Platon et la perfectibilité chez l'homme (original) (raw)
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Phusis et paideia chez Platon La fabrique d'une nature humaine idéale
« Or, c'est seulement dans les caractères doués d'une noblesse originelle et auxquels a été donnée une culture en harmonie avec leur naturel, que les lois sont capables de faire prendre racine au lien dont je parle » Le Politique, 310a. La phusis est-elle, pour Platon, réductible à un ensemble de déterminations physiologiques qui entraînent au sein de l'âme des mouvements incontrôlables ? Dans cet article, nous voudrions revenir sur l'étendue du concept de phusis au sein de la psychologie platonicienne. Loin de se réduire à une somme de données physiques, la phusis englobe tous les facteurs moraux, sociaux et politiques précédant la naissance de l'individu et susceptibles d'en influencer le devenir. Dans ces conditions, le naturel constitue-t-il un élément absolument déterminant au sein de la fabrique du caractère ? Que reste-t-il comme marge de manoeuvre à l'éducation pour façonner les âmes ? Et comment cette dernière s'articule-t-elle à la phusis ? Selon Platon, la phusis, comprise comme le naturel de l'homme, opère à la manière d'un héritage qu'aucune éducation ne saurait intégralement effacer. La phusis ne préside certes pas totalement à la formation du caractère moral en le déterminant de part en part, néanmoins l'éducateur ne saurait que la modifier, la manier, l'organiser, voire la gâcher, sans jamais l'annuler.
Reflexions et hypotheses sur l'ineffabilite chez Platon
Dans le vaste paysage de l'herméneutique platonicienne, l'un des défis les plus fascinants consiste à tenter de discerner le rôle du langage dans la transmission des perceptions. Platon, maître du dialogue et de l'interrogation métaphysique, éclaire ce lien complexe entre les mots et la réalité sans jamais formuler explicitement une théorie du langage. Ce silence apparent génère un terrain fertile pour la spéculation philosophique, amenant les interprètes à se proposer comme navigateurs d'une mer conceptuelle sans limites. Dans cette réflexion, les réponses oscillent entre les extrêmes, formant une mosaïque d'hypothèses qui réfléchissent à une question que Platon, dans toute sa majesté, a délibérément laissée apparemment irrésolue. Mais avant d'avancer une quelconque hypothèse, il est nécessaire de clarifier l'espace philosophique dans lequel se déroule la conversation sur la possibilité d'une expérience perceptive ineffable. En effet, il est loin d'être trivial, voire impossible, de focaliser l'attention sur un problème tel que le rapport entre perception et description sans tenir compte des équilibres complexes qui règlent et lient l'interaction entre ces deux éléments, et sans tenir ensemble des questions qui relèvent simultanément de la philosophie du langage, de la perception, de l'épistémologie, de la gnoséologie et de l'ontologie.
Participation au colloque "Le Réel", organisé par Zetesis, les 22 et 23 juin 2012, Universités Paris X-Nanterre et Paris I-Sorbonne.
in L. Couloubaritsis et S. Delcomminette (éd.), Aristote et la causalité, Paris/Bruxelles, Vrin/Ousia, 2011
Le titre « Causalité et bien » peut recouvrir deux tâches différentes : soit la recherche de la cause du bien soit l'examen de ce qu'il en est du bien comme cause. C'est principalement la première approche, préalable à la seconde, que je développerai ici, en me contentant de quelques remarques relatives à la causalité du bien en guise de conclusion. J'essaierai de montrer que la problématique de la cause et celle du bien sont intimement liées chez Platon et s'éclairent mutuellement lorsqu'elles sont étudiées en commun.
Le Philosophoire, 2013
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La philosophie de Platon s'inscrit dans la lignée des présocratiques, des sophistes et des traditions artistiques qui sous-tendent l'éducation grecque, dans un cadre nouveau, défini par la dialectique et la théorie des Idées. Pour Platon, la connaissance est une activité de l'âme, affectée par des objets sensibles, et par des processus internes. Le platonisme a ses origines dans la philosophie de Platon, bien qu'il ne doive pas être confondu avec elle. Selon le platonisme, il existe des objets abstraits (une notion différente de celle de la philosophie moderne qui existe dans un autre domaine distinct à la fois du monde sensible externe et du monde interne de la conscience, et est à l'opposé du nominalisme). Une distinction essentielle pour Platon dans sa philosophie est la théorie des Formes, la distinction entre la réalité perceptible mais inintelligible (science) et la réalité imperceptible mais intelligible (mathématiques). La géométrie était la principale motivation de Platon, ce qui montre l'influence de Pythagore. Les formes sont des archétypes parfaits dont les objets réels sont des copies imparfaites. DOI: 10.13140/RG.2.2.12629.70883
Les fondamentaux de l'éducation restent tributaires de la philosophie de Platon. Les derniers dialogues de ce philosophe restent l'oeuvre maîtresse sur cette question de toutes les civilisations et cultures.
Aristote, "Métaphysique" A, 1-2: un texte "éminemment platonicien"?
Elenchos, 2011
Based on the study of two polemical allusions to platonic dialogues in the first two chapters of Aristotle's Metaphysics, the present article aims at showing that they both introduce to the sharp criticism of Plato's theory of Ideas which Aristotle develops at length in the later part of Book A. Indeed, both references to Republic ii 379 c-d and Gorgias 448 c, while being very allusive, betray a clearly ironical tone and reveal how polemical Aristotle's purpose is when he quotes Plato in these pages. A new interpretation of the opening of Book A is thus proposed: this paper suggests that, far from being an``outstandingly platonic'' text despite of its being deeply imbued with platonic references, the very beginning of Aristotle's Metaphysics already conveys subtle but systematic criticism against Plato, which derives precisely from Aristotle's peculiar use of platonic references. Finally, on the ground of textual details related to the main subject of this paper, a hypothesis is made regarding the role of platonic circles in the ancient transmission of Aristotle's Metaphysics.