Roman burial practices Research Papers (original) (raw)

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Comines [59]
ZA Maurice Schumann « La Gaie Perche »
 GE DU FER, GALLO-ROMAIN, MOYEN  GE, MODERNE et CONTEMPORAIN.
Au préalable de l’aménagement de la Z.A. de « La Gaie Perche » à Comines sur une superficie de 44,5 hectares, le Service Régional de l’Archéologie a prescrit la réalisation de deux diagnostics et d’une évaluation archéologique menées sous la responsabilité de Virginie Thoquenne par l’AFAN, puis l’INRAP au cours des années 2001 et 2003. Ces interventions précèdent l’aménagement, par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille Métropole (CCILM), du parc d’activité Maurice Schumann localisé en bordure de la voie de contournement sud-ouest de Comines (D945). Ces opérations ont mis en évidence d’une part des structures liées à l’habitat et à l’artisanat de La Tène, de la période gallo-romaine et du Moyen Âge et d’autre part des zones à vocations unéraires d'époques gallo-romaines. Les résultats ont motivé la prescription par le Service Régional de l’Archéologie d’une fouille préventive sur sept parcelles regroupées en trois zones : centrale, méridionale et septentrionale, sur une emprise de 3,3 hectares.
L’opération a été menée par la société Archéopole à partir de fin septembre 2007 et s'est poursuivie jusqu'en mars 2008. Cette fouille est située à 20 km au nord de Lille, sur la rive droite de la Lys, affluent de l’Escaut. Elle a livré les premières découvertes Laténiennes, romaines et médiévales de la partie française de Comines.
L'Âge du Fer
En zone centrale du décapage, un petit secteur a permis de mettre au jour des structures de la transition Hallstatt final-La Tène ancienne, composées d'un ensemble de fosses de stockage et de rejet réemployées après leur abandon. Au sein de leur comblement on a retrouvé des résidus de crémation. Parmi les restes osseux, un mmature a pu être identifié. Le mobilier céramique est résiduel et semble correspondre
au dépôt primaire du bûcher.
Plus à l'est, entre une palissade et un fossé de parcellaire, se développe un ensemble de huit bâtiments sur quatre, six et douze poteaux datés de La Tène ancienne. Au sein de cet habitat s'organise un ensemble de fosses de rejets et de silos ayant livré une faible quantité de mobilier céramique. Dans la zone septentrionale, deux silos isolés, un ensemble de fosses à vocation artisanale et une seconde zone d'habitat très arasé avec foyer, silos et fosses de rejets, ont livré du mobilier céramique de la même période. Dans la partie méridionale, une structure isolée est datée de ce même horizon céramique. Une série d'analyses au radiocarbone confirme ces datations.
Du début du I er siècle de notre ère à la première moitié du II e siècle
Au début du premier siècle un réseau fossoyé est aménagé dans la zone méridionale. Ce dernier est composé de trois fossés parallèles orientés nord-ouest/sud-est. Il forme un réseau de fossés orthonormés dont un tourne à angle droit vers le sud-ouest laissant entrevoir un enclos périphérique. Ce dernier présente des traces de curage, les deux autres sont rapidement comblés au début de l’époque romaine. L'emprise des
fouilles permet d'observer un enclos dont les dimensions sont supérieures à 144 m de long et 64 m de large. Ces fossés structurant l'espace voient l'installation d’un habitat. Celui-ci est remanié à diverses reprises. Des secteurs spécifiques lui sont associés: une zone de stockage, un secteur artisanal autour de grands foyers et des secteurs à vocation agropastorale. À proximité furent découverts deux bûchers funéraires. Il s’agit de fosses quadrangulaires présentant de nombreuses bûches carbonisées, des esquilles osseuses avec fragments de calotte crânienne, du verre fondu et des léments de parure en os. La fouille de ces structures funéraires a permis d'identifier plusieurs phases d'utilisations. Jouxtant le premier bûcher fouillé en 2001, une fosse a
livré de nombreuses esquilles et a permis d'identifier un rejet de curage de ce bûcher.
Durant le premier siècle, l'habitat se déplace d'une centaine de mètres au nord-est dans la zone centrale, avec un nouvel aménagement orthonormé de l'espace. Un enclos quadrangulaire et des fossés de partitions structurent l'espace sur un axe sud-ouest/nord-est. Ses dimensions sont de 140 m sur 80 m avec une extension possible vers le sud-est. Celui-ci est fortement perturbé par les installations édiévales et modernes. À cette époque, le premier réseau de fossés est abandonné, seul subsiste le fossé périphérique du premier enclos. Un fossé orienté sud-ouest/nord-est a fourni sur un tronçon la majorité du mobilier céramique datant du dernier quart du premier siècle au début du deuxième siècle de notre ère. Il est associé à quelques fosses arasées dont les alignements laissent entrevoir les vestiges d'un grand bâtiment d'habitation. Il semble se rattacher à une zone d’activités rurales dont les rejets sont liés à l'emploi de foyers. Durant cette période le côté sud-ouest du second enclos est curé à maintes reprises dans sa partie sud et prolongé dans sa partie nord. On peut donc y voir une continuité avec la première installation tant dans l'évolution du site que dans les activités. Durant la première partie du IIe siècle, ce secteur est abandonné.
Enfin en zone septentrionale, une autre fosse quadrangulaire a été identifiée comme un bûcher funéraire. Les vestiges osseux collectés sont peu nombreux et ne dépassent pas le demi centimètre, ce qui laisse à penser que le soin apporté à la collecte des os fut minutieux. Le mobilier céramique résiduel permet de l'attribuer à l'époque gallo-romaine.
De la fin du Haut Moyen Âge au début du Bas Moyen Âge
Après un long hiatus, le secteur est de nouveau habité au Moyen Âge. Les structures les plus intéressantes sont localisées dans la zone centrale, à proximité de la rive sud de l’ancien lit du cours d’eau local « La Becques ». Un fossé curviligne en bordure de la voirie de la Z.A. a livré un important lot de céramiques médiévales constitué principalement de pots à cuire globulaires et de poêlons. Ledit fossé pourrait ceinturer un habitat arasé. Un second fossé délimite un espace pouvant être interprété comme une cour. Cette occupation rurale au cœur d'un espace fossoyé est typique des Flandres. A l'extérieur fut mis au jour une dizaine de larges fosses aux creusements et comblements multiples — des fonds de cabanes, des fosses, un puits — contenant des pots globulaires en céramique rugueuse sombre. Ces structures sont à vocation artisanale et de stockage. Elles sont situées à proximité des fossés de drainage fonctionnant avec « La Becques », qui amènent l'eau vers l'intérieur des terres près de la zone d'activité. Aucune structure significative hormis deux fossés n’ont été détectée dans les zones méridionale et septentrionale.
Les périodes moderne et contemporaine
De nombreuses structures modernes se développent sur le site. Un réseau dense de profonds fossés axés nord-ouest/sud-est marque encore le paysage. Plusieurs structures quadrangulaires longues et étroites apparentées à des fonds de cabane ont livré du mobilier moderne. Une tranchée de la Première Guerre Mondiale, avec un aménagement en bois, contenait de nombreuses munitions et une pelle de manufacture allemande. Cependant, ce sont principalement les impacts d’obus et les points d’ancrage des lignes de barbelés qui ont perturbé la lecture du site.