Idées et Politique (original) (raw)

Les batailles et les idées

Cahiers du GRM, 2011

Cahier du GRM-2-La Séquence rouge italienne Les batailles et les idées. Politicité du travail intellectuel chez Fortini et Foucault. DIEGO MELEGARI Cet article vise à donner un aperçu des réflexions que le poète et critique marxiste Franco Fortini a consacrées à la question du statut politique du travail intellectuel, à partir des années 50 et de l'époque de la déstalinisation jusqu'aux années 1980. En particulier, deux textes seront considérés comme cruciaux : la Lettera agli amici di Piacenza (1961), adressée au groupe fondateur de la revue Quaderni piacentini et, plus généralement, à l'archipel du marxisme critique ; Per il comunismo dei prodotti intellettuali, publié par la revue Aut Aut au milieu des années 1970. Au cours de cette période, on assiste à une transformation significative des critiques formulées par Fortini contre la prédominance des « politiques intellectuels » sur les « intellectuels politiques »-cette forme de cristallisation du pouvoir des appareils politiques qu'il avait dénoncée, depuis les années 1950, notamment dans la traduction que le Parti communiste italien avait imposée à l'hypothèse gramscienne de l'organicité des intellectuels à la lutte hégémonique entre les blocs historiques. En effet, si dans un premier temps, dans le discours de Fortini, les intellectuels étaient appelés à participer à la lutte pour l'émancipation, tout en trouvant leur « manifestation spécifiquement politique en tant que producteurs de culture spécialisée » 1 , dans les années

Vies et projets politiques

2017

Réduction, résilience, résistance… À bien des égards, ces trois mots sont emblématiques de la manière dont le champ des études autochtones s'est développé depuis le milieu du XXe siècle. Malgré les différences qui distinguent ces concepts les uns des autres, ils partagent tous trois une même ambition critique. Ils mettent en évidence un rapport qui est, d'une part, fortement inégalitaire et, d'autre part, historiquement construit existant entre des entités coloniales et les Peuples autochtones sur lesquels elles ambitionnent d'exercer un pouvoir. La réduction évoque l'ensemble des processus violents par lesquels ce pouvoir s'exprime, se consolide et s'accroit. La résilience renvoie à la capacité des Peuples autochtones de perdurer sous ces assauts constants, de contrecarrer l'aliénation que les régimes assimilationnistes de tout acabit tentent de leur imposer. La résistance voit la locomotive coloniale pour la Bête qu'elle est, et aspire à en renverser la vapeur. Elle vise la transformation même des mentalités, des processus et des institutions violentes qui président aux souffrances et au mal-être si souvent associés à ce qu'un Rapporteur spécial des Nations-Unies a nommé la « situation autochtone », au singulier (Stavenhagen 1999). La force critique de ces trois termes est indéniable. Collectivement, ils éclairent cette situation qui a été qualifiée de « coloniale », de « subalterne », de « violence structurelle », de « racisme systémique », d' « oppression », de « marginalité » et de bien d'autres termes. Au cours des six dernières décennies, les structures de domination qui pèsent sur les Peuples autochtones ont été décrites, analysées, disséquées, pourchassées jusque dans leurs radicelles les plus fines par des chercheurs engagés dans ce qu'elles et ils considèrent être une science émancipatrice, voire une science 1 Martin Hébert est professeur au département d'anthropologie de l'Université Laval. Il est membre du Groupe de recherches sur les imaginaires politiques en Amérique latine (GRIPAL), chercheur régulier au CIÉRA et membre du Centre pour la conservation et le développement autochtones alternatifs (CCDAA). Ses recherches portent sur les imaginaires politiques, les violences sociales et les dynamiques conflictuelles. Elles sont ancrées dans des terrains au Mexique (Chiapas et Guerrero), au Québec et au Guatemala. Il s'intéresse, notamment, aux rapports entre les peuples autochtones et l'industrie forestière, à l'ethnographie des violences structurelles et aux expériences autonomistes autochtones.

Imaginaire politique

Editions Eres, 2019

Les thématiques et les formes d’expression prises aujourd’hui par l’imaginaire dans la politique sont multiples : prophéties, utopies, mythologies du héros, de l’âge d’or, cérémoniels (protocole d’État, commémorations, liturgies, fêtes officielles, etc.). L’imaginaire n’en finit pas de saturer tout l’espace politique ; il est même ce par quoi la politique est rendue possible. L’imaginaire politique apparaît en effet comme ce lieu de création de significations politiques où se forment, se rencontrent et se renouvellent les représentations et les désirs individuels et collectifs : il détermine les discours, les pratiques, les projets, les espérances, en empruntant son efficacité symbolique à ce qu’il fait du langage, pour créer des économies affectives et créer des formes inédites, non réductibles ou productibles de formes antérieures.

Chronique des idées

Hauptprobleme der StaatSrecHtSleHre, les fondements d'une théorie pure du droit (présentation de la préface à la seconde édition des « problèmes fondamentaux de la théorie juridique de l'état développés à partir de la théorie de la proposition juridique ») par sandrine pina* Hans Kelsen a rédigé, en 1911, sa thèse d' habilita-tion intitulée Hauptprobleme der Staatsrechtslehre. Dans ce premier traité, il pose les fondements de sa future théorie pure du droit et critique déjà les doctrines publicistes de son époque. Il entend construire une véritable science du droit et vise une méthode juridique pure reposant sur des principes kantiens et néokantiens. Toutefois, Kelsen ne développe pas encore une conception dynamique du droit et ne s' interroge pas sur le problème de la création du droit. Ce n'est que dans ses travaux ultérieurs que le projet d'une théorie pure du droit sera abouti grâce à l'apport, notamment, de ses élèves de l'École de Vienne Adolf Merkl et Alfred Verdross. Ainsi, lors de la publication de la seconde édition des Hauptpro-bleme en 1923, Kelsen a rédigé une nouvelle préface retra-çant ses influences et les évolutions de sa pensée. Hans Kelsen published his first major treatise Haupt-probleme der Staatsrechtslehre in 1911. With this work, Kelsen sketchs the development of his Pure Theory of Law and criticizes traditional German legal science. He wants to establish legal science as a pure normative discipline with a Kantian and neokantian dimension. But this first work does not refer to a dynamic conception of Law and problem of law's creation. In his subsequent essays, The project of a pure theory of law will be accomplished with the contribution of, in particular, his pupils Adolf Merkl and Alfred Verdross. So Kelsen added a new Foreword to the second printing of Hauptprobleme der Staatsrechtslehre (1923). This Text shows the influence and the evolution of Kelsen's legal theory.

Histoire des Idees

Pour savoir ce qu'est une idée politique, le meilleur moyen est d'observer comment la société exprime ses craintes ou son hostilité à son endroit.

Théorie politique

Századvég Publishing House

À la fin des années 70 et dans la première moitié des années 80, je m'intéressais aux sciences politiques et au droit constitutionnel, mais mon travail au département de droit constitutionnel de la faculté de droit ELTE et, plus tard, au groupe de sciences politiques de la même institution m'a également encouragé à le faire. Au cours de mes voyages d'étude en Autriche et en Allemagne, j'ai recueilli de la documentation sur ces questions, et mon travail sur la réforme du système politique dans mon pays d'origine a fourni des stimuli pratiques pour la recherche sur ces questions. Bien que mes intérêts et mes recherches se soient progressivement orientés vers la théorie sociologique, je n'ai pas cessé de travailler sur les sciences politiques. Après la dissolution de l'empire soviétique et le changement de régime en 1991, en tant que nouveau directeur du département de sciences politiques de l'université de Miskolc, j'ai pu rassembler mes études de sciences politiques dans un volume régulier et préparer de nouvelles études sur les sujets manquants. Pour une couverture thématique plus complète, nous avons finalement rassemblé les études avec Mihály Bihari, qui prévoyait également de préparer un volume similaire, dans le volume "Politologie" publié par la maison d'édition nationale des manuels scolaires. Ensuite, la maison d'édition Cserépfalvi m'a demandé d'écrire une monographie sur le nouveau système politique hongrois, ce qui m'a encouragé à poursuivre mes recherches sur des sujets de sciences politiques que je n'avais pas abordés auparavant. Après sa publication, j'ai intégré les nouvelles parties dans la nouvelle édition du volume commun susmentionné "Politologie" en 1997. Comme j'ai ensuite travaillé pendant plusieurs années principalement sur la théorie du droit et la sociologie du droit, je n'ai pas travaillé sur des sujets de science politique pendant une période plus longue, et ce n'est qu'après le tournant du millénaire que j'ai commencé à faire des recherches sur les questions du pouvoir judiciaire en tant que frontière entre le droit et la politique. Un résumé plus court de ma petite monographie sur ce sujet est maintenant inclus dans ce volume. En outre, j'ai préparé une étude distincte sur le système politique de l'Union européenne, qui fait l'objet d'un chapitre séparé à la fin du volume.