Quelques effets didactico‑discursifs de l'utilisation des schémas (original) (raw)

L'article analyse des données issues de l'enseignement d'une séquence d'électricité élémentaire au grade 7 (cinquième en France). Il porte sur les fonctions que remplissent les schémas électriques, et sur leur intégration avec d'autres registres sémiotiques, dans le discours de la classe. Il montre le potentiel dialogique du recours aux schémas, illustre des compétences professionnelles de l'enseignant dans l'utilisation de ce registre, ainsi que l'étroite dépendance du sens attribué à une représentation schématique à l'égard de la finalité didactique locale du discours de la classe à un instant donné-ce que les auteurs dénomment « surcharge didactico-discursive ». L'enseignement de l'électricité ne se conçoit pas sans schématisation. Les schémas électriques sont strictement codifiés, à la fois dans leurs constituants (les symboles des appareils) et dans la façon dont on relie ces constituants. Apprendre l'électricité, à un niveau élémentaire, c'est pour une bonne part apprendre cette codification, c'est apprendre à faire des schémas. Ceux-ci incorporent en effet dans leurs règles de représentations et de construction les savoirs de l'électricité qu'il s'agit d'assimiler. On pourrait croire que ces règles de représentation sont simples, immuables, indépendantes des conditions dans lesquelles elles sont énoncées. Or, comme on le verra, dans la réalité de la classe et des processus d'enseignement/apprentissage, les interactions surchargent ou modifient le sens que les participants leur attribuent. Les corpus qui seront ici discutés proviennent d'une séquence d'électricité en classe de cinquième au Liban (dont le programme est voisin de la classe de cinquième en France). La réalisation de la séquence a été enregistrée dans deux classes menées simultanément par une enseignante de quelques années d'expérience professionnelle, qui enseigne ce programme pour la première fois. Il est