Des modalités d’intervention « art-science-philosophique » pour éprouver les temporalités de l’urgence environnementale (original) (raw)
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Les temporalités, l’agir et le territoire
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2006
Avec Mac Luhan (1977), nous pouvons avancer que la télématique a remplacé «la fusée» dans la figuration visionnaire de l'avenir. Les TIC (technologies de l'information et de la communication) sont au centre de ces temporalités par le caractère inédit de leurs effets médiologiques qui font du local, le lieu fugitif d'une communication et d'une information généralisées. «L'agir instrumental et l'agir communicationnel» d'Habermas trouve ici une illustration dans leur complémentarité. Cette évolution de la culture du local est en rapport avec la capacité d'un territoire à développer ses thèmes d'innovation et devenir ainsi, apprenant. Abstract : like Mac Luhan (1977), we think that telematics replaced 'the rocket' in the figuration visionary of the future. The CIT (communication and information technolog) are in the center of these temporalities by the new character their effects mediologic which make on local, the fugitive place of a generalized communication. "L'agir instrumental et l'agir communicationnel" of Habermas finds here, an illustration in their complementarity. This evolution of the culture of the local is in connection with the capacity of a territory to develop its topics of innovation and to become thus, learning territory.
Au nom de l’urgence écologique : la pensée complexe peut-elle casser des briques ?
2023
Bulletin recx 21 Dans un contexte de crise écologique, démocratique, économique, comment prendre des décisions politiques en s’appuyant sur la complexité des savoirs intrinsèquement soumis à des incertitudes, des controverses et des zones d’ignorance ? Force est de constater que l’urgence de l’action tend à simplifier les débats dénaturant l’extraordinaire complexité des savoirs et les réduisant à leur plus simple expression, la caricature. S’affranchissant des frontières disciplinaires, cet édito invite d’une part à une plongée dans le magma des controverses de la crise climatosceptique passée et de l’Anthropocène et d’autre part à ouvrir une réflexion sur le dialogue sciences-sociétés. Une double invitation : (1) invitation à déconstruire une des figures de la doxa universitaire visant à politiser l’histoire non sans quelques nuances marxistes – (2) invitation à ne pas céder à la tentation critique fusse-t-elle réflexive à la faveur de l’ouverture à une réflexion collective autour d’un serpent de mer, la mise en application de la pensée complexe. Pour cela, après une mise au jour de la complexité des processus de publicisation des savoirs « écologiques » dans les espaces de médiation, cet édito aborde deux cas concrets, le premier sur le plan de la formation à la pensée complexe, le second sur l’action socio-environnementale. L’occasion de revenir, sur la session 2 de l’Université Populaire Edgar Morin qui s’est déroulée le 14 octobre 2022 animée en partie par des étudiants. Nous présenterons le dispositif Artivistes dans le cadre de la Recherche-Action-Participative et mobilisant plusieurs champs disciplinaires. Fruit de la pensée complexe, il s’appuie sur l’art et la culture afin de développer au cœur de l’espace public une démocratie éco-humaniste nourrie des inégalités et des conflictualités de notre monde social, politique et scientifique.
De même qu’il existe une symbolique classique de la nature dans l’art , l’hypothèse d’un glissement vers une symbolique de l’écologie dans la production artistique contemporaine se confirme. De la nature morte à la nature vive, un écomorphisme -du grec oikos, milieu et morphè, forme- se propage dans l’art avec une phénoménologie d’écosystèmes. Car l’écologie, au sens de son fondateur, Ernst Haeckel (1866), est la science qui étudie les relations entre tous les êtres vivants -humains, animaux, végétaux- et le milieu dans lequel ils vivent. Inspirés par la colonisation du monde urbain et les débats scientifiques de l’Anthropocène , les artistes représentent particulièrement les dangers des activités de l’homme sur la Terre et le dérèglement climatique, l’artificialisation, les pollutions ou les contaminations. Ils se réapproprient des symboles de la nature, des éléments et du monde humain, qu’ils scénarisent dans des environnements et vont jusqu’à créer une climatologie des musées. Par leur fréquence de diffusion récente et leur rupture d’interprétation, des figures émergent. Elles signalent l’évolution d’une symbolique de l'écologie dans l’art au 21e siècle, où les nuages désignent l’alerte et forment des utopies. A la fois signes, représentations et symboles, des formes spatialisées dans les musées, lieux de mémoire collective contemporaine, révèlent une vision du monde. Just as there is a symbolic nature in classical art , the assumption of a shift towards a symbolic ecology in contemporary artistic production is confirmed. From still life to bright nature, an ecomorphism -the Greek oikos, middle and morphe, form- spreads in the art with a phenomenology of ecosystems. As per its founder, Ernst Haeckel (1866), ecology is the science that studies the relationships between all living beings -human beings, animals, plants- and the environment in which they live. Inspired by the colonization of the urban world and the scientific debates of the Anthropocene , artists mostly represent the dangers of human activities on Earth and climate change, of artificial urban environments, pollution or contamination. They are reclaiming the symbols of nature, of the elements and the human world, they show them in different environments and even create climatology museums . Due to the frequency of their recent diffusion and disruption of interpretation, figures emerge. They report the development of an ecological symbol in art in the 21st century, where the clouds form and designate the alert utopias. Both signs, representations and symbols, shapes spatialised in museums, contemporary collective memory of places, reveal a world view.
Revista Sociedade e Estado, 2021
Résumé: Face à la catastrophe écologique, de nouvelles formes d’engagement apparaissent, qui font la part belle à l’enquête. A partir d’entretiens menés avec des personnes engagées dans la sensibilisation aux enjeux écologiques, nous mettons ainsi en évidence un activisme du quotidien, dont les protagonistes soumettent à une enquête permanente leurs habitudes de vie, mais aussi le crible même de leurs enquêtes: ce qu’écologique veut dire. Un tel engagement contrarie la dissociation commune entre éthique et politique. Les enquêtes de ces activistes, portées par une passion plus pratique que cognitive, sont en effet aussi habitées par l’horizon d’un monde commun et de la production d’irréversibilités au sein de nos formes de vie.
Cet article propose une analyse des principaux référentiels de l’action aménagiste associés à trois régimes de temporalité : a. la temporalité linéaire et prévisible de la planification, b. la temporalité incertaine et itérative du projet, c. la temporalité ouverte de l’improvisation. La planification et le projet proposent des prises sur le futur à travers l’élaboration de visions et de plans d’action. Tendus vers la maîtrise des processus, ils ne peuvent accepter pleinement l’incertitude. L’improvisation opère un renversement épistémologique et politique qui peut permettre de penser une ville ouverte. Il s’agit d’intégrer la surprise, l’ambiguïté, l’inachèvement, pour faire de l’indétermination un moteur de l’action.
Projets de paysage, 2016
A travers la description d’interventions éphémères in situ – les dessins dans les champs -avec le paysagiste Jacques Simon, l'étude vise à décrypter le rôle du corps dans la constitution du passage spontané entre la phusis et le logos. Cherchant à entrer en résonance avec le rythme de la nature, l’intervention apparaît comme une esquisse de taille réelle, un outil décodeur du site ou un essai exploratoire qui génère sans cesse les conditions favorables à la créativité individuelle. La capacité imaginaire n’est pas définie, à un moment donné, mais se constitue, progressivement, à travers la succession et l'accumulation des vécus du sujet. Dans notre approche, l’intervention éphémère in situ figure comme une étape préparatoire en amont du projet de paysage, un processus de maturation, et une phase de latence et de consolidation pendant laquelle le processus n’est pas conscient.