Les représentations du lecteur réel dans quelques récits de voyage de Michel Butor (original) (raw)
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Michel Butor, du Livre de voyage comme Nouveau roman
La Pluralité des mondes. Le récit de voyage de 1945 à nos jours, 2017
Dans ce chapitre du livre La Pluralité des mondes, le mouvement du Nouveau Roman est étudié sous l'angle de l'influence qu'il a eue sur le récit de voyage, ou au contraire l'influence que le récit de voyage a eue sur lui. L'oeuvre de Michel Butor est à ce titre symptomatique car il confesse avoir trouvé son style et sa méthode quand il a délaissé la fiction pour privilégier une écriture géographique, topographique et spatiale. Le récit de voyage trouve avec Butor son point le plus expérimental. Ce chapitre propose notamment une lecture attentive d'un grand livre de voyage qui a fait scandale à cause de sa forme en 1964 : Mobile, Essai de représentation des États-Unis. Ce chapitre démontre que le récit de voyage, loin d´être un genre stéréotypé et mineur, constitue en fait un pôle de créativité puissant pour qui sait le reconnaître. Mais le plus original, avec le Nouveau roman, est probablement qu'il a su à la fois casser les codes des récits conventionnels tout en renouant avec des codes oubliés de la tradition littéraire viatique.
Michel Butor à la recherche du livre
Revue Generale, 1970
Michel Butor à la recherche du livre Dans quelques semaines, en mars prochain, l'Opéra National va créer à Bruxelles sur sa petite scènelaboratoire, Votre Faust de Michel Butor et Henri Pousseur, qui n'avait pas encore connu de représentations régulières lors des rencontres expérimentales. L'écri vain et le musicien ont vécu à deux, cette fois, un itinéraire créateur que chacun poursuivait dé j à pour sa part depuis longtemps. Votre Faust sera sans doute violemment discuté, mais il nous a paru inté ressant de proposer ici une explication de Michel Butor, qui puisse être un accès à la collaboration ButorPousseur. Ce n'est pas simple, nous le savons, mais nous pensons, sans adopter pour autant le système de Butor et les définitions de son exégète, que cela en valait la peine. Lorsque Michel Butor publie, en 1956, son deuxième roman, L'Emploi du temps, il a déjà à son actif, sans tenir comp te d'une oeuvre poétique assez disp ersée, un essai narratif. Passage de Mdan, et une somme ap p réciable d'articles et de conférences que des recueils, les Répertoires, rassembleront ultérieurement. Toutefois, c'est en 1957 seulement que l'attention de la critique va se tourner vers l'écrivain : la p ublication de La Modification, consacrée, de manière d'ailleurs ambiguë, p ar un p rix Ren iudot, suscite les com mentaires et finit p ar valoir à l'auteur, en même temp s que le renom, l'annexion aux traditions littéraires d'abord, aux tendances d'école ensuite. Désormais, la lecture « avertie » se trouvait rassu rée : en assignant un objet à la p oétique de Butor; elle situait celle ci et la référait à des normes idéologiques; toute tentative d'exp li cation devenait donc sup erflue. Cet écrivain p ourtant ne se contente guère d'étiquettes commodes, multip liant les réflexions théoriques qui le singularisent p ar rap p ort aux group es où l'on p rétend l'enfermer, il oriente sa recherche vers
Michel Butor : des profondeurs
@nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise
Fin juillet 2016, un journaliste de Reporters sans frontières me demande le numéro de téléphone de Michel, pour un dossier sur le jazz. Michel est fatigué, je ne le donne pas. Nuit du 24 au 25 août, la nouvelle tombe. France Culture m'appelle et m'envoie un courriel urgent, pour deux émissions le jour même. Je refuse, d'autres se presseront. Je décline toutes les invitations à rendre hommage. Question de respect.
@nalyses, 2014
Résumé Dans cet article consacré à la réception institutionnelle du patrimoine lettré de la Nouvelle-France, je me concentre sur ce qu’on a écrit au sujet des relations de voyage dans quelques histoires de la littérature canadienne, canadienne-française et québécoise publiées depuis le XIXe siècle. Peu goûtée par la critique historienne (souvent nationaliste), tant pour son origine exogène que pour sa nature informe et dénuée de prestige, la relation de voyage fait l’objet de commentaires mitigés. À l’aide d’un parcours chronologique et d’exemples contrastés, je dresserai un portrait général de la réception historiographique des œuvres appartenant à ce genre mal aimé. Abstract In this article addressing the institutional reception of the written heritage of New France, I am focussing on what has been said about travel writing in a selection of histories of Canadian, French Canadian, and then Québécois literature, published since the 19th century. Not truly appreciated by history- based criticism (often nationalist), as much for its exogenous origins as for its formless nature and lack of prestige, travel writing has generally been received with mixed feelings. By using a chronological approach and contrasted examples, I will sketch a general portrait of the historiographical reception of works pertaining to this unloved genre.""
Le désenchantement du voyageur utopique dans la littérature classique.pdf
During the 17th and 18th centuries, the “new philosophy” of Descartes and Bacon led to a progressive disenchantment with “utopian optimism.” Although they continued to treat formally the exotic kingdoms they imagined as ideal places and societies, some of the authors of utopian travel books suspected that these were neither entirely desirable nor reliable. This duplicity of the authors situated their main characters in a difficult position, that we propose to call a “narrator in a dystopian position.” This paper seeks to observe this process in the works of several classical writers such as Cyrano de Bergerac, Denis Veiras, and Gabriel de Foigny.
Portrait du lecteur en ogre. Sur un passage de Le Roi des Aulnes
Çédille, 2016
Filósofo de vocación, Michel Tournier otorga al problema de la interpretación un papel primordial. Como es sabido, los personajes principales de sus novelas –Robinson, Abel Tiffauges, Alexandre– se caracterizan por una avidez hermenéutica excepcional, que los lleva a examinar sistemáticamente los elementos de la realidad exterior como signos de su propio destino. Sin embargo, el gran mérito del novelista reside en saber transmitir esa misma obsesión al lector, quien, por su parte, y frente al texto de Tournier, se ve obligado a elegir entre la interpretación insuficiente y la interpretación excesiva y, más globalmente, a plantearse la cuestión de los límites de la interpretación.
Littérature de voyage et réalité : le cas de Marocco, de E. De Amicis
Littérature et réalité, 2013
La relation de voyage s’affirme, au cours du XIXe siècle, comme une construction autonome par rapport au réel, elle n’est plus considérée comme une entité factuelle, mais fictionnelle, elle donne, tout au plus, à voir les modèles de la culture du voyageur et leurs effets sur la perception de l’altérité et de l’identité. On ne peut jamais y avoir accès à l’altérité de l’autre, mais seulement à des représentations configurées dans et par la culture d’origine. Au XXe siècle cette thèse a été confirmée par la théorie postmoderniste selon laquelle la «vérité» n’existe pas et la rechercher, l’affirmer peut être un mal. C’est l’idée qui s’exprime d’une façon paradigmatique dans la célèbre phrase de Nietzsche : « les faits n’existent pas ; seules les interprétations existent ». Toutefois « le radicalisme de ces thèses les condamne, bien qu’elle soient à peu de choses près au fondement des études postcoloniales » (C. Reichler). En effet, comme U. Eco l’affirme, il n’est pas vrai que toutes les interprétations ont la même valeur. « Il y a des interprétations que l’objet à interpréter refuse » (U. Eco). Bien que d’une façon négative nous avons donc un critère d’orientation pour distinguer entre les différentes « interprétations ». Dans le vaste corpus de la littérature de voyage pouvons-nous donc espérer trouver quelques informations qui ne concernent pas que nous-mêmes, quelque chose de l’Autre ? Dans quelle mesure ? Par quel moyen ? Je développerai cette perspective par l’exemple de Marocco, d’Edmondo De Amicis (1846-1908).
L'image de Moscou dans les récits de voyage des écrivains français contemporains
Journal for Foreign Languages
Né au Ve siècle avant J.-C. à des fins utilitaires, le récit de voyage est un genre répandu dans la littérature moderne. La description (nature, ville, habitants, symboles, impressions personnelles et associations) est le composant principal et immuable de ces oeuvres. L'action joue également un rôle de soutien. Le genre du récit de voyage a acquis une popularité particulière au cours des trente dernières années, non seulement en Russie mais aussi à l'étranger, malgré le fait que les voyages sont devenus plus accessibles à tout le monde. Cet état de fait a corrigé le concept d'oeuvres et, en conséquence, leur contenu. L'image de Moscou est analysée d'après les récits de voyages d'auteurs français publiés de 2008 à 2016, dont la plupart décrivent le voyage transsibérien. Les moyens de transmission de la vision de l'auteur, de sa perception de la ville et de l'interprétation de ce qu'il a vu, sont divers et sont conditionnés par des facteurs différe...
Ressassement du souvenir et fulgurance de l'imagination dans Matière de rêves de Michel Butor
Les cinq livres qui composent le cycle intitulé Matière de rêves de Michel Butor sont écrits selon des structures très maîtrisées qui reposent sur des schémas complexes : cela peut donner l'impression que la part de l'imagination spontanée, durant la rédaction, est réduite. Nous montrerons qu'au contraire, cette régulation de la forme permet de déclencher le processus immaîtrisable de l'imagination. Plutôt que de raconter un rêve ayant déjà eu lieu, Michel Butor tente d'inscrire la liberté imaginative propre au rêve dans l'acte même de l'écriture. Nous verrons comment fonctionnent les structures du texte, et en quoi elles permettent de laisser surgir l'immaîtrisable. Nous étudierons ensuite plus particulièrement le processus de ressassement à l'oeuvre dans les livres de Matière de rêves, qui est le moyen de faire sortir du souvenir ce qu'il a d'inconscient et de libérer ainsi une imagination spontanée, presque onirique. Mots-clés. Michel Butor, récits de rêve, écriture à contrainte, libération de l'imagination, inconscient. Summary : The five books which compose Michel Butor's cycle entitled Matière de rêves (Matter of Dreams) are written according to very mastered structures, resting on complex schemes : this may give the impression of a reduction, in writing, of the part of spontaneous imagination. I shall show, on the contrary, that this regulation of the form allows to activate the uncontrollable process of imagination. Rather than to relate a dream which has already taken place, Michel Butor tries to register in the very act of writing the imaginative freedom characteristic of dream. I shall see how the structures of the texte operate, and in which way they allow the unmasterable to appear. I shall study then, more particularly, the process of keeping trotting out at work in the books of Matière de rêves, which is the way of turning out the unconscious part of the memory, and of thus releasing so a spontaneous, almost dreamlike, imagination.
Lecture de la peinture, lecture littéraire: les présupposés d'un détour
2019
Les programmes de francais du secondaire invitent a pratiquer la lecture de l'image, presupposant une isomorphie avec la lecture analytique des textes, dont elle favoriserait l'apprentissage. Concernant l'exemple de la peinture, les enseignants adherent a ce double presuppose, remarquant que leurs eleves ac-cedent mieux a leurs attendus qu'en lecture litteraire. Notre recherche confirme que l'exercice applique a la peinture suscite moins d'inegalites de reussite, ce que nous expliquons par le fait que les eleves en ont une conception plus compatible avec celle des enseignants, mais ceci n'assure pas la possibilite du retour, au profit de la litterature, des apprentissages realises par ce biais.