American independent cinema Research Papers (original) (raw)
Sommaire et remerciements p.2 Avant de commencer, je tiens à remercier chaleureusement Martine Beugnet pour sa bienveillance et sa patience, ses précieux conseils et recommandations ainsi que pour la grande qualité des cours qui nous ont... more
Sommaire et remerciements p.2 Avant de commencer, je tiens à remercier chaleureusement Martine Beugnet pour sa bienveillance et sa patience, ses précieux conseils et recommandations ainsi que pour la grande qualité des cours qui nous ont été enseignés, et qui m'ont beaucoup inspiré au delà du contexte de la fac. Merci également à Martine Kerber pour sa relecture rapide et efficace ! sur cette idée d'absence de repères, en noyant les personnages dans ce marasme urbain automobile, sombre, nocturne et poussiéreux. Ce que Los Angeles offre comparé à New-York, Paris ou Rome, c'est une absence de marqueurs, de déterminants culturels forts. Si l'on évite de filmer les panneaux des marques et des chaînes de restaurants -présents, certes, dans toutes les grandes villes américaines -qui s'inscrivent clairement dans le capitalisme assumé, Los Angeles n'a en effet pas de monuments qui lui permettent d'être reconnaissables en un plan. Paris a sa Tour Eiffel, son Arc de Triomphe, sa Tour Montparnasse, son Sacré Coeur : un plan d'ensemble d'une seconde suffit à faire voyager le spectateur dans la capitale française. New-York n'est pas très différente ; de la Statue de la Liberté à l'Empire State Buildingavant 2001, ses Tours Jumelles -permettent également au spectateur d'un film s'y déroulant d'avoir des repères géographiques et culturels extrêmement rapides. Los Angeles n'a pas ce symbolisme visuel percutant, et c'est paradoxalement cela qui fait sa force. Los Angeles est considérée par certains chercheurs et analystes comme ce fameux non-lieu, concept créé par l'anthropologue Marc Augé. Dans des écrits universitaires, on trouve par exemple ce type de discours : « Ce qui frappe d'emblée le visiteur de Los Angeles ou le spectateur de ses multiples représentations filmiques est moins le gigantisme de la ville que la capacité de l'infrastructure à tenter d'endiguer le flux humain sur les grands axes routiers et aériens. (…) Cependant, la logique de construction de la ville n'est pas basée sur « une succession de strates historiques » mais sur une mise côte à côte, comme dans un collage, de différents quartiers qui renvoient tous à un moment précis de l'histoire de la ville. Il serait inexact de dire que Los Angeles n'a pas d'histoire en raison d'une absence de centre. Ce point de vue européen refuse de voir que l'épaisseur historique de la métropole californienne ne repose pas sur une stratification géologique de différents sédiments temporels mais plutôt sur la confusion entre son histoire et celle du cinéma. En effet, l'histoire de Los Angeles, perceptible dans la multiplicité des styles architecturaux qui la composent, se confond avec l'histoire du cinéma, c'est à dire avec l'histoire de sa propre représentation » 1 Sur le site de l'Esaaa (Ecole Supérieure d'Art de l'Agglomération d'Annecy), on peut lire le texte suivant : « La ville de Los Angeles (côte Ouest) souvent distinguée, voire opposée à New York (côte Une salle d'attente d'aéroport, archétype du non-lieu. Du non-lieu, Marc Augé dit dans son livre Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité 5 , qu'il est un « espace qui (ne) peut se définir ni comme identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique. » Ce qui est identitaire c'est ce qui est « relatif à l'identité d'une personne, d'un groupe », soit au « caractère permanent et fondamental de quelqu'un » 6 . Ce qui est permanent chez une personne tout au long de sa vie c'est par exemple, son lieu de naissance ou ses origines culturelles. Un lieu anthropologique est identitaire dans la mesure où on peut le géolocaliser. Augé précise « Si nous nous attardons un instant sur la définition du lieu anthropologique, nous constaterons qu'il est d'abord géométrique (…) il s'agit de la ligne, de l'intersection des lignes et du point d'intersection. » (…) Avant de commencer son raisonnement, Marc Augé part du plus simple, du plus pur : la « ligne » . Il construit à partir du néant. Quand il y a plusieurs lignes, cela crée des « intersections », des points de croisement. Son livre parle de non-lieux, mais pour que ceuxci existent, il faut d'abord définir les lieux : « Concrètement, dans la géographie qui nous est quotidiennement plus familière, on pourrait parler, d'une part, d'itinéraires, d'axes ou de chemins qui conduisent d'un lieu à un autre et ont été tracés par les hommes, d'autre part, de carrefours et de places où les hommes se croisent, se rencontrent et se rassemblent, qu'ils ont dessinés en leur donnant parfois de vastes proportions pour satisfaire notamment, sur les marchés, aux nécessités de l'échange économique, et enfin, de centres plus ou moins monumentaux, qu'ils soient religieux ou politiques, construits par certains hommes et qui définissent en retour un espace et des frontières au-delà desquels d'autres hommes se définissent comme autres, par rapport à d'autres centres et d'autres espaces ». 7