Mytology, Classical Tradition Research Papers (original) (raw)

Dans le fascisme italien, l’idée de la romanité, c’est-à-dire d’un héritage idéologique de l’antiquité romaine, était une notion centrale dans la volonté de création d’une identité fasciste. La romanité a déjà été l’objet de nombreuses... more

Dans le fascisme italien, l’idée de la romanité, c’est-à-dire d’un héritage idéologique de l’antiquité romaine, était une notion centrale dans la volonté de création d’une identité fasciste. La romanité a déjà été l’objet de nombreuses études générales, ainsi que d’études sur, entre autres, l’importance de l’archéologie, de la philologie, de l’histoire de l’antiquité, du cinéma et de la symbolique ‘romaine’ sous le ventennio fasciste. Par contre, les thèmes et le caractère religieux et mythique de la romanité n’ont jusqu’à présent presque jamais, ou pas suffisamment, été relevés. C’est pour remédier à ce vide que nous présentons cette recherche sur le mythe de la romanité au sens propre, c’est-à-dire que nous situerons la romanité dans le fascisme vu comme une sorte de religion politique moderne avec ses propres rituels et mythes. Nous commencerons par une courte analyse de ce concept de religion politique, pour ensuite illustrer de quelle façon le mythe de la romanité contribuait à ce caractère hautement éthéré, quasiment religieux, du discours auto-référentiel fasciste. Dans un second temps, nous illustrerons, sur un plan encore général, la façon dont la religion chrétienne, l’autre ‘mythe’ contemporain en Italie, était insérée dans la propagande de la romanité. Nous terminerons alors par une étude de textes concernant trois des thèmes centraux de la romanité fasciste: l’impérialisme romain, l’importance de Virgile et l’importance d’Auguste. Dans ces textes, nous relèverons non seulement les références à la religion chrétienne, mais aussi, le cas échéant, le discours hautement ‘religieux’ développé pour parler de certains aspects de l’antiquité.