L'orienation des émotions en argumenation (original) (raw)

Émotions et Enjeux Argumentatifs

مجلة کلیة الآداب . القاهرة

L'étude des émotions occupe une large part dans la rhétorique classique. ARISTOTE a été le premier à les classer, à les définir, et à les évaluer. Cependant l'analyse des émotions a pris une toute autre dimension au XXI ème siècle grâce notamment aux travaux de CHARAUDEAU et de PLANTIN. La présente recherche se donne pour objet de souligner le rôle primordial que jouent les émotions dans les stratégies persuasives et de montrer dans quelle mesure l'orateur exploite les émotions dans sa démarche pour parvenir à ses fins et obtenir ainsi l'adhésion de son auditoire. Pour ce faire, nous aurons recours à l'analyse des exemples d'interactions verbales tirés du discours politique et du discours médiatique. Nous commencerons par examiner les définitions données par ARISTOTE, le vocabulaire utilisé, ses connotations, ses effets sur l'enchaînement des instances discursives et l'impact exercé sur les interlocuteurs. Nous allons relever les émotions utilisées par les locuteurs dans les exemples choisis et démontrer leur impact sur l'auditoire. En effet, les différents extraits de débat électoral, d'allocution

Justification et rationalité des émotions

Philosophiques, special issue devoted to Ch. Tappolet’s book : Emotions, Values, and Agency, Oxford University Press, 2018

A la manière des expériences perceptuelles qui nous présentent des formes, des couleurs, des sons, des textures, etc. les émotions nous présentent des propriétés évaluatives. Ainsi, les émotions constituent un type d’expérience perceptuelle spécifique, un type qui nous donne accès à des valeurs (plutôt qu’à des propriétés non axiologiques). Cette théorie d’origine meinongienne doit beaucoup Christine Tappolet qui y consacre un second livre Emotions, Values and Agency que tous les amoureux des choses vraiment bien faites ne pourront qu’apprécier. Cet article est consacré à deux problèmes auxquels est confronté le partisan de la théorie perceptuelle des émotions, c’est-à-dire, de la théorie selon laquelle les émotions constituent un type spécifique d’expériences perceptuelles. Ce sont les problèmes de la justification et de la rationalité des émotions. Loin d’ignorer ces difficultés, Tappolet y consacre une partie de son premier chapitre (pages 31-45). Cette contribution a plus précisément deux objectifs. Le premier est de montrer pourquoi la justification ne pose pas un problème aussi sérieux que la rationalité à la théorie perceptuelle des émotions. Son second but est d’expliquer pourquoi je doute que la solution de Tappolet au problème de la rationalité fonctionne.

Les émotions : des modes de sémiotisation aux fonctions argumentatives

Semen, 2013

Le present numero se place dans la continuite d’une reflexion qui a deja fait l’objet de plusieurs livraisons de la revue Semen, et qui concerne le renouveau des etudes sur l’argumentation dans le champ des sciences du langage, plus particulierement en analyse du discours (Argumentation et prise de position : pratiques discursives dans Semen n° 17 ; Polemiques mediatiques et journalistiques dans Semen n° 31). Ce renouveau est ici aborde a partir du prisme des emotions. L’objectif global du nu...

Les émotions de la raison

Revue européenne des sciences sociales

En souvenir de discussions passionnantes et créatives avec Jacques Paillard Si l'on oppose raison à émotion, c'est pour affirmer la supériorité du raisonnement sur l'intuition ou, au contraire, pour reprocher à la « raison froide » son caractère inhumain. Comme si l'un ou l'autre de ces concepts devait l'emporter par sa valeur. Mais comment mettre en relation deux fonctions de nature si différente ? Et surtout comment le faire sans dépendre simultanément de chacune des deux, la raison pour comparer, l'émotion pour être motivé à le faire ? Cette question historique de la relation entre émotion et raison a marqué l'évolution des courants théoriques de la psychologie du XX e siècle. Adossée au développement des ordinateurs et des algorithmes et des langages de programmation, la psychologie cognitive a recherché dans le fonctionnement mental la trace de processus formellement définissables. Les opérations mentales étaient décrites dans des sortes d'organigrammes qui les différenciaient ainsi des processus émotionnels, dans un contraste souvent qualifié de « hard-wet ». Les circuits de neurones seraient organisés selon une logique formelle, donc accessible, qui tiendrait à leurs connexions. Dans cette perspective, les hormones, comparables à des humeurs et autres biles, inonderaient ces opérateurs, réduisant leur efficacité par divers court-circuits. L'émotion apparaissait ainsi comme une solution de continuité compromettant l'efficacité mécanique des réseaux de neurones impliqués dans les opérations précises, cognitives. Pourtant, en 1967 déjà, le philosophe Hubert Dreyfus affirmait que l'intelligence artificielle était limitée par le fait que les ordinateurs n'avaient pas de corps. Or le corps est bien plus qu'une simple interface sensorielle fournissant des informations sur l'état de l'environnement par des surfaces de réception spécialisées, la peau, la rétine, la cochlée, l'épithélium olfactif. Il traduit et code par ses adaptations, ce que l'environnement signifie pour l'individu qui s'y déplace. Il anime et formalise ces significations (Gallagher, 2005). Ce qui permet à Marvin Minsky d'affirmer qu'une intelligence sans corps n'a pas d'émotion… Or ce sont les émotions, ces répercussions de l'environnement extérieur et des états mentaux intimes, qui s'inscrivent sur le corps et contribuent à la mobilisation et la mise en oeuvre des ressources mentales adéquates. La position défendue ici est que, comme toute activité mentale, la raison possède une dimension émotionnelle, intime et spécifique, la face cachée des opérations qu'elle effectue sur les données d'un environnement réel ou imaginaire. Notre perspective s'ancre dans la psychophysiologie, une discipline qui

Dictionnaires, collocations, argumentations : regards croisés sur les émotions

Studii de Lingvistica, 2019

This article is based on a research project currently being carried out at Heidelberg University, and inspired by Christian Plantin. We present some considerations on how a multidimensional approach can be used to analyse emotions. In the first step, we examine emotions as objects of argumentation in the EuroParl and OpenSubtitles corpora. In the second step, we conduct a study of the lexical field of terms denoting suffering in French, beginning with an analysis of the most frequent collocations, an approach which enables us to provide a detailed semantic description of this lexical field. In the last step, the results of the analysis of the collocations of haine 'hate' are compared to the results obtained by Christian Plantin in his examination of the network of references between selected terms and other entries in monolingual dictionaries. Our current studies are by no means complete, and cannot therefore be considered to provide definitive results, but they clearly illu...

De l'argumentation comme m�tamorphose

Argumentation, 1988

Linguistic rhetoric and argumentative reasoning are generally identified. Certain types of problems, however, make use of non-verbal systems of representation, and, among them, image. Image is not just matter but also form, and computer processing in Al makes it possible to grasp this form by linguistic means (logico-mathematical languages). The synthesis of animated images has made it possible to represent metamorphoses, the thought of the unexpected. The fact that language produces image (and conversely) does not fail to transform the standard ways of thinking about epistemology.

Savoir justifier pour discuter

québécoise du secondaire' et la Progression des apprentissaqes' (PDA), dans la discipline français, s'appuient sur les genres pour permettre le développement des compétences langagières des élèves. Bien qu'il s'agisse d'un élément central de l'enseignement du français, ce concept demeure obscur pour certains praticiens et est souvent interprété de façons différentes. Sa compréhension s'avère pourtant nécessaire pour assurer un enseignement et un apprentissage de la lecture, de l'écriture et de l'oral qui permettent aux élèves de reconnaitre les caractéristiques communes de textes (écrits et oraux) et de les associer à des genres. LE GENRE Le genre peut se définir comme ({ un ensemble de productions langagières orales ou écrites qui, dans une culture donnée, possèdent des caractéristiques communes' », Il constitue un point de référence concret pour l'élève puisque chaque genre possède une structure relativement stable et des caractéristiques communes qui permettent de le distinguer d'autres genres. Par exemple, qu'il s'agisse d'un débat parlementaire, d'un débat scientifique ou d'un débat philosophique, chacun de ces types de débat se rapporte à une structure et à des caractéristiques communes propres au genre ({ débat ». De la même manière, le genre ({ débat" se différencie du genre ({entrevue », du genre ({exposé explicatif" et du genre ({ discussion" en raison des caractéristiques qui lui sont propres et qui le distinguent des autres qenres-, LA DISCUSSION Parmi les différents genres proposés par la PDA, on retrouve entre autres la discussion. À l'oral, un travail sur ce genre est suggéré en troisième secondaire (Oiscussion entre pairs autour de l'intérêt de l'explication du monde donnée dans les contes, les mythes, les légendes et les récits de création) et en cinquième secondaire (Oiscussion entre pairs sur l'interprétation ou la critique d'oeuvres littéraires engagées : chanson, pièce de théâtre, poésie, roman). Le genre ({ discussion ». selon ce qu'on retrouve dans la PDA, permet d'exprimer une appréciation, une interprétation ou une critique de quelque chose (une oeuvre littéraire, par exemple). Ce genre est souvent confondu avec le genre ({ débat" qui précède et prépare habituellement une prise de décision. Le débat se fait entre plusieurs partenaires qui défendent des idées et qui échangent à propos d'une question controversée dans le but de modifier les opinions, les croyances, les valeurs et les attitudes d'un auditoire". Bien comprendre la différence entre ces deux genres est essentiel pour assurer un enseignement adéquat de la discussion et de ses caractéristiques. UN GENRE ASSOCIÉ À LA JUSTIFICATION Dans la PDA, la discussion est un genre associé à la justification. Ce genre doit donc amener les élèves

Les émotions exprimées

Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 2002

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. © De Boeck Supérieur. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.