Western Esotericism Research Papers - Academia.edu (original) (raw)

A partir de trois concepts clefs ("secret", "occulte" et "merveille") envisagés sur une période définie (la Renaissance) le premier numéro d'Arcana Naturae (en cours d'impression) a permis d'établir la fécondité d'un champ de recherche,... more

A partir de trois concepts clefs ("secret", "occulte" et "merveille") envisagés sur une période définie (la Renaissance) le premier numéro d'Arcana Naturae (en cours d'impression) a permis d'établir la fécondité d'un champ de recherche, celui des sciences secrètes, et d'ouvrir sur elles divers points de vue. * Ce second numéro cherchera à approfondir certaines de ces pistes, en recentrant la focale sur un domaine plus précis : l'illusionnisme, ou autrement dit, la magie artificielle ou simulée. Inscrit dans l'immémoriale tradition des secrets, cet art de la fabrication de merveilles oscille entre deux pôles : la magie naturelle et la physique amusante, entre expérience magique et récréation ludique. L'illusionnisme met en jeu des connaissances expérimentales, de même que psychologiques ou encore techniques. C'est un savoir de l'esprit, du regard et de la main. A la Renaissance, par exemple, il intéresse tout autant le bateleur forain que le savant, le courtisan ou encore le théologien. Considéré depuis le XX e siècle, à tort, comme un divertissement puéril, le monde académique l'a généralement ignoré. Cependant, l'apparition du terme illusiographie, il y a quelques années, a permis d'attirer l'attention sur la légitimité épistémologique de cet objet singulier. Comme le montre le renouveau des études sur l'illusionnisme, cette discipline cristallise des enjeux épistémologiques forts, à la croisée-entre autres-de la sociologie, de l'ethnographie, de l'histoire des sciences et techniques, de l'art ou des spectacles. Mais ces études pionnières en appellent bien d'autres : le champ illusiographique reste encore à cartographier. Ainsi, Arcana Naturae souhaite contribuer à cette structuration en lui ouvrant un espace potentiel. Selon les termes de la profession de foi de la revue : Arcana Naturae « traite de l'ensemble des disciplines dites "secrètes", à savoir la magie, l'astrologie, l'alchimie, l'illusionnisme, la divination, etc., en explorant leur dimension conceptuelle et technique ainsi que leurs relations avec les débats religieux, philosophiques et scientifiques qui leur sont contemporains. La Revue a pour ambition d'aider à structurer une approche scientifique rigoureuse de ce savoir des marges. Elle cherche à frayer des voies nouvelles dans ce continent noir où se reflète la culture et la pensée de chaque époque. » Les articles chercheront à faire le point sur l'illusionnisme, envisagé dans ses différents aspects. Pour ce numéro thématique, Arcana Naturae n'impose pas de cadre géo-historique : les contributions pourront porter sur l'Antiquité, le Moyen-Âge, la Renaissance, l'Époque moderne et le XIX e siècle. L'"Occident" constituera par défaut le cadre des réflexions, mais des travaux pionniers concernant d'autres espaces géographiques (monde arabe, Asie, etc.) seraient plus que bienvenus. S'il est conseillé aux auteurs de s'appuyer sur un travail d'analyse historique critique et rigoureuse, mobilisant des exemples précis, ils devront également inscrire leur réflexion dans un cadre plus vaste qui cherchera à rendre sensible l'esprit de l'illusionnisme durant chacune de ces époques. A travers cet ensemble d'études, l'enjeu pour Arcana Naturae est de rendre sensible au lecteur "profane" les multiples enjeux et échos de cet art. En un mot : au-delà du simple divertissement, qu'est-ce qui se joue réellement dans l'illusionnisme ?