Dossier "Philosopher d'après le cinéma" (original) (raw)
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Implications philosophiques, 2014
On sait que l’un des problèmes les plus classiques de la philosophie du cinéma est celui de sa vocation, « réaliste » à la Lumière, ou « illusionniste » à la Méliès. Le dossier estival 2014 de la revue Implications philosophiques prend acte d’un progrès décisif en philosophie contemporaine du cinéma, à savoir le déplacement de ce problème par Stanley Cavell, lorsqu’il soutient que notre adhésion à ce que nous savons être illusoire – la projection du monde à l’écran –, nous apprend le peu de fondement de notre adhésion à la réalité et la puissance de nos dénis. Philosopher avec ou d’après le cinéma, c’est donc désormais tenir les films pour des objets de comparaison, c’est-à-dire des moyens d’éclairer les ressemblances et les différences d’avec notre expérience ordinaire et les concepts que nous utilisons pour l’avoir, en renonçant à tout assujettissement du cinéma par la philosophie, mais en nous préparant à voir bousculées nos certitudes relatives à nos expériences les plus ordinaires comme à ce que peut la philosophie.
La philosophie d'après le cinéma
Revista Portuguesa de Filosofia, Tomo 69, fasc. 3-4, 2013, p. 431-449.
"Un film peut-il faire de la philosophie ? Les philosophes analytiques du cinéma s’accordent pour penser que cette question soulève ce que Paisley Livingston a appelé le « problème de la paraphrase », un dilemme auquel le partisan de la thèse « audacieuse » (bold thesis) selon laquelle on pourrait philosopher avec le cinéma ne saurait, selon lui, échapper. L’article soutient que la pratique courageuse de Stanley Cavell, qui a très tôt cherché à philosopher d’après le cinéma, a permis de mettre en évidence l’existence et l’importance de pensées des films qui proposent d’authentiques analyses conceptuelles cinématographiques, ce que l’on peut appeler des « idées de cinéma ». L’article en propose plusieurs exemples tels qu’on peut les trouver chez Jean Vigo, Nicholas Ray, Robert Bresson ou encore Éric Rohmer grâce aux analyses de Cavell, de Victor Perkins et d’Andrew Klevan et conclut que le problème de la paraphrase est mal posé parce qu’il dépend d’une conception réductrice et timorée de l’analyse philosophique. Can a film be philosophical? The analytic philosophers of film agree that this question raises what Paisley Livingston calls “the problem of paraphrase,” an intractable dilemma for the adherents of the “bold thesis” according to which one can indeed engage philosophy through film. This article maintains that the courageous practice of Stanley Cavell, one who always sought to address philosophy through film, demonstrates the significance of a bulwark of authentic cinematographic conceptual analyses that would come to be known as “cinematographic ideas.” Highlighted below are some examples in Jean Vigo’s, Nicholas Ray’s, Robert Bresson’s and Eric Rohmer’s films thanks to the penetrating analysis of Stanley Cavell, Victor Perkins and Andrew Klevan. It follows that the so-called problem of paraphrase is ill-posed because of a reductionist and timid conception of philosophical analysis."
Philosopher en situation de risque pandémique extrême, 2020
La situation de risque extrême de mortalité et de désorganisation à laquelle la pandémie a exposé en quelques semaines presque tous les pays du monde a suscité, parmi toutes espèces d'urgence, celle d'un questionnement normatif, éthique et politique. Il porte sur des décisions prises ou à prendre dans tel ou tel contexte de l'intervention médicale ou politique. Comment justifier la décision d'accepter ou de refuser des patients lors des moments les plus tendus de l'accueil dans les services de réanimation ? Comment maintenir en vie un dispositif économique n'exposant pas les personnes les plus démunies à se trouver privées des conditions d'une vie digne ? Sur l'un ou l'autre de ces terrains, ne peut que s'affirmer le besoin de repères pour établir des agenda. Où en sommes-nous à cet égard, trois mois après les premiers choix ?
2013
Du fait de l’accessibilite de l’experience cinematographique, la sociologie du cinema offre un observatoire privilegie des contraintes de justification qui pesent sur la production d’un discours sociologique sur l’art, a travers l’effort de justification intellectuelle exigible du chercheur qui s’implique personnellement dans un loisir artistique qui est en meme temps un divertissement de masse. L’article examine des textes de reference de la litterature sociologique francaise sur le cinema, de l’etude pionniere d’Edgar Morin sur Les Stars au livre de Pierre Sorlin, Sociologie du cinema, en passant par La Distinction de Pierre Bourdieu. Il analyse la construction par le sociologue d’une position d’expertise par rapport au cinema et la contribution du discours sociologique, par l’intermediaire du succes remporte par ces publications, a la valorisation en France d’une vision elitiste du plaisir cinematographique et de la cinephilie.