Domestiquer l'Orient. La contre histoire balzacienne de la domestication. (original) (raw)
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Le loup d'Orient et le chien d'Occident
« Celui-là ne peut vivre sans celui-ci, ni celui-ci mourir sans celui-là. » Extrait toujours actuel de La Renaissance en Lorraine. A la recherche du musée idéal, Ars-sur-Moselle, Serge Domini éditeur, 2013. P. 199-200 et 208-209. Le relief "Deux chiens affrontés" sculpté par Pietro da Milano pour une résidence du roi René d'Anjou (Musée barrois, Bar-le-Duc, Meuse) a connu une curieuse fortune dans une gravure de Hans Wechtlin utilisée à deux reprises dans des impressions du Strasbourgeois Johann Schott qui en permettent l'interprétation, à condition de convoquer aussi un emploi du même motif dans une planche de l'"Atalanta fugiens" de Michael Maier, qui commente sous couvert d'une lecture alchimique un apologue persan du IXe siècle. Entre le chien d'Occident, réputé pacifique, et le féroce loup d'Orient, la lutte à mort ne peut avoir de fin parce qu'ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Le curieux relief animalier, dont la signification n'avait jusqu'ici jamais été élucidée, prend tout à coup une dimension éthique, polémologique et politique d'une intense actualité. Ces pages ont été écrites à l'automne 2012.
La domestication dans le processus global de la dialectique historique
Je parle ici de domestication et d'évolution dialectique, d'esprit sur le mode hégélien, de liberté et d'absolu, sur un mode plus immédiat ou personnel. Ces notions sont difficiles à mettre en perspective, on ne peut les approcher que par un biais et de façon allusive, sinon "poétique". Mais j'ai écrit ce texte et partant il demande à être partagé. Ce qu'on produit ne nous appartient pas vraiment, cela a une existence autonome. Bien à vous...
Les Romantiques et l'Orient : une attirance réciproque
2019
Il serait présomptueux de vouloir dresser, en une heure à peine, un tableau complet des relations littéraires entre l'Orient et l'Occident. -fussent-elles réduites aux seuls romantiques. Aussi me contenterai-je d'aborder quelques points qui peuvent éclairer la fascination mutuelle entre ces deux pôles de civilisation à travers le temps et l'espace. Précision supplémentaire : je me concentrerai sur les auteurs français. Il faut remonter à l'Antiquité pour découvrir quelques témoignages sur cet Orient si différent du monde connu des Grecs et des Romains. Ce que l'on entend alors par « Orient » se limite aux seuls Proche et Moyen-Orient. Principalement, ce sont les conquêtes d'Alexandre le Grand puis celles de l'Empire romain qui donnent lieu à des récits maintes fois copiés et recopiés par la suite 1 . Bien plus tard, on trouve trace dans la littérature anglaise du Haut Moyen-âge (du VIIIe au XIe siècle) de passages concernant toujours le Proche-Orient, présenté comme un pays de merveilles, plus ou moins consciemment assimilé au jardin d'Eden : contrée ensoleillée, fertile, riche et belle mais aussi lieu de coexistence des formes démoniaques et fantastiques issues de l'imaginaire chrétien 2 . Les croisades y mettront un terme, en confrontant le réel aux récits oniriques et symboliques. Marco Polo est l'un des premiers à lever le voile sur le véritable Orient. Partis à sa découverte à de nombreuses reprises, dès 1255, pour faire commerce, son père et son oncle y ont rencontré le premier empereur mongol qui règne également sur la Chine : Kubilaï Khan, petit-fils de Gengis Khan. Marco Polo y retourne avec eux en 1271. Il y reste 26 ans et rentre à Venise après avoir arpenté les
7. Des orientalistes en Orient
2016
Cet ouvrage a été publié avec le soutien du laboratoire d'excellence TransferS (programme Investissements d'avenir ANR-10-IDEX-0001-02 PSL* et ANR-10-LABX-0099).
Cahiers de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, n°1, 2022
Ouvrage collectif de 150 pages que j'ai dirigé au sein de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen et dont voici le plan. Prologue : Un « orientalisme à la normande » ? par Pierre Ageron Chapitre Ier : Un judaïsme normand étroitement lié à l’Orient, par Jacques-Sylvain Klein Chapitre II : La Normandie des arabisants (XVe siècle - XXIe siècle), par Pierre Ageron Chapitre III : Quelques pionniers normands à l’origine des études égyptologiques et proche-orientales françaises, par Henri Charles Loffet Chapitre IV : L’orientalisme littéraire en Normandie, par Pierre Bonard Chapitre V : De l’orientalisme en peinture : les orientalistes normands, par Jean-Pierre Marin Ouverture : Vers l’Orient lointain, par Pierre Ageron
L'Orient de Cossery : A la recherche de l'orient perdu
ont produit des textes où la forte dimension sociologique tentait de déconstruire les stéréotypes d'une vision occidentale séduite par l'exotisme. Dans son livre Littératures francophones du Moyen-Orient, Zahida Darwiche Jabbour pointe cette tendance en en excluant cependant, l'écrivain égyptien Albert Cossery qu'elle range du côté d'une écriture de la rupture qui tourne le dos à la " défense et illustration " de la civilisation arabe pour ne s'occuper que de brosser un tableau réaliste des petites gens et de la ville du Caire 1. S'il est vrai que Cossery est avant tout un écrivain francophone dont l'oeuvre s'est développé presque en totalité en exil, la rupture ne nous semble pas si totale, du moins serait-il pertinent d'en définir les limites. Alors que ses contemporains, défenseurs d'une arabité qui allait se déployer en panarabisme, cherchaient à contrer un certain orientalisme dévoyé, Cossery, fier représentant d'une sensibilité toute égyptienne, travailla également à illustrer cette identité et à représenter un Orient éloigné des stéréotypes. Pour Cossery, il s'agissait de relever le défi qui consiste à revendiquer son égyptianité tout en écrivant en français, à continuer à situer la plupart de ses intrigues dans la ville du Caire dont il est natif, alors qu'il vivait depuis une soixantaine d'années à Paris sans jamais avoir demandé la nationalité française. Car si, comme le note Irène Fenoglio, « Écrire en français, en Égypte, à cette époque [1920-1950], est la manifestation d'une acculturation assumée. 2 », cela n'en constitue pas moins un paradoxe. Paradoxe cependant possible quand on sait quel a avait été le statut du français dans ce pays. Cette langue avait été choisie, en effet, par une élite aristocratique ou bourgeoise en toute bonne conscience patriotique contre l'anglais, langue du colon. Mais seule l'élite l'utilisait comme une langue de distinction. Cependant, dès l'avènement du régime nassérien, les choses commencèrent à changer, et le
Hermann, 2018
L'approche critique des fondements épistémologiques des discours post-orientalistes et post-colonialistes