Sur la présence de la musique dans le cinéma dit muet (original) (raw)
Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2019. © AFRHC Sur la présence de la musique dans le cinéma dit muet Giusy Pisano À Henri Colpi qui a lancé le premier cri, à Michel Chion qui a permis que ce sujet existe et à Christian Belaygue qui a prolongé le rêve L'histoire ancienne des spectacles lumineux déborde d'exemples qui prouvent la présence constante du son et particulièrement de la musique : des expérimentations acoustiques et musicales du fantasmagore Robertson, en passant par le Théâtre optique d'Émile Reynaud-pour qui le compositeur Gaston Paulin écrivit en 1892 la partition de Pauvre Pierrot-jusqu'à la sonorisation des films muets par les disques. Déjà, au début du siècle, le public populaire parisien se pressait dans les salles de spectacles de quartier à Montmartre, Montparnasse, aux Buttes-Chaumont, aux Champs-Élysées. À la fin des années 1920, le music-hall, le cabaret, le café-concert, les opérettes, le vaudeville et les revues musicales en tout genre continuent de prospérer. Parallèlement, le cinématographe connaît aussi une large expansion dès son lancement en 1895. Il s'intégrera vite aux autres formes de spectacle présentées dans les fêtes foraines, et il sera également utilisé dans le music-hall entre deux chansons, entre deux numéros 1. Dans ce contexte les séances accompagnées par la musique, par le bruitage et les commentaires, mais aussi par les bruits extérieurs occasionnés par le projecteur et l'ambiance remuante du public, sont la preuve d'une présence permanente du son dans le spectacle et d'un échange constant avec le signifié de l'image animée. Au début, la musique était jouée en dehors de la salle, dans le seul but d'attirer le public ; elle entre ensuite dans la salle pour « sonoriser » les images animées. Comme on peut le lire dans une revue professionnelle des années trente : « On essaya de remplir le vide acoustique des cinémas par une "illustration musicale" qui tâcha de s'adapter aux sentiments suggérés par les événements qui se déroulaient sur l'écran. » 2 Cette présence constante et immédiate de la musique-dès la première projection du Grand Café ?-pose d'emblée la question du pourquoi même de cette présence. Sur la présence de la musique dans le cinéma dit muet 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 38 | 2002