« L'affaire du bulldozer de Vitry » (1980-1981) : la banlieue rouge face au phénomène migratoire (original) (raw)

Ethnographier la fin de la banlieue rouge

Atelier de recherche interdisciplinaire EHESS, 2022

L’enjeu de cette communication est de revenir sur l’intérêt d’une approche ethnographique pour questionner les catégories pour analyser le changement social, mais aussi pour le voir advenir, concrètement. Une enquête ethnographique au long cours en banlieue historiquement communiste a permis de mettre au jour un processus – la notabilisation culturelle – passé au travers des radars des paradigmes dominants pour penser le changement social en banlieue populaire. Je souligne en quoi ce processus se distingue de la gentrification (partie 1). Néanmoins, je montre ensuite que l’identification de ce processus est contemporaine de sa disparition. Le changement social est aussi disparition (partie 2).

Bruissement De La Ville Et Désir D’histoire: La Pensée Urbaine De Walter Benjamin Face Aux « Désordres Du Monde » Une Mise en Perspective Avec Des Récits De L’immigration

Languages and Meaning of the City, 2021

Partant d'une lecture de l'oeuvre de Walter Benjamin, le présent article propose d'étudier deux romans de l'écrivain algérien Rachid Boudjedra : Lettres algériennes et Topographie idéale pour une agression caractérisée. L'oeuvre de Benjamin comporte les bases théoriques d'une pensée urbaine qui continue à irriguer les réflexions autour de la ville, de la modernité et de l'histoire. Benjamin y apprend au lecteur comment être à la ville, décoder ses dires et capturer ses pluralités, ou ce qui en fait un tout étoilé et hétérogène, car y flâner en révèle l'aspect fragmentaire et permet, par le même geste, de réagencer les morceaux épars de son discours historique. Nous nous proposons de relever les singularités de cette pensée urbaine, puis d'en faire un paradigme permettant la lecture des romans susmentionnés qui abordent la question de l'immigration à Paris. Nous envisageons, en outre, de vérifier si les personnages de Boudjedra sont capables d'adopter la flânerie comme pratique urbaine qui permet au flâneur d'être à l'écoute des bruissements de la ville. Nous essaierons, enfin, de démontrer que dans

« Le Faustroll d’Alfred Jarry, une dérive urbaine au seuil du XXe siècle ? »

« Le Faustroll d’Alfred Jarry, une dérive urbaine au seuil du XXe siècle ? », Communication du mercredi 10 novembre 2021, Colloque international « Dériver en ville : variations sensibles et dynamiques aléatoires en espaces urbains », Organisé les 9 et 10 novembre 2021 par EHIC et CERES à l’Université de Limoges.

La figure du réfugié dans Montréal la Blanche : la politique, l’errance et la ville vues par le rétroviseur d’un taxi

Interfaces Brasil/Canadá

Resumo: O que diferencia as trajetórias de refugiados de outras pessoas deslocadas (imigrantes, exilados, etc.) no mundo? Sem sombra de dúvida eles estão sob um perigo iminente e seus destinos lhes é completamente desconhecido, pois ficam à mercê da comunidade internacional. Para Giorgio Agamben, a figura do refugiado oferece uma perspectiva diferente sobre a vida. O refugiado já não é apenas aquele que procura asilo, mas é um "conceito limite" que lança radicalmente os fundamentos dos Estados-nação em crise e abre novas categorias conceituais. Neste artigo, eu analiso como o cinema compreende a figura do refugiado através de uma estética política contemporânea, abordando a percepção do tempo no espaço da errância e da mobilidade no filme Montreal, la Blanche realizado em 2015 pelo cineasta argelino-canadense Bashir Bensaddek. Seus personagens transitam entre o presente e o passado vistos através do espelho retrovisor de um táxi, este configurando-se como um lugar de refúgio. Palavras-chaves: Giorgio Agamben. Refugiados. Cinema intercultural. Cinema canadense. Quebec.

Ces quartiers dont on préfère ne plus parler. Les métamorphoses de la politique de la ville (1977-2018)

Parlement.s, 2020

La célébration récente des quarante ans de politique de la ville nous rappelle combien cette politique s'inscrit dans la durée. Cela ne signifie pas qu'elle a suivi un développement linéaire. Au contraire, son histoire est scandée par une longue suite de réformes nationales. Invariablement, chaque émeute d'envergure ou changement de gouvernement est suivi par l'annonce d'un « plan banlieue » ou d'un train de mesures nouvelles, voire d'une loi qui prétend refonder cette politique en chantier permanent, le tout accompagné d'incessantes recompositions organisationnelles. Cette frénésie réformatrice a construit l'image d'une politique réactive, instable et sans cap. Cette image mérite d'être sérieusement nuancée, les mesures décidées par les gouvernements successifs s'ajoutant plus souvent à celles qu'ont initiées leurs prédécesseurs qu'elles ne les effacent. Les effets de la politique de la ville étant difficiles à mesurer, les ministres qui en ont la charge-dont la longévité à ce poste est réduite 1-ont davantage intérêt à lancer de nouveaux programmes sur lesquels ils peuvent communiquer qu'à bâtir une politique de longue durée 2. Les 1 Entre 1990 et 2019, la politique de la ville a connu 20 ministres (ou secrétaires d'État), auxquels s'ajoutent 15 ministres de tutelle. 2 LE GALÈS Patrick, « Politique de la ville en France et en Grande-Bretagne :

Les colonies municipales de banlieue : entre héritage paternaliste, empreinte communiste et diffusion d’un modèle (1880-1960)

2010

National audienceLes châteaux sont ordinairement perçus comme des lieux de prestige, des symboles de pouvoir. Berceau des familles nobles, ils peuplent les récits historiques, véhiculant leur lot de fantasmes. Mais on oublie trop souvent qu’en France cet imposant parc immobilier a pu loger – et loge parfois encore - des oeuvres à vocation sociale, opérant ainsi une reconversion de ce patrimoine en « châteaux du social ». Déjà remarquable durant de la seconde moitié du XIXe siècle, ce phénomène, a pris au cours du siècle suivant une plus grande ampleur, encore mal évaluée. Ces demeures ont accueilli des populations d’un style qui rompait avec leurs habitants traditionnels. Les châteaux ont ainsi changé de mains et sont devenus des instruments des politiques sociales qui se sont succédées depuis plus d’un siècle. La colonie de vacances : pour respirer le bon air, pour la rééducation morale également et pour promouvoir la pédagogie de la vie collective