Pêches locales, côtières ou lointaines : le poisson au menu des Parisiens du grand Louvre, du XIVe au XVIIIe siècle (original) (raw)

L'approvisionnement de Paris en poisson au XVIème siècle : que disent les sources bibliographiques ? Que peut-on espérer des données ichtyofauniques des jardins du Carrousel ?

1992

Résumé Lors des fouilles archéologiques des Jardins du Carrousel 1, la mise au jour d'un lot de plus de 15,000 restes de poisson provenant d'un dépotoir de la fin du 16' siècle, nous a amené a analyser les conditions d'acheminement du poisson vers Paris. A cette époque, l'apparition de la "grande" pêche modifie les structures sur lesquelles reposent les pêches médiévales. Paris est, de plus, troublé par les événements de la Ligue. Une recherche bibliographique sur la pêche au 16' siècle a permis de rassembler des informations sur les circuits d'approvisionnement de Paris en poisson de mer et en poisson d'eau douce. Les données ostéologiques issues des Jardins du Carrousel reflètent, quant à elles, la consommation de poisson des habitants d'un quartier parisien et permettent d'apprécier l'importance relative des différentes espèces alors disponibles sur le marché.

Pour une histoire de la pêche: le marché de la morue à Marseille au XVIIIe siècle

Histoire Sociale Social History, 1981

Pour une histoire de la pêche: le marché de la morue à Marseille au XVIIIe siècle* par Laurier TuRGEON** Tous ceux qui ont pratiqué les archives portuaires de l'Europe connaissent l'importance des eaux poissonneuses de Terre-Neuve dans le développement du commerce atlantique et du capitalisme commercial à l'époque moderne. Ce fut la « pescherie » et non l'« espicerie >> qui fit le premier grand commerce transatlantique français 1 • Les navires sur la route de Terre-Neuve se multiplièrent au XVIe siècle à une vitesse qui ne peut être que soupçonnée: vers 1550 près de cinquante ports français armaient des terre-neuviers 2 • La croissance des marchés urbains, le ravitaillement des armées plus nombreuses et les difficultés de l'agriculture européenne ont contribué à valoriser les produits de la mer et à soutenir le trafic terre-neuvier. Le premier recensement de la marine française qui nous soit parvenu, celui de Colbert en 1664, enseigne que dix-sept ports armaient alors 352 terre-neuviers, qui constituaient entre le quart et le cinquième du tonnage total 3 • Dans la première moitié du XVIIIe siècle, le trafic terre-neuvier représentait encore une activité considérable. Celle-ci mobilisait à peu près autant de navires, de tonneaux et de marins que l'ensemble de l'armement français pour les colonies américaines; ce trafic était plus de dix * Chercheur contractuel aux Archives Publiques du Canada (Paris) et étudiant au Centre d'Études canadiennes de l'Université de Bordeaux III. ** L'auteur présente ici les résultats de ses recherches sur Marseille, qu'il n'a pu intégrer dans le cadre de sa thèse de doctorat, en préparation, sur les pêches et les pêcheurs basques en Atlantique nord aux XVIIe et XVIIIe siècles. Je tiens à remercier mon directeur,

Dupont C., 2017 - Coquillages et coquilles au château de Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles : entre repas et rocailles de fontaines

Dupont C., 2017 - Coquillages et coquilles au château de Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles : entre repas et rocailles de fontaines, Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 26 p., mis en ligne le 23 décembre 2017. URL : https://journals.openedition.org/crcv/14407, DOI : 10.4000/crcv.14407. Résumé / Abstract L’étude des coquilles découvertes lors des fouilles archéologiques de Versailles a permis de mettre en évidence l’arrivée de ces mollusques marins sous deux formes aux XVIIe et XVIIIe siècles : celle de l’animal vivant et celle de la coquille dépourvue de la chair de l’animal. L’analyse des huîtres plates de la Grille royale témoigne de leur acheminement à Versailles vivantes, dans le but d’être consommées. L’observation de leur surface montre que ces coquilles ont sans doute été nettoyées avant d’être transportées. Les faunes incrustées permettent aussi de décrire les caractéristiques des environnements d’où elles proviennent. D’autres coquilles ont, quant à elles, été recherchées pour leur esthétique et non pour leur vertu alimentaire. Elles ont été découvertes au sein des bosquets de la Reine, ancien Labyrinthe, et du Rond vert, redevenu récemment Théâtre d’eau. Leur analyse montre que la nacre était une matière recherchée. Ces coquilles reflètent, de par leur aspect et leurs origines multiples, le prestige des lieux. Elles participent à la mode du rocaillage, une pratique architecturale qui consistait à mélanger des matériaux naturels (pierre, galets, coquilles…). Abstract Studying the shells discovered during the archaeological excavations of Versailles have made it possible to identify two forms of these marine molluscs’ arrival during the seventeenth and eighteenth centuries. The first one is the living animal, while the second is the shell devoid of the animal’s flesh. Analysis of the flat oysters of the Gate of Honour testifies to their arriving in Versailles alive, in order to be consumed. Examination of their surfaces show that the shells were most likely cleaned before being transported to Versailles. The encrusted fauna also enables the description of the environmental characteristics of their point of origin. Other shells, for their part, were sought for their aesthetics and not for their nutritional virtues. They were discovered in the current Queen’s Grove and the Green Ring Grove. Analysis of them shows that mother-of-pearl was a material much in demand. Thanks to their appearance and their multiple origins, these shells reflect the prestige of the site. They were integral to the fashion for rockery, an architectural practice mixing natural materials (stone, pebbles, shells...).

Du pont du baleinier aux laboratoires du Muséum : circulation des objets et savoirs marins à la fin du XVIIIe siècle en France

Mémoire de maîtrise, 2018

En analysant le tout dernier tome des Histoires naturelles (1804) de Lacépède, nous tenterons dans la présente étude de comprendre comment il est possible pour un naturaliste – aussi renommé soit-il – d’écrire une œuvre majeure de cétologie sans n’avoir jamais vu de baleine de son existence. Ce travail est motivé par une hypothèse initiale: les naturalistes de cabinet voulant s’intéresser aux mammifères marins depuis leur “capitale savante” n’ont d’autre choix que de mobiliser le savoir vernaculaire marin pour enrichir leurs recherches. Par le biais de méthodes diverses, nous tenterons de faire émerger les voix de ces hommes de mer à première vue très peu présentes dans les lignes de l’ouvrage. Partant du constat que Lacépède ne put déduire les informations contenues dans son œuvre par ses propres observations, il convient d’enquêter sur les circonstances de rédaction de l’ouvrage, sur les méthodes employées par le naturaliste ainsi que sur les différents individus ayant participé à sa rédaction, tout en ne perdant pas de vue l’institution à laquelle le naturaliste appartient alors: le Muséum d’histoire naturelle de Paris. Dès lors nous interrogeons les mécanismes complexes de la circulation du savoir naturel, mobilisant une bibliographie issue des recherches sur le monde Atlantique, ô combien pointue sur ce thème. Nous n’oublierons pas de situer ces questions dans le contexte politique, scientifique et culturel de la France à l’aube du dix-neuvième siècle.

L'artisanat de l'écaille de tortue marine sur le site de la Cour Napoléon, Grand Louvre, Paris (1er Arrondissement) aux XVIIe -XVIIIe Siècles : Témoin de l'exotisme des Petites Antilles (complet)

Cent soixante quinze restes en écaille de tortue marine, bruts et manufacturés, ont été inventoriés sur le site de la Cour Napoléon à Paris, fouillé entre 1981 et 1986, à l'emplacement du Grand Louvre. Ce mobilier provient notamment de résidences de la haute noblesse du XVIIe siècle comme le petit hôtel de Beringhen mais également des remblais incendiés de l'atelier d'André-Charles Boulle, ébéniste du roi Louis XIV, datés de 1720. Différents objets en écaille de tortue se distinguent : des peignes, des lamelles d'éventail, un bracelet, des contours de miroir ou encore des plaquettes ornementales utilisées pour la marqueterie sur meuble. Ils proviennent de carapaces de tortues marines originaires des Petites Antilles et qui sont arrivées en France par l'intermédiaire du commerce colonial. Excavations between 1981 and 1986 in the Cour Napoleon of the Louvre produced 175 fragments of worked or unworked marine tortoise shell. The finds came from 17 th century aristocratic houses such as the Hôtel de Beringhem but also from a workshop, destroyed by fire in 1720, belonging to André-Charles Boulle, cabinet-maker to Louis XIV. Various tortoiseshell objects can be identified: combs, fan-sticks, bracelet, mirror framing or small strips for furniture marquetry. They are made from the shells of marine tortoises brought from the Lesser Antilles to France through colonial trade.

Les poissons rapportés au Muséum par Alcide dˈOrbigny: statut actuel et anecdotes

Comptes Rendus Palevol, 2002

The fishes brought back to the 'Muséum' by Alcide d'Orbigny: present statute and anecdotes. Alcide d'Orbigny's contributions in the field of ichthyology are very significant. Today, in the MNHN collection one finds specimens from d'Orbigny: 92 species from South America and eight from the Canary Islands. The specimens of the New World are distributed about equally between marine and freshwater species. Almost all of these fishes were collected at two places: Montevideo/Buenos-Aires and Valparaiso. It should be noted that the freshwater species brought back by Alcide d'Orbigny are primarily from the Paraguay Basin. The differences in number between the 166 species announced by Alcide d'Orbigny and the 92 species currently indexed in the collection of the 'Muséum national d'histoire naturelle' have several explanations. Some, regarded as different by d'Orbigny and Valenciennes, are treated today as synonyms. Others listed herein do not have specimens in collection. In addition, certain descriptions are based only on drawings made by d'Orbigny. Most of the reported specimens are currently preserved in alcohol. A dozen were dried and mounted and are still in an excellent state of conservation. To cite this article: F.J. Meunier et al., C. R. Palevol 1 (2002) 517-525. © 2002 Académie des sciences / Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS naturalist explorer / Alcide d'Orbigny / Fishes / collection / South America Résumé -Les apports d'Alcide d'Orbigny dans le domaine de l'ichtyologie sont tout à fait conséquents. Aujourd'hui, on retrouve en collection au MNHN la trace de 92 espèces d'Amérique du Sud et huit des Canaries. Les spécimens du Nouveau Monde se répartissent pour moitié en espèces marines et pour moitié en espèces dulçaquicoles. La quasi-totalité de ces poissons a été collectée à deux endroits : Montevideo/Buenos Aires et Valparaiso. Il faut noter que les espèces d'eau douce rapportées par Alcide d'Orbigny sont essentiellement issues du bassin du Paraguay. Les différences de nombre entre les 166 espèces annoncées par Alcide d'Orbigny et les 92 espèces actuellement répertoriées dans la collection du Muséum ont plusieurs explications. Certaines, considérées comme différentes par d'Orbigny et Valenciennes, sont aujourd'hui entrées en synonymie. D'autres n'ont pas de spécimens en collection. Par ailleurs, certaines descriptions ne sont basées que sur des dessins effectués par d'Orbigny. La plus grande partie des spécimens rapportés est actuellement conservée dans l'alcool. Une douzaine d'entre eux ont été naturalisés et sont toujours dans un excellent état de conservation.