JADE ARCHAEOLOGY Research Papers - Academia.edu (original) (raw)
KLASSEN L., GANDOIS H., PETREQUIN P., VILLES A. et PERNICKA E., 2017.- Outils en cuivre du sud-est de l'Europe des Ve et IVe millénaires dans les collections françaises, in : P. Pétrequin, E. Gauthier et A.M. Pétrequin (ed.), Jade.... more
KLASSEN L., GANDOIS H., PETREQUIN P., VILLES A. et PERNICKA E., 2017.- Outils en cuivre du sud-est de l'Europe des Ve et IVe millénaires dans les collections françaises, in : P. Pétrequin, E. Gauthier et A.M. Pétrequin (ed.), Jade. Objets-signes et interprétations sociales des jades alpins dans l'Europe néolithique. Les Cahiers de la MSHE Ledoux, 27, Dynamiques territoriales, 10, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté et Centre de recherche archéologique de la vallée de l'Ain, tome 4 : 933-949.
Résumé :
Plusieurs découvertes d’objets métalliques antérieurs aux plus anciennes manifestations connues de métallurgie indigène ont été faites en France ces dernières années. Ces artéfacts se rattachent aux cultures de Cortaillod et de Pfyn et sont en « cuivre de Mondsee », démontrant ainsi qu’il s’agit d’importations sur des distances de quelques centaines de kilomètres. Néanmoins deux haches-herminettes de type Jászladány,datant du début du IVe millénaire av. J.-C., ainsi qu’une hache-marteau de type Čoka ont également été identifiées dans des collections anciennes. Une étude typo-chronologique fine, ainsi que des analyses élémentaires et isotopiques, sont consacrées à deux de ces objets.
Si la provenance de la hache-herminette de type Jászladány trouvée à Meaux (Seine-et-Marne) ne fait aucun doute, celle de Bû (Eure-et-Loir) a été identifiée plus récemment. Quant à la hache massive de type Čoka, son origine n’est pas assurée.
Ces trois objets appartiennent au type « Schwergeräte » provenant du sud-est de l’Europe. Les haches-herminettes de type Jászladány se rattachent à la culture de Bodrogkeresztúr, centrée sur la partie orientale de la Hongrie et datée du début du IVe millénaire ; quant à la hache-marteau de type Čoka, elle se rapporte probablement à la culture de Tiszapolgar ou à la transition avec Bodrogkeresztúr, à la fin du Ve millénaire.
Il a été possible de réaliser des analyses élémentaires et isotopiques sur la hache-herminette de Meaux et sur celle de type Čoka. Les deux objets, dont les compositions diffèrent quelque peu, ont néanmoins été réalisés avec un cuivre très pur. Les compositions élémentaires et isotopiques de la hache de Meaux renvoient clairement vers la mine de Majdanpek en Serbie, même si l’objet n’a pas été nécessairement coulé là-bas, des exportations de cuivre de cette mine ayant été documentées dans les régions avoisinantes (Roumanie et Hongrie). En revanche, les résultats obtenus sur la hache-marteau de type Čoka ne permettent pas d’identifier de manière certaine l’origine du cuivre ; la Roumanie pourrait cependant être la région la plus vraisemblable.
Les lieux de découverte des deux haches-herminettes de Meaux et de Bû, ainsi que probablement celui de la hache-marteau, sont totalement excentrés à l’ouest de leur région d’origine dans le bassin des Carpates. Plusieurs voies de transfert sont envisageables. La première et la moins probable passerait à travers l’Europe centrale ; la deuxième aurait longé les marges nord des Alpes, et la dernière – la plus plausible – serait passée par le nord de l’Italie et le sud de la France.
Les deux artéfacts dont la provenance est assurée (Meaux et Bû) sont actuellement les plus anciens objets métalliques découverts en France, mais ils ne sont probablement pas les seuls objets originaires du sud-est de l’Europe à avoir atteint la France à la fin du Ve et au début du IVe millénaire av. J.-C. D’autres objets comme peut-être l’idole et les perles de Pauilhac (Gers) ou les agrafes d'Erdeven/Saint-Germain (Morbihan) pourraient bien être des objets importés du sud-est de l’Europe à la fin du Ve millénaire. Quant à l’anneau-disque en or de Guern an Floc’h/Maël-Pestivien (Côtes-d’Armor), il pourrait être une imitation locale des anneaux-disques en jade alpin réalisé avec de l’or importé. Il faut également citer l’idole en hématite de Plovan/Renongar (Finistère), imitation très probable d’un objet en or originaire de Bulgarie dans la seconde moitié du Ve millénaire. Mais malheureusement, dans tous les cas, il demeure des incertitudes à la fois sur la datation et l’origine précise de ces objets.
Ainsi, en France, les objets métalliques provenant du sud-est de l’Europe à la transition entre les Ve et IVe millénaires BC pourraient être moins rares qu’il n’y paraît à première vue, même si ces imortations à très longue distance ne remettent pas en cause la division du continent à cette époque, entre une Europe orientale du cuivre et de l’or au sud-est et une Europe occidentale du jade.
Fifth- and fourth-millennium copper tools from south-east Europe from French findspots
Abstract
In France, in recent years, there have been several finds of metal objects that pre-date the oldest known evidence for metalworking there. These objects are associated with the Cortaillod and Pfyn cultures and are made from ‘Mondsee copper’, demonstrating that they had been imported over several hundred kilometres. In addition, two axe-/adze-heads of Jászladány type, dating to the beginning of the fourth millennium BC, plus an axe-hammer head of Čoka type, have been identified among old collections. Two of these objects have been subjected to a detailed typo-chronological study and elemental and isotopic analyses.
While the findspot of the axe-/adze-head of Jászladány type found at Meaux (Seine-et-Marne) is not in doubt, that of Bû (Eure-et-Loir) has been identified more recently. As for the massive axehead of Čoka type, its findspot is not secure.
These three objects, which belong to the ‘Schwergeräte’ category, originated in south-east Europe. The axe-/adze-heads of Jászladány type belong to the Bodrogkeresztúr culture, centred on the eastern part of Hungary and dated to the beginning of the fourth millennium; as for the Čoka-type axe-hammer head, this probably belongs to the Tiszapolgar culture or to its transition to the Bodrogkeresztúr culture at the end of the fifth millennium.
It was possible to undertake elemental and isotopic analyses on the axe-hammer head from Meaux and on the Čoka-type specimen. While minor differences in composition were detected, both had been made from a very pure copper. The elemental and isotopic results for the Meaux object point clearly towards the mine of Majdanpek in Serbia, even though it had not necessarily been manufactured in that locality; it is known that copper from this mine had been exported to neighbouring areas (Romania and Hungary). By contrast, the results obtained from the Čoka-type axe-hammer head do not allow us to pinpoint the origin of the copper. However, Romania appears to be the most likely region.
The findspots of the two axe-hammer heads found at Meaux and Bû, and probably that of the unprovenanced example, are considerably to the west of their region of origin in the Carpathian Basin. Several routes are possible. The first, and least likely, is across central Europe; the second would have been along the northern margins of the Alps; the last, and most plausible, is via northern Italy and the south of France.
The two artefacts whose provenance is secure (Meaux and Bû) are currently the oldest metal objects known from France; but they are probably not the only objects to have reached France from south-east Europe at the end of the fifth and beginning of the fourth millennium BC. Other objects, such as perhaps the idol and the beads from Pauilhac (Gers), or the agrafes from Erdeven/Saint-Germain (Morbihan) could well be imports from south-east Europe at the end of the fifth millenniun BC. As for the gold disc-ring found at Guern an Floc’h/Maël-Pestivien (Côtes-d’Armor), this could be a local copy of the disc-rings of Alpine jade, made using imported gold. We should also mention here the idol made of haematite found at Plovan/Renongar (Finistère), which is most likely to be an imitation of a gold object from Bulgaria, made during the second half of the fifth millennium. But unfortunately, in all these cases, there are uncertainties about their dating and/or their precise findspot.
Thus, in France, metal objects originating in south-east Europe and dating to the transition between the fifth and fourth millennia may be less rare than had been suspected previously, even though these long-distance imports do not weaken the argument for a division of Europe at this period between an eastern ‘Europe of copper’ and a western ‘Europe of jade’.
(translated by Alison Sheridan)