité aborde la question du sujet. Cette recherche d’une connaissance de soi ne pouvait correspondre, au dire de Jacques Chatué, à « un ego cogito pur cartésiano-husserlien, mais à un ego cogito spécifique assumant sa différence humaine, culturelle et historique » (Chatué, J., Basile-Juléat Fouda. Idiosyncrasie d’un philosophe africain, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 29).