Résistance au cisaillement sous faible consolidation et structuration des argiles marines (original) (raw)

1993, Revue Française de Géotechnique

La mesure de la résistance au cisaillement d'argiles intactes en place ou en laboratoire est parfois impossible, que ce soit à cause des limitations des équipements disponibles ou de la difficulté d'accéder au dépôt (fonds marins...). Il est encore important d'examiner si, à partir d échantillons remaniés de ces mêmes dépôts, il est possible de recueillir des données propres au dépôt. Il est proposé ici une méthode d'analyse en laboratoire à partir d'échantillons re maniés. Ainsi, des dépôts d'argile marine, mers de Tyrrell et de Champlain (Québec), main tenant émergés mais relativement jeunes (6 000 à 12 000 ans) ont été étudiés sur le terrain puis en laboratoire avec des échantillons non remaniés. Puis les échantillons furent totalement remaniés et consolidés en laboratoire sous de faibles contraintes (7 à 150 kPa) ; ces échan tillons furent ensuite soumis à des essais de pénétration au cône suédois. On a observé que l'évolution de cu (résistance au cisaillement non drainée) en fonction de σ'v (contrainte effective de consolidation) se décompose en trois zones distinctes analogues aux zones observées sur les dépôts d'échantillons intacts ou sur le chantier. Ces résultats montrent que, au moins pour le cas des argiles de l'Est du Canada, caractérisées par une faible dégradation de la minéralogie de la roche mère, il est possible de prévoir le comportement des dépôts d'argile en place à partir d'essais de laboratoire sur des échantillons remaniés.