Cesser le combat sur le champ de bataille, un gentilhomme face à la reddition au milieu du XVIIe siècle (original) (raw)
2022, Cessez-le-feu, cesser les combats ?
Communication orale dans le cadre du colloque international « Cesser le feu, cesser les combats », organisé par le S.H.D., le Zentrum für Militärgeschichte und Sozialwissenschaften der Bundeswehr et l'Institut des études sur la guerre et la paix (IHMC-UMR 8066, Paris 1), les 27-28 novembre 2018. Actes parus en 2022 : C. Miot, T. Vaisset, P. Vo-Ha (dir.), Cesser-le-feu, cesser les combats ? De l'époque moderne à nos jours, Presses Universitaires du Septentrion. La scène se déroule en 1642 durant la guerre de Trente Ans, à la fin de la bataille de Honnecourt qui oppose les Français aux Espagnols. Alors que l'armée française se désagrège par les ailes, le lieutenant-colonel de Puységur est entraîné dans la déroute : « À la fin, les deux côtés furent forcés, le droit et le gauche, mais le plus grand effet fut au côté droit, les ennemis y entrèrent. […] Notre régiment fut enveloppé de tous côtés. Je fis rencontre d'un officier du régiment de Savary qui vint à moi et me voulait tuer 1. » Débute alors une phase critique de la bataille, que l'auteur de ces lignes juge perdue. L'encerclement génère la panique, empêche la fuite des vaincus et les contraint à tenter de négocier une reddition pour sauver leurs vies 2. La tentative est risquée au coeur de la presse et suppose la mobilisation d'un savoir-faire empirique. Gestes, paroles, signes… autant d'éléments nécessaires pour que puisse se construire entre le capteur et son captif l'espace de transaction qui rend possible la reddition. Et la chose n'est pas aisée pour le combattant qui se rend, fût-il noble comme Puységur, puisqu'elle peut tout simplement lui coûter la vie.