Bismarck part en guerre contre « l’ennemi intérieur » : la social-démocratie (original) (raw)

La democratie et ses ennemis

La pensée politique, 1993

Patrice Rolland T | 2 .. r-a democratle et ses ennemis Si la démocratie est cette société qui veut l'égale liberté de tous ses mem-bres, elle a des ennemis comme toute société humaine. Ils sonr, en pre-mière approche, de deux sortes. L'ennemi (externe) s'attaque à elle en tant qu'elle constitue une entité historique particulière, c'est-à-dire une société qui se défrnit par des diflérences physiques visibles : territoire, riches-ses, langues, maeurs, religion, etc. L'ennemi est donc ici essentiellement quelqu'un de différent, autrement dit celui qu'on peut aisément qualifier d'étranger (ou de rallié à l'étranger). Quant à I'ennemi ,. interne ', il s'atta-que aux principes de la démocratie. Il ne se dif{érencie plus de la société qu'il conteste par des éiéments visibles mais essentiellement par des idées. Il peut donc se situer aussi bien à l'intérieur qu'à I'extérieur de la société démocratique, bref, être étranger ou citoyen. La dif{érence (inamicale) n'est visible que s'il la proclame. Mieux donc que I'ennemi (externeD, il est susceptible d'utiliser les moyens de la démocratie pour la détruire. La société démocratique a le droit et le devoir de se défendre aussi bien dans sa particularité historique que dans les principes politiques qu'elle a choisis. Elle pourrait donc légitimement, dans la mesure où elle est gra-vement menacée, appliquer I'adage connu :. Pas de liberté pour les enne-mis de la liberté. " Si ce choix pèse peu sur I'ennemi (externe, parce qu'il est essentiellement non citoyen et ne participe pas directement de cette société démocratique particulière, il n'en va pas de même pour l'ennemi (interner. IJne telle formule n'a de sens et ne peut être prononcée que par un pouvoir politique qui veut défendre la démocratie ; il faut que celle-ci soit au pouvoir. lJn gouvernement autoriraire dirait plutôt : pas de liberté pour.mes ennemis, ou les ennemis de mon pays, de ma classe, de mon idée... L'expérience historique nous a cependant appris que cette politi-que peut conduire les gouvernements démocratiques les mieux intention

L’antiparlementarisme dans un parti bien représenté au Reichstag, la social-démocratie

Siècles

L'antiparlementarisme dans un parti bien représenté au Reichstag, la social-d... Siècles, 32 | 2010 L'antiparlementarisme dans un parti bien représenté au Reichstag, la social-d... Siècles, 32 | 2010 10 L'allusion au discours « de fer et de sang » du chancelier était transparente. Liebknecht poursuivait ainsi : « Par nos discours au Reichstag nous ne jetons dans les masses aucune vérité que nous ne puissions beaucoup mieux répandre parmi elles par d'autres moyens 9. » L'antiparlementarisme dans un parti bien représenté au Reichstag, la social-d... Siècles, 32 | 2010 Le Reichstag n'étant pas le lieu des décisions politiques, d'une certaine manière cela a pu amplifier les succès des socialistes. Comme il n'y avait guère d'enjeu, des ouvriers se sentirent plus libres de voter pour eux et, à certains égards, les obstacles étaient plus faciles à franchir qu'en France, où certains pouvaient considérer par exemple que les radicaux étaient un progrès par rapport aux gambettistes. L'antiparlementarisme dans un parti bien représenté au Reichstag, la social-d...

La politique de Derrida contre l’hostilité schmittienne

Les Cahiers philosophiques de Strasbourg

à travers un long détour, une sorte de remarque marginale. Mais c'est une marge qui engage a contrario l'essentiel de l'autre politique entraperçue par Derrida : « un monde sans ami, sans ennemi » 1. Une de ses stratégies discursives pour dégager une politique à venir de l'amitié, au fondement d'une autre démocratie, consiste à prendre le biais d'une déconstruction de la politique d'hostilité de Schmitt. Il est nécessaire de s'arrêter sur le cas de ce penseur de l'hostilité absolue, attaché efectivement à son ennemi, alors que notre époque, l'époque de la déconstruction, verrait au contraire le phénomène d'une perte du sens de l'ennemi. La dichotomie ne peut être plus tranchée entre la politique de l'hospitalité absolue 2 et la polémologique de l'hostilité absolue. Ce qui vaut même au plan de la forme : la « dislocation absolue » provoquée par la déconstruction de tout champ d'appartenance rend obscur le « désir même d'une axiomatique » 3 , là où Carl Schmitt tient fermement à son axiomatique. Il faut néanmoins justiier ce détour, et Derrida se justiie à cause de l'engagement nazi de Schmitt, aucunement dénié, en invoquant l'eicience de Schmitt sur une « certaine extrême gauche, dans plus d'un pays » : voilà l'enjeu ! Derrida n'entend donc pas se laisser « détourner d'une lecture sérieuse » 4 qui permette une « déconstruction prudente »

Le face-à-face de la République française et de l’Empire allemand dans les politiques sociales

Revue germanique internationale, 1995

Congrès international des accidents du travail et des assurances sociales [ci-après CAS], Bruxelles, 1897, p. 841. 2. Ci-après « Comité permanent des assurances sociales ». Sur son histoire voir Bernard Gibaud, L'assurance privée et le développement de la prévoyance collective d'entreprise en France (1850-1914), Canteleu, Laboratoire d'étude et de recherche sociales, 1992; Rainer Gregarek, Joutes francoallemandes autour de la paix sociale, Français et Allemands aux Congrès internationaux des accidents du travail et des assurances sociales (1889-1914), in Cahiers d'études germaniques, n° 21 (1991), p. 205-215. R. Gregarek, La législation ouvrière : les Congrès des assurances sociales, l'Association pour la protection légale des travailleurs, l'Association pour la lutte contre le chômage, in Christian Topalov (éd.), Laboratoires du nouveau siècle. La « nébuleuse réformatrice » et ses réseaux en France, 1880-1914, à paraître en 1995. 3. Ci-après « Protection légale ». Sur l'histoire de cette association et de sa section française voir Madeleine Herren-Oesch, Internationale Sozialpolitik vor dem Ersten Weltkrieg aus der Perspektive

L'ennemi à l'âge des conflits asymétriques

Societes, 2003

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