Trente Glorieuses Research Papers - Academia.edu (original) (raw)

Les Trente Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975 est l'un des livres les plus importants de l'histoire économique ; rédigé et publié en 1979 par Jean Fourastié, il a fait sa renommée. Né le 15 avril 1907 à St-Benin d'Azy,... more

Les Trente Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975 est l'un des livres les plus importants de l'histoire économique ; rédigé et publié en 1979 par Jean Fourastié, il a fait sa renommée. Né le 15 avril 1907 à St-Benin d'Azy, Jean Fourastié est un économiste mais aussi un sociologue, un écrivain et un moraliste. Issu d'un petit village et d'une famille de paysans catholiques, il fait tout de même ses études dans des lieux d'éducation renommés à Juilly, en Île-de-France. En 1933 il obtient sa maîtrise de Sciences Politiques puis un doctorat en droit trois ans plus tard. Suite à ses études, il intègre de nombreuses administrations, où il collectionnera les plus hautes fonctions. En tant que Commissaire contrôleur général des Assurances, il avance une thèse sur le contrôle par l'État des sociétés d'assurances, qui aboutit à des réformes importantes au niveau des structures étatiques. Un peu plus tard en 1938 il crée, avec le professeur Maxime Malinski, un nouveau régime juridique d'assurance. Il occupe ensuite les fonctions de professeur au Conservatoire national des arts et métiers, de directeur d'études à l'école pratique des hautes études, puis le poste du président de la Commission de la main-d'oeuvre du CGP (Commissariat 1 Général au Plan). A la libération en 1945, Jean Fourastié commence à mettre en relations l'économie mondiale et l'économie française ; L'Économie française dans le monde qu'il publie en 1945 aux éditions PUF (Presses Universitaires Françaises) lui vaut pour la première fois la reconnaissance du monde scientifique. Il y affirme que la hausse du niveau de vie entraîne une consommation de masse et amène à «l'homme moyen». En parallèle à ses activités de rédaction d'articles pour le Figaro, il joue un rôle important sur le plan européen en occupant le poste de vice-président du Comité des questions scientifiques et techniques entre 1949 et 1955, ou celui de président du groupe de recherches de la C.E.C.A (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier). En 1978, il est élu président de l'Académie des sciences morales et politiques. Au total, Fourastié a écrit une quarantaine de livres, souvent rédigés avec l'aide de membres de son entourage, sa femme, sa fille, ou des amis. Une grande partie de ces oeuvres ont été traduites dans différentes langues étrangères, participant à la diffusion de ses théories. Dans un livre publié en 1949, «Le Grand Espoir du XXè siècle», il exprime son optimisme pour la reconstruction et l'avenir. Parmi ses oeuvres les plus connues on compte la «Productivité, prix et salaires», publié en 1957, «Pourquoi nous travaillons», deux ans plus tard et «Les Conditions de l'esprit scientifique» en 1966. Les Trente Glorieuses nous présentent une vision totalement positive des évolutions socio-économiques et institutionnelles qu'à vécues la France entre 1946 et 1975. On y décèle même une certaine nostalgie. C'est par son enseignement et surtout ses écrits que Fourastié est devenu une personne marquante de la seconde moitié du XXè siècle en France, mais aussi en Europe, et il faut penser qu'on a ici la thèse d'un homme qui a des connaissances et une expérience poussées des questions économiques de cette époque. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays industrialisés du du Nord, à savoir les pays européens, les pays d'Amérique du nord et le Japon, vivent une période d'accroissement économique intense et record, qui entraine avec elle une élévation sans précédent du niveau de vie, de l'espérance de vie, de l'hygiène et de la consommation. Cette période est marquée par des taux moyens d'accroissement économique de ces pays allant de 3 à 5%, par le plein emploi : les taux de chômage des pays industrialisés sont autour de 1 ou 2%, ce qui correspond à un chômage frictionnel et non conjoncturel. Le Commissariat général du Plan (CGP) était une institution française qui était chargée de définir 1 la planification économique du pays.