Sigmund von Herberstein Research Papers (original) (raw)

„Le Grand”. Témoignages et interprétations Le prince Étienne de Moldavie (1457–1504), troisième du nom dans la dynastie fondée au XIVe siècle, est connu dans l’histoire des Roumains avec le surnom „le Grand”. Des recherches plus récentes... more

„Le Grand”. Témoignages et interprétations
Le prince Étienne de Moldavie (1457–1504), troisième du nom dans la dynastie fondée au XIVe siècle, est connu dans l’histoire des Roumains avec le surnom „le Grand”. Des recherches plus récentes ont déjà suggéré que le prince ait reçu ce surnom de son vivant, vers la fin de son règne (AP, VI, 2010, 1). Une nouvelle source, mise en valeur tout récemment, semble attester que le prince moldave était appelé „le Grand” dès 1473. L’analyse des sources continue maintenant avec les éditions de l’oeuvre du baron Sigismond von Herberstein,
Rerum Moscoviticarum Commentarii (l’édition latine, Bâle, 1556; allemande, Vienne, 1557; et italienne, Venise, 1550), qui rapportent le même surnom („ille magnus”, „der groß”, „quel gran”) appris, sans doute, à Moscou. En ce qui concerne les sources internes, il y a une note datant de 1509, dans laquelle Étienne est nommé „le Bon et le Vieux”. Cette dernière appellation, le Vieux, passée inaperçue jusqu’à présent, est très bizarre, car, d’habitude, ce surnom était attribué après le règne d’un homonyme (qui devait rester le Jeune); mais entre 1504 et 1509 la Moldavie n’a pas connu d’autre prince Étienne ! Peut-être faut-il interpréter ce témoignage selon la suggestion de Walther Kienast: le Vieux = le Grand ?! D’autre part, il y a aussi une inscription votive de Poutna, datée en 1481, dont l’authenticité a depuis toujours semblé douteuse justement à
cause de la présence de ce surnom (le Grand) joint non seulement au nom du prince Étienne, mais aussi à celui de son père, Bogdan II (1449–1451). Le dossier de ce monument épigraphique et héraldique prouve (mais on va lui consacrer toute une étude spéciale) l’authenticité du texte et des armoiries. L’ensemble des témoignages semble indiquer une évolution très intéressante de l’utilisation du surnom le Grand, suivant les projets du prince Étienne en matière de succession
dynastique (avec un tournant décisif en 1480–1481). Il est possible que ce surnom soit interprété comme une „constatation de puissance”.
L’Addendum est consacré à un autre témoignage, passé lui aussi inaperçu, à savoir le commentaire du Polonais Jan Herburt de Fulsztyn (c. 1524–1577) dans l’édition latine de son oeuvre, imprimée à Basel en 1571: „Stephanusque moritur,
Magnus Princeps”. Herburt suit de près l’historien Martin Cromer, mais cette annotation lui appartient. Il y a peut-être une relation entre les oeuvres de Cromer, de Herberstein (la version latine) et celle de Herburt: toutes les trois ont été
imprimées (1555, 1556, 1571) à Bâle dans l’imprimerie du célèbre Ioannes Oporinus.