Histria archaȉque. Un nouveau chapiteau ionique et quelques avis sur les temples d'Aphrodite et de Zeus (original) (raw)

Nouvelles perspectives sur le culte d’Apollon et d’Artémis dans le monde ionien archaïque

ADVANCES IN ANCIENT BLACK SEA STUDIES: HISTORIOGRAPHY, ARCHAEOLOGY AND RELIGION, 2019

L’épigraphie et la littérature grecques montrent l’importance des cultes d’Apollon et Artémis dans quelques cités ioniennes d’Asie Mineure et dans leurs apoikiai dès l’époque archaïque. La recherche que nous envisageons de faire vise à étudier comment ces cultes se sont développés dans les métropoles et éventuellement transférés vers les aires coloniales ioniennes.

Un chapiteau du temple oraculaire d’Apollon à Didymes

De la sphère privée à la sphère publique

Le partenariat entre l'INHA et l'Académie des beaux-arts a permis, grâce à Louis Mézin, directeur de la Villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, de mettre en ligne la majorité des dons de la baronne Ephrussi de Rothschild (environ trois mille objets), à partir des inventaires effectués par Philippe Malgouyres, Esther Moench, Ulrich Leben, Guillaume Seret, dans le cadre de nos trois volumes. Le cas le plus spectaculaire reste cependant la collection d'art graphique d'Edmond de Rothschild. En effet, la plupart des gravures et livres illustrés sont allés au musée du Louvre, mais un exceptionnel ensemble de dessins d'ornement et d'architecture des XVIII e et XIX e siècles a rejoint les collections du Waddesdon Manor, grâce à son fils James, comme le montre ici Séverine Lepape. Dans un autre domaine, la très importante collection d'objets ethnographiques d'Alix de Rothschild est partagée aujourd'hui entre le musée du quai Branly (autrefois au musée de l'Homme) et le musée d'Israël à Jérusalem. 8 Cette moisson de sculptures grecques d'Asie Mineure, de Milet, d'Héraclée du Latmos et de Didymes, les frères Gustave et Edmond de Rothschild l'offrent donc au musée parisien : Félix Ravaisson-Mollien, conservateur des Antiques au Louvre, reçoit de leur part une lettre, datée du 24 novembre 1873, qui exprime tout le sens de leur démarche : Monsieur le Conservateur, Dans l'intention de rechercher des objets dignes de nos galeries du Louvre, nous avons fait exécuter sous la direction de Mr O. Rayet, membre de l'École française d'Athènes, des fouilles en Asie Mineure, dans la ville antique de Milet. Les antiquités trouvées dans ces fouilles et que nous avons fait venir en France ont été déposées, d'après l'autorisation que vous avez eu l'obligeance de nous accorder, dans une salle dépendant du département des Antiques où elles ont été soumises à votre appréciation. Nous sommes charmés de les offrir à notre musée du Louvre, très heureux s'il a pu nous être permis d'enrichir nos collections nationales et de concourir aux progrès de la science archéologique. Agréez, Monsieur le Conservateur, l'assurance de ma haute considération. Gustave de Rothschild Edmond de Rothschild 9 Cette donation remarquable concerne 14 éléments de sculpture architecturale du Didyméion, datant de l'époque hellénistique à l'époque impériale romaine, qui sont le fruit des fouilles de la mission Rayet, à l'exception d'un seul chapiteau colossal, dont les frères Rothschild se réservent l'agrément, celui qui nous occupe précisément. Cette exception paraît bien modeste au vu de l'importance du don consenti, tant et si bien que ce chapiteau finit par tomber dans l'oubli au musée du Louvre, comme le montre la suite des événements. 3. Vue de la cour de Sphinx, état durant la fin des années 1930, Paris, musée du Louvre, documentation du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. © Musée du Louvre 14 En 2016, le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines prépare une exposition dédiée à Milet et à son vaste réseau de colonies en mer Noire, à l'initiative de Françoise Gaultier, directrice du département. En faisant le recensement de toutes les oeuvres du musée provenant du territoire de Milet, notre attention s'arrête alors sur une vue de la salle de Milet ouverte en 1877 (fig. 2), datée de la fin du XIX e siècle : y figure, accroché au mur, un chapiteau en sofa du type de ceux de l'adyton du Didyméion, mais dont le décor, deux griffons mâle et femelle, affrontés de part et d'autre d'un bouquet de rinceaux d'acanthe, n'est pas comparable à celui des chapiteaux de la cour du Sphinx, simplement ornés de rinceaux d'acanthe. Dans la collection du Louvre, seuls les demi-chapiteaux d'angle de l'adyton du temple sont décorés d'un griffon. En agrandissant cette photographie, on s'avise que cet exemplaire est un moulage, dont on trouve d'ailleurs bientôt une vue séparée (fig. 4). Le cartel placé sous le plâtre dissipe tout malentendu : « Milet. Moulage d'un chapiteau de pilastre décoré de deux griffons affrontés de part et d'autre d'une palmette. Original chez le baron Gustave de Rothschild. » Le moulage (qui correspond au numéro MNB 668 du livre d'entrées du département des Antiquités grecques et romaines du musée du Louvre et au numéro Ma 2767 du catalogue des marbres antiques de 1896 23) est alors recherché dans la collection de la gypsothèque, abritée dans la petite écurie du château de Versailles, qui dépend du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, mais il n'en existe aucune trace. Tout laisse alors à penser que, hélas !, le moulage en question a été détruit quand la salle de Milet fut

Apollon Hyperpontios: quelques considérations sur l'hydrie du Vatican 16568 in Vasiliki Zachari, Élise Lehoux et Noémie Hosoi (dir.), "La Cité des regardes. Autour de François Lissarrague", PUR, Rennes 2019, p. 139-155.

Dans cet article, nous passons en revue les différents attributs d’Apollon Hyperpontios sur l’hydrie du Vatican 16568, afin d’établir, à travers des comparaisons avec d’autres scènes figurées, quelle est la fonction spécifique de chaque objet dans cette représentation. Nous nous concentrons en particulier sur le trépied ailé, dont Apollon se sert ici pour survoler la mer. Qu’est-ce qui a changé dans la représentation du Peintre de Berlin par rapport aux scènes précédentes ? Quelles sources littéraires peuvent éclairer les associations que l’on retrouve dans cette image ? Il apparaît en effet que la figure isolée d’Apollon sur son trépied développe un schéma déjà attesté, dans le VIIe siècle av. J.C., pour représenter l’épiphanie d’un dieu. Mais le caractère cultuel du voyage d’Apollon ressort plus clairement de la comparaison avec l’hymne d’Alcée de Mythilène (fr. 307 I b Voigt), relatif à la fondation de l’oracle delphique. La comparaison avec d’autres personnages de la mythologie grecque, comme par exemple Triptolème qui parcourt la Terre pour enseigner la culture du blé à l’humanité, ou Héraclès qui traverse l’Océan dans la « coupe » d’or du Soleil, nous suggère le caractère d’agalma du trépied d’Apollon. En conclusion, cet objet passe, sur l’hydrie du Vatican, du statut d’offrande votive à celui de moyen d’un voyage exceptionnel, le retour du dieu du pays des Hyperboréens au centre symbolique de l’univers, pour fonder l’oracle delphique.

VIe Colloque international sur l'Illyrie Méridionale et l'Epire dans l'Antiquité, Tirana, 20-23 mai 2015. L. Mancini, Considerazioni sulla forma architettonica del tempio cosiddetto 'di Zeus Areios' a Rodotopi (Ioannina)

Il paesaggio sacro dell’Epiro indigeno, esterno al microcosmo religioso-architettonico delle apoikiai e degli emporia legati alla presenza coloniale lungo la costa ionica, appare interamente dominato dalle forme non periptere dell’edificio di culto. In rapporto a tale quadro contraddistinto da una notevole uniformità tipologica, che accomuna uno hieròn di fama panellenica come Dodona ai più piccoli santuari rurali a frequentazione locale, il tempio cosiddetto ‘di Zeus Areios’ all’estremità nordoccidentale della piana di Ioannina costituisce un’indubbia anomalia: periptero e sensibilmente più grande degli altri templi della regione, ma dotato di un sekòs – come notava D. Evangelidis, che lo scavò all’inizio degli anni ’50 del secolo scorso – di dimensioni e forma sorprendentemente simili a quelle dei naiskoi “Z” e “Θ” di Dodona. A partire da questo quadro indiziario piuttosto intrigante e dalle intuizioni di alcuni studiosi greci, si è proceduto a una revisione complessiva di tutti i dati disponibili sulla forma architettonica dell’edificio, dai resti in situ ai numerosi frammenti architettonici lapidei, spesso totalmente inediti, conservati nei magazzini del Museo Archeologico di Ioannina o disseminati nell’area del tempio. Attraverso la schedatura e l’analisi formale di questi materiali, le cui precedenti datazioni sono state per quanto possibile corrette e precisate, si è così pervenuti a identificare insiemi coerenti per tipologia e cronologia, riconducibili ad almeno due grandi fasi comprese tra l’età ellenistica e la prima età imperiale romana. Esse corrispondono solo in parte alla storia edilizia finora ipotizzata per il complesso, e incrociate coi dati ricavati dalla lettura architettonica delle fondazioni possono aiutare a comprendere la portata di un’anomalia – quella dell’unico tempio periptero della Molossia ellenistica – forse più apparente che sostanziale. Ne emerge un quadro ancora ricco di interrogativi ma anche di stimolanti potenzialità, che coinvolgono una molteplicità di temi quali la formazione della cultura architettonica presso gli ethne epiroti, la circolazione di modelli e maestranze, i riflessi del processo di romanizzazione sull’edilizia cultuale.