Lorraine Research Papers - Academia.edu (original) (raw)
Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de rencontres et d’informations archéologiques. Après avoir visité la plaine, Grand en 2001, Contrexéville en 2008, il était normal de prendre de la... more
Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de rencontres et d’informations archéologiques. Après avoir visité la plaine, Grand en 2001, Contrexéville en 2008, il était normal de prendre de la hauteur pour aller voir si la montagne est toujours belle. Le centre de vacances AZUREVA de Bussang et sa terrasse à la vue magnifique sur les sommets nous ont accueillis pour cette journée, dont le déroulement a été facilité par la collaboration de l’association SESAM et de ses membres. Francis Pierre n’a pas manqué, outre son intervention, de nous faire admirer le panorama et de localiser les anciennes mines dans le paysage.
Douze communications se sont succédé, impliquant une grande densité et, comme à l’habitude, un parcours marathonien. Tout naturellement la période gallo-romaine fut la plus représentée, soulignant ainsi sans contestation possible que la Lorraine est une terre de haute et profonde colonisation romaine. Nasium a été abondamment évoqué, comme le méritent à la fois l’importance de cette cité méconnue, pourtant probable capitale de la cité des Leuques, et les nombreuses investigations archéologiques qui font connaître ce site. Vandières pose la question de la continuité de l’habitat, d’une nécropole de l’âge du fer à une exploitation rurale du Bas-Empire, cependant détruite, semble-t-il, avec l’arrivée des Barbares. La villa gallo-romaine de Grigy est, elle aussi, riche d’enseignements. Les témoignages d’occupation antique sont également évidents à Lignéville mais plus rares aux confins orientaux de la cité des Leuques (région de Saint-Dié).
La Préhistoire a toujours ses partisans qui nous détaillent aussi bien la chaille de l’oxfordien à Neufchâteau que les industries lithiques en Moselle. Les vestiges protohistoriques se signalent à Nasium et à Vandières. Le Moyen Age est peut-être le parent pauvre cette fois-ci : la rupture dans la continuité de l’occupation humaine entre Empire romain et début du haut Moyen Age n’est pas évoquée à Nasium ou Vandières, ni à Grigy. La chapelle St-Basle de LIgnéville , peut-être église cimétériale, où l’on peut restituer une part du bâti médiéval, souligne à la fois le caractère frustrant d’un sondage archéologique limité et l’effort de restauration entrepris. Les fragments de l’enceinte de Metz sont là pour rappeler la primauté de cette cité aux potentialités archéologiques toujours nombreuses. La période moderne, à Bussang, ne peut faire autrement que rendre la part belle aux anciennes mines de la région et aux techniques qui y furent utilisées. Le gibet de Creuë , en Meuse, témoigne que ce genre d’édifice faisait partie du paysage d’autrefois.
Si toutes les périodes ont été représentées, comme d’habitude de façon inégale, il en est de même pour les différents départements de la région. Les Vosges, et c’est compréhensible, ont été les plus présentes (les mines, l’oxfordien, Grand, les confins leuquois, Lignéville…) ; la Meuse n’est pas en reste (Nasium, Creuë…) , la Moselle non plus (industries lithiques, Grigy, Metz…) ; la Meurthe-et-Moselle peine à se faire place mais le beau site de Vandières la récompense.