Quelques réflexions à propos de l’étude des bouteilles d’usage en France au XVIIIe siècle (original) (raw)

D. Foy, « Cruche et bouteille incolores à large embouchure moulurée. Des récipients populaires du IIe-IIIe s.», Bulletin de l’Association française pour l’Archéologie du Verre 2010, p. 33-38.

La verrerie incolore, soufflée ou moulée, est très fréquente et souvent même prépondérante dans les contextes des II-III e siècle dispersés dans tout l'Empire romain. En Méditerranée occidentale, les formes les plus rencontrées sont les gobelets cylindriques ou ovoïdes à pied annulaire replié ou rapporté et à lèvre arrondie (AR 98 et variantes). Ils sont habituellement décorés de fils rapportés ou de dépressions. De nombreuses variantes, qui tiennent à des détails morphologiques ou décoratifs, peuvent être observées, mais ces verres à boire constituent une ensemble assez homogène. D'autres verres à boire contemporains de ces gobelets sont les verres à balustre ou à pied tronconique parfois porteurs d'un décor plus riche. Cette vaisselle est souvent associée à des formes ouvertes, assiettes, coupes ou grands plats, toujours en verre incolore, mais fabriquées par moulage. Ces assemblages sont banals, en Méditerranée comme dans des régions plus septentrionales. La matière vitreuse utilisée pour souffler ou mouler ces verreries se caractérise par des teneurs basses en calcium, en aluminium et en fer et un pourcentage souvent élevé de soude. L'antimoine est le colorant utilisé. De nombreux travaux d'analyses ont été consacrés à cette catégorie de verre, mais on ne sait encore si elle doit être considérée comme appartenant à un seul groupe chimique ayant une origine unique . Quoi qu'il en soit, cette ou ces origines ne sont pas identifiées et plusieurs hypothèses de provenance ont été proposées. Les assiettes soufflées et les unguentaria, particulièrement nombreux au II e siècle, semblent plus rarement fabriqués dans cette matière. En revanche, les bols et les coupes décorés de pastilles gravées, bien attestés dans les contextes du III e siècle, sont en partie au moins fabriqués dans cette matière vitreuse incolore ; malgré de nombreuses différences dans les profils des bords (à lèvre arrondie ou coupée), des fonds (plats ou sur pied annulaire) et des motifs gravés, ils forment aussi une famille de verreries largement distribuée dans tout l'Empire.

Catherine Losier. Les bouteilles de verre du château de Vaudreuil: Une archéologie de l’alcool à Montréal, au XVIIIe siècle

Mémoire de maîtrise, Université de Montréal, 2005

In this thesis we examine a collection of glass bottles recovered during archaeological excavations at the Château de Vaudreuil, a building that stood, in the 18th century, at the present location of Place Jacques-Cartier, in Montreal. The analysis of this artifact assemblage constitutes the basis of a study that addresses, on the one hand, the bottles themselves and, on the other, the wider perspective of alcohol consumption by the inhabitants of the Château. The occupation of the residence is distinguished between the French and British regimes. During the first epoch, members of the colony’s political elite occupied the Château. Afier the British conquest the building was purchased by the Fabrique de Montréal in order to house the Montreal Petit Séminaire administered by the Sulpicians: the Saint-Raphaël College. At a time in which glass bottles were relatively uncommon, their substantial presence within the building may reflect specific social practices. The analysis of the archaeological assemblage rests upon major trends regarding glassware traditions. Moreover, the examination of both the synchronic and diachronic distributions of the bottle fragments provides information on the role that they played within the Château de Vaudreuil throughout the different periods recognized archaeologically. The archaeological analysis is informed by the general notion of consumption in order to enlighten the consumption practices of the estate’s tenants. This theoretical concept, which provides the framework for this research, is divided into three components: the market, the object, and the consumer. All three are considered from both archaeological and historical viewpoints. Finally, this research intends to investigate alcohol consumption at the Château while emphasizing two points: the pattems of alcohol supply in Montreal during the 18th century, as weIl as the inhabitants themselves and their relationship with alcohol during the different epochs. Ce mémoire porte sur la collection de bouteilles de verre retrouvée lors des fouilles archéologiques menées au château de Vaudreuil. Ce bâtiment se tenait, au XVIIIe siècle, à l’emplacement de l’actuelle place Jacques-Cartier à Montréal. L’analyse de cet assemblage d’artefacts devient le point de départ d’une étude concernant, d’une part, les bouteilles de verre et, dans un cadre plus large, la consommation d’alcool associée aux occupants du château de Vaudreuil. L'occupation du château de Vaudreuil se divise en deux époques distinctes selon les Régimes français et anglais. Au cours de la première époque, des membres de l’élite politique coloniale résident au château. Après la Conquête, le bâtiment est acheté par la Fabrique de Montréal en vue de loger le Petit séminaire de Montréal tenu par les Pères du Saint-Sulpice: le collège Saint-Raphaël. À une époque où les bouteilles de verre sont relativement anecdotiques, la présence de ces contenants au sein du bâtiment doit dissimuler une pratique sociale particulière. L’analyse de la collection archéologique insiste sur les grandes tendances quant aux traditions verrières desquelles les bouteilles sont issues. De plus, l’étude de la distribution synchronique et diachronique des fragments de bouteilles permet de nous informer sur la place qu’elles occupaient à l’intérieur du château de Vaudreuil selon les périodes représentées archéologiquement. L’analyse archéologique est intégrée au concept de consommation en vue de documenter les pratiques consommatoires des habitants du château de Vaudreuil. Ce concept théorique agit en tant que fil conducteur au cours de cette étude et se divise selon trois éléments : le marché, l’objet et le consommateur. Ces trois éléments sont étudiés à partir de données archéologiques et historiques. Enfin, cette étude vise à documenter la consommation d’alcool au château de Vaudreuil en insistant sur deux points: d’abord sur les schèmes d’approvisionnement de l’alcool à Montréal au XVIIIe siècle, puis sur les occupants du château de Vaudreuil et leur relation à l’alcool, selon l’époque.

Catherine Ferland, «Du vin d'Espagne au champagne: la «carte des vins» en Nouvelle-France au XVIIIe siècle» (Revue d'histoire de la culture matérielle, 2003)

journals.hil.unb.ca

The study of the importation of wine to Canada in the eighteenth century taps a rich vein of the history of the economy, and of consumption and cultural practices in the French colony. The trade in wine in New France was dependent on the particular tastes prevalent in France at the time. Accounts from this period as well as ships' manifests show that these tastes spread to New France. Red wine has always been very popular, while fortified wines have been a favourite among imports since the second quarter of the eighteenth century. The clientele for wines and fortified wines imported to the colony was made up primarily of the elite, both ecclesiastical and secular. Drinking wine was thus a concrete expression of the social hierarchy, being the outward sign of a high standard of living and a desire for refinement. In New France, wine consumption assumed added importance as the upholding of this cultural tradition assured continued identification with France. L'étude de l'importation de vins au Canada au XVIII e siècle constitue une riche voie d'accès vers l'histoire économique et vers l'histoire de la consommation et des pratiques culturelles de la colonie française. La circulation des vins en Nouvelle-France était conditionnée par les goûts particuliers qui prévalaient en France à l'époque. Les témoignages des contemporains et les inventaires de cargaisons démontrent que la diffusion de ces goûts s'étendait jusqu'en Nouvelle-France. Le vin rouge a toujours été très populaire tandis que les vins de liqueur ont occupé une place de choix dans les importations dès le deuxième quart du XVIII e siècle. La clientèle pour les vins et vins de liqueur importés dans la colonie se composait principalement de gens de l'élite, tant ecclésiastique que laïque. Boire du vin permettait donc d'exprimer concrètement la hiérarchie sociale, étant le signe extérieur d'un niveau de vie élevé et d'une volonté de raffinement. En Nouvelle-France, la consommation du vin revêtait une importance supplémentaire puisque le maintien de cette tradition culturelle assurait une continuité identitaire avec la France.

Ivresse et ivrognerie dans la France moderne (XVIème - XVIIIème siècles)

Http Www Theses Fr, 2010

À l"amour de mon épouse et au sourire de mon fils Je tiens particulièrement à remercier Benoît Garnot pour son soutien, sa disponibilité et ses conseils. Wanda, ton aide et ton regard d"historienne ont été essentiels tout au long de ces cinq années. Goulven, merci pour tes lumineux et indispensables coups de crayon vert, rouge, noir et bleu. Magda and Joe, thank you for your help. Merci à mes parents d"avoir laissé s"épanouir mon goût de l"Histoire. Merci à tous ceux qui m"ont soutenu et accueilli lors de mes pérégrinations, particulièrement Faby et Pierre. Un dernier merci enfin aux membres de ma famille et aux amis avec lesquels j"ai partagé des moments de convivialité du Rhône à l"Océan.

Bouteille contre barrique, un nouveau conditionnement pour le vin de Bordeaux à la fin du XVIIe siècle ?

Le verre et le vin de la cave à la table du XVIIe siècle à nos jours, 2007

Ma foi, c'est assez travaillé pour un coup. Prenons un peu d'haleine. Voilà du bois qui est salé comme tous les diables. Qu'ils sont doux, Bouteille jolie, Qu'ils sont doux Vos petits glouglou ! Mais mon sort ferait bien des jaloux, Si vous étiez toujours remplie. Ah! Bouteille, ma mie, Pourquoi vous videz-vous? Allons, morbleu! Il ne faut point engendrer de mélancolie. » 1 C'est à la scène V du Médecin malgré lui qu'entre sur scène Sganarelle, chantant et tenant une bouteille à la main. Il offrait ainsi à Molière tout le potentiel comique du valet aviné, protégeant sa chère bouteille comme Harpagon son trésor. Pourtant, au XVII e siècle, la référence à la bouteille n'est guère fréquente, bien que le vin s'invite, quant à lui, régulièrement sur scène. Si l'on trouve quelques allusions dans la littérature, chez La Fontaine par exemple, la bouteille est quasiment absente de l'oeuvre de Corneille, et chez Racine, c'est sous forme de « quartaut » que le plaideur offre du vin de muscat 2 .

Étude typo-chronologique du verre de l’Antiquité tardive trouvé à Mayen : les bouteilles Isings 132

In: V. Arveiller / H. Cabart (Hrsg.), Le verre en Lorraine et dans les régions voisines. Actes du Colloque International, 26e Rencontres de l'Association Française pour l'Archéologie du verre. Metz, 18 et 19 novembre 2011. Monographies Instrumentum 42 (Montagnac 2012) 197-210., 2012

Roman glass vessels originating from the cemeteries of Mayen are currently being studied by the RGZM. The article gives a typochronological overview of these vessels. Furthermore the distribution and subtypes of flasks with funnel-shaped mouths (Isings 132) in northern Gaul and the Rhineland are examined.

La qualité des pots de vin tourangeaux au XVe siècle

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2014

Dans le courant du XV e siècle, à la faveur des troubles de la guerre de Cent ans, la ville de Tours accède temporairement au statut de capitale du royaume de France. La « bonne ville » de Tours accueille alors fréquemment le roi, ses familiers les plus proches, les Grands de la cour, les officiers de la Couronne, mais aussi les ambassadeurs venant de toutes les provinces françaises et de l'étranger. Cette population cosmopolite, riche en dignitaires de tous poils, réside dans une ville en quête de protection, à la recherche des faveurs des membres influents de l'aristocratie, tous ceux qui pourraient « avoir la ville et le pays pour recommandés envers le roi », pour reprendre une expression largement usitée dans les sources. Cette faveur et cette influence s'achètent en pots de vins, distribués généreusement par la municipalité tourangelle. Les comptes de la ville, soigneusement tenus par le receveur, enregistrent pour chaque année ces distributions de vin destinées à honorer le buveur, à lui apporter plaisir et bien-être, à gagner sa faveur. C'est au milieu du XIV e siècle qu'émerge dans le royaume de France cette documentation comptable particulièrement utile pour l'étude des sociétés urbaines. Les comptes enregistrent recettes et dépenses des villes. La grave crise qui touche le royaume à la suite de la défaite de Poitiers et la capture du roi Jean le Bon en 1356 entraîne un bouleversement profond du mode d'administration de la défense du territoire. Devant la menace des chevauchées anglaises et les difficultés de la royauté à les empêcher, les « bonnes villes » se voient confier par la monarchie la responsabilité d'organiser leur propre défense et celle du plat pays environnant, en échange de la cession d'une autonomie administrative, mais aussi de subsides réguliers sous la forme d'impôts récoltés par les villes pour financer la construction et l'entretien de leurs fortifications 2. Dans toutes les bonnes villes, ce financement passe par l'instauration d'une taxe d'un dixième sur la vente du vin au détail, appelée « apetissement des mesures à vin » à Tours, dont la levée par paroisse est confiée par adjudication à des fermiers 3. De ce fait, on peut dire que la défense des villes est massivement assise, aux XIV e et XV e siècles, sur l'économie viticole. À Tours, la série des comptes de la ville débute en 1358, en même temps que les travaux de construction de la première enceinte qui unit les deux pôles de la ville, que sont, en premier lieu, la cité d'origine antique autour de la cathédrale et, en second lieu, Saint-Martin de Tours ; c'est ce synoecisme qui fonde réellement la ville de Tours 4. Les archives municipales conservent aujourd'hui dans la série CC la quasi-totalité des registres annuels de compte. Ces volumes sont organisés, pour chaque année, en deux grands chapitres, qui font systématiquement l'objet d'un contrôle rigoureux : le chapitre des recettes, et celui des dépenses. Nous allons nous intéresser aux dépenses, et plus particulièrement à un type particulier de dépense, celui des pots de vin, enregistrés soit dans la catégorie des « dons », soit dans celui des « dépenses communes ». Ces comptes apportent une information précieuse

La vinification du vin de Beaune aux XIV e et XV e siècles. Théorie et pratique du savoir « oenologique » à la fin du Moyen Âge

Vins et vignobles. Les itinéraires de la qualité (Antiquité-XXIe siècle), 2014

Les pratiques de vinification médiévales ont fait l'objet de peu d'études jusqu'à présent. Les sources pour le faire sont pourtant très nombreuses, à travers notamment les comp-tabilités domaniales. À partir de ce type de source, cet article propose ainsi une plongée dans le cellier de la collégiale Notre-Dame de Beaune dans la seconde moitié du XIV e siècle et au XV e siècle. Propriétaire d'un vaste vignoble sur le territoire de la ville, dont une partie non négligeable exploitée en faire-valoir direct par les chanoines de la collégiale, on peut suivre presque annuellement toutes les opérations relatives à la culture de la vigne et à la vinification du célèbre « vin de Beaune » dans ces parcelles pour la période considérée. Les comptes annuels du cellérier sont en effet conservés dans leur quasi-intégralité depuis les années 1330. On cherchera à déterminer les méthodes suivies par les cellériers de la collégiale, à mettre en évidence leur dynamique et leurs évolutions historiques, tout en essayant de les confronter aux savoirs théoriques de la fin du Moyen Âge. Y-at -il perméabilité entre théorie et pratique ? Peut-on ainsi parler d'un savoir « oenologique » partagé et normalisé pour cette période ? C'est peu dire que les pratiques de vinification ont fait l'objet d'études limitées pour la période médiévale. Qui cherche quelque matière sur la question se verra sans doute transporter d'abord dans les vignes et le cellier de l'archevêché de Bordeaux. Les comptes de l'archevêché, partiellement conservés de 1332 à 1459 ont, en effet, suscité l'intérêt des historiens de ce vignoble depuis fort longtemps et constituent de fait un exemple emblématique de la vinification médiévale. En 1912, Jean Barennes en exploitait déjà les ressources 1 ; Jean-Bernard Marquette en ré-explorait les infor-mations dans son incontournable contribution de 1978 2 ; et récemment Kevin Porcher en a étudié, de nouveau rigoureusement, les tenants et les aboutissants dans sa thèse sur le vin du Bordeaux entre 1453 et 1480 3. L'intérêt se portera ensuite dans les vignes des ducs-comtes capétiens de Bourgogne au XIV e siècle, étudiées dans la partie comtale des possessions pour quelques années-récoltes du milieu du siècle par Pierre Gresser 4 , ou dans le vignoble dijonnais des ducs de Valois, étudié par Patrice Beck 5. À ce sujet, les archives bourguignonnes ne font pas défaut à leur réputation : elles sont pléthoriques. On se plaint ici que les archives Vins et vignobles. Les itinéraires de la qualité (Antiquité-XXI e siècle)

Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

Presses universitaires de Franche-Comté eBooks, 2020

Illustrations de couverture Verre de la 1 re moitié du XIV e siècle découvert en 1989 rue de Vignier à Besançon. (del. H. Dartevelle, infographie C. Munier, crédit photo : Jean-Louis Dousson/Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon) © Presses universitaires de Franche-Comté-http://pufc.univ-fcomte.fr Presses universitaires de Franche-comté n o 1494 Collection « Les cahIers de La mshe LedouX » dirigée par Philippe Barral n o 40