L. Bourgeois, J.-F. Boyer, Les palais carolingiens d’Aquitaine : genèse, implantation et destin (original) (raw)

Les palais carolingiens d’Aquitaine : genèse, implantation et destin

Luc Bourgeois, Jean François Boyer, « Les palais carolingiens d’Aquitaine : genèse, implantation et destin », dans Luc Bourgeois, Christian Rémy (dir.), Demeurer, défendre et paraître, Orientations récentes de l’archéologie des fortifications et des résidences aristocratiques médiévales entre Loire et Pyrénées, Actes du colloque de Chauvigny, 14-16 juin 2012, Chauvigny, 2014, p. 67-118.

« Du locus au palatium : naissance et affirmation du palais de Quierzy à l’aube des temps carolingiens », dans Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France (2015), 2018, p. 261-273, discussion p. 273-274.

2018

Cette monographie montre comment les évolutions politiques des premières décennies du VIIIe siècle se reflètent dans les différentes phases de l’émergence du palais de Quierzy (702, 722, 741). Pour les contemporains de Charles Martel, Quierzy représenta peut-être, en raison des événements qui y prirent place, l’association d’un Mérovingien régnant et d’un maire du palais gouvernant, la stabilité gouvernementale et la paix civile issues de cet arrangement politique. Pour les générations suivantes et pour les membres de la famille carolingienne, Quierzy fut sans doute le palais de la réussite pippinide et de l’effacement de la royauté mérovingienne, celui aussi où se matérialisa la continuité entre pouvoir mérovingien et pouvoir carolingien. Cette dimension singulière rend vraisemblablement compte, à côté des atouts géographiques du lieu, de la place éminente de Quierzy parmi les palais carolingiens des VIIIe-IXe siècles.

BRIGNOLI, Jean-Dominique, Les palais royaux safavides (1501-1722) : architecture et pouvoir - Thèse de l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE I - Université de Provence - LAMM, 2009 - 1 Bâgh et Chahâr-Bâgh

Aucune autre preuve archéologique n'a été apportée, pour l'heure, de l'existence d'un plan quadripartite dans les autres résidences royales Achéménides ou Sassanides. Les indications données par les sources antiques, si elles sont évocatrices, ne sont pas précises pour autant. Dans son Economicus Xénophon écrit : « Ne rougissons point d'imiter le roi de Perse : persuadé que l'agriculture et l'art militaire sont les plus beaux et les plus nécessaires des arts, ce prince les cultive avec une ardeur égale 1 . » Et sur l'aspect des jardins eux-mêmes il raconte : « Ce Cyrus [le Jeune], entre autres témoignages d'amitié (...) lui a fait visiter lui-même, selon le récit de Lysandre [général spartiate, hôte de Cyrus] son « paradis » de Sardes. Lysandre admirait comme les arbres en étaient beaux, plantés à égale distance, les rangées droites, comme tout était ordonné suivant une belle disposition géométrique, comme tant d'agréables parfums les accompagnaient dans leur promenade ; rempli d'admiration, Lysandre s'écrie : « Vraiment, Cyrus, je suis émerveillé de toutes ces beautés, mais j'admire encore d'avantage celui qui t'a dessiné et arrangé tout ce jardin. » Charmé d'entendre ces paroles, Cyrus répond : « Eh bien, c'est moi qui ai tout dessiné et arrangé, il y a même des arbres, ajoute-t-il, que j'ai planté moi-même 2 . » Du moins pouvons nous extraire de ce passage de Xénophon quelques caractéristiques du jardin des rois de Perse qui semblent avoir eu une certaine pérennité : présence d'arbres et d'essences dégageant un parfum suave, ordre donné par des allées et des parterres de plantations symétriques, organisation générale selon un plan ; et c'est surtout ce dernier point, la présence d'un plan préétabli, d'une volonté d'organiser le monde, qui paraît être la grande marque, et sans doute le grand héritage, des jardins achéménides. Que ce plan ait eu telle ou telle forme

Élites carolingiennes autour des couronnement et sacre de Charles l’Enfant comme roi d’Aquitaine à Limoges en 855

In 855, King Charles the Bald decided to give a king to Aquitaine. In October, his son, Charles the Child was anointed and crowned king in Limoges. The child was too young to rule himself; a bajulus was probably given to the child, according to usage. Different names have been proposed to identify this or these tutors: Raoul, Archbishop of Bourges, Stodilus, Bishop of Limoges or counts Raymond and Hughes. Another figure, however, has played an important role in the middle of the ninth century in Limoges, including the completion of the Royal Basilica of the Saviour, in which the ceremony took place, according to Ademar of Chabannes: Hildebert nicknamed "the Stud", fidelis of Charles the Bald. At the beginning of the tenth century, the son of Hildebert, Hildegaire will be the first Viscount of Limoges. En 855, le roi Charles le Chauve décide de donner un roi aux Aquitains. Au mois d’octobre, son fils, Charles l’Enfant, est sacré et couronné roi à Limoges. L’enfant est trop jeune pour régner lui-même ; il fallut sans doute le confier à un bajulus, selon l’usage. Différents noms ont été proposés pour identifier ce ou ces tuteurs : Raoul, archevêque de Bourges, Stodilus, évêque de Limoges ou encore les comtes Raymond et Hugues. Il existait cependant un autre personnage qui a joué un rôle important au milieu du IXe siècle à Limoges, notamment pour l’achèvement des travaux de la basilique royale du Sauveur dans laquelle eut lieu la cérémonie suivant Adémar de Chabannes : Hildebert dit « le Goujon », fidelis de Charles le Chauve. Au début du Xe siècle, le fils d’Hildebert, Hildegaire, sera le premier vicomte de Limoges.

BRIGNOLI, Jean-Dominique, Les palais royaux safavides (1501-1722) : architecture et pouvoir - Thèse de l’UNIVERSITE AIX-MARSEILLE I - Université de Provence - LAMM, 2009 - 16 Shirâz

Shirâz existait peut-être déjà à l'époque sassanide 1 . Sa proximité avec Persépolis et Pasargades l'on souvent fait confondre, par les voyageurs de l'époque moderne, avec une ancienne cité achéménide, Cyropolis, sans qu'aucun élément archéologique ne vienne créditer cette origine. Shirâz fut probablement fondée ou refondée en 693/74 H., sous le califat omeyyade de Damas. La ville est située dans la province du Fârs, dans le vaste bassin de la rivière Khoshk. La cité se trouve sur la route venant du Golfe Persique, au travers de cols de montagnes élevées et continuant au nord, en passant entre des collines, vers la plaine de Marvdasht et, au-delà, vers Isfahan. Sa situation, au sortir du goulot d'étranglement des collines, lui assurait une défense naturelle et un rôle clé sur la route commerciale du sud, vers le Golfe Persique. Suppléant au cours irrégulier de sa rivière, des qanâts approvisionnent la cité en eau. C'est en 1503 que la cité tomba entre les mains des Safavides. Les nouveaux maîtres de l'Iran y installèrent des gouverneurs issus des tribus qizilbâshs. Dans les années 1560-1580, le patronage de la peinture de livre des ateliers de Shirâz, par les membres de la tribu Zu'lqadar, était tellement actif que ceux-ci rivalisaient avec les ateliers royaux de Qazvin 2 . C'est, cependant, avec les changements de politique imposés par 'Abbâs I er que Shirâz connut ses grandes modifications urbaines de l'époque Safavide. En effet, en 1590 Shâh 'Abbâs parvint enfin à mettre un terme à la fronde des Qizilbâshs qui durait depuis 12 ans, en défaisant Ya'qub Khân, le gouverneur rebelle de Shirâz, et en conquérant sa forteresse d'Ishtakr. Cherchant à substituer un pouvoir qui lui fut plus fidèle à la dangereuse clique tribale des Qizilbâshs, le shâh nomma Allah Verdi Khân le Géorgien et qullar âqâsi, commandant des régiments de gholâm du shâh, gouverneur du Fars en 1595-1596/1004 H. 3 Le nouveau gouverneur, construisit un barrage -le