Mireur (original) (raw)

(Jacques-Olivier Boudon, La Campagne d'�gypte, Paris, Belin �diteur/Humensis, 2018)

Dans ses m�moires Desvernois �crit :
� Les g�n�raux Desaix, Belliard, Mireur, Friant se r�crient ; aux m�mes souffrances physiques ils ajoutent la souffrance morale,
plus poignante encore, t�moins impuissants et navr�s de tant de mis�res !
� Comme vous, braves soldats, s'�crie avec v�h�mence le g�n�ral Mireur, nous souffrons de la faim,
de la soif, de la fatigue et de la chaleur ; mais vous vous rappelez le proverbe : quand le vin est tir�, il faut le boire...�
� ces mots, les soldats reprennent leur gait�. � Si le vin est tir�, r�pondenr-ils, nous sommes press�s de le boire.
Est-il vieux ? Est-il nouveau ? Est-ce du Bordeaux, du Bourgogne ou du Champagne ? Bois toujours, il ne te grisera pas. �
Et les propos joyeux s'�l�vent, provoqu�s par le mot de Mireur qui suffit � faire marcher la troupe jusqu'� la nuit.
�...�
L'arm�e tout enti�re se concentra � Damanhour ; Kl�ber, rest� � Alexandrie pour soigner sa blessure, fut remplac�
dans le commandement de sa division par le g�n�ral Dugua.
Le 11 juillet, le g�n�ral en chef arriva sur les 11 heures du matin et descendit, triste et sombre, chez le cheik-el-beled ;
g�n�raux et chefs de corps accoururent lui porter leurs compliments. Pour ma part, j'accompagnai les chefs d'escadron Detr�s et de la Salle.
Dans l'apr�s-midi de son arriv�e, le g�n�ral en chef pr�sida un conseil de guerre o� tous les g�n�raux assist�rent.
Plusieurs se plaignirent assez vivement de ce qu'aucune distribution n'avait �t� faite lors du d�barquement au Marabout,
et que la m�me incurie avait valu � la division d'avant-garde une perte de plus de 1 500 hommes.
Le g�n�ral Mireur, qui portait la parole, au nom se ses coll�gues, s'anima de plus en plus et s'abandonna aux funestes pressentiments
qui l'agitaient � propos de l'exp�dition d'outre-mer dans laquelle la France venait de s'engager.
�...�
La courageuse et noble franchise du g�n�ral Mireur, ne trouva pas d'�cho dans le conseil de guerre ; et, sans r�pliquer un seul mot,
le g�n�ral en chef rompit le conseil et leva la s�ance : il voulait conqu�rir l'�gypte sur le champ.
Le g�n�ral Mireur avait parl� en politique conscencieux et en homme d'honneur d�vou� � sa patrie :
il savait que le g�n�ral en chef l'estimait pour son caract�re et ses talents.
Malgr� tout, connaissant la susceptibilit� de Bonaparte, il pr�voit que c'en �tait fait de sa carri�re et n'attendait plus que froideurs,
contradictions, d�go�ts, il monta � cheval le lendemain matin avant le jour, s'enfon�a dans le d�sert et se br�la la cervelle.
On a voulu dire qu'il avait �t� tu� par les Arabes : cela n'est pas.
Avec quelques camarades, je fus � sa recherche et le trouvai �tendu � terre, tenant � la main le pistolet
dont il s'�tait servi dans son suicide.
Son chapeau brod�, son sabre, sa montre, son argent d�posaient que les Arabes n'en avaient pas m�me approch� ;
son cheval revenu en libert� au camp en �tait une nouvelle preuve. �
(Albert Dufourcq, M�moires du g�n�ral Baron DESVERNOIS 1789-1815, Paris, L.C.V. Services, 2009)

Cette version du suicide selon le g�n�ral Desvernois est reprise par Christian Nique, secr�taire perp�tuel de l'Acad�mie
des sciences et lettres de Montpellier (Bulletin de l'Acad�mie des sciences, vol. 53, suppl.2 (2022))
https://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition
/fichiers_conf/NIQUE-V2-CHAMPOLLION-2022.pdf
Dans L'exp�dition d'Egypte d'Edouard de Villiers du Terrage, Paris, Cosmopole, 2001,
Bonaparte est dit quitter Alexandrie le 7 juillet 1798 avec tout l'�tat-major et une division.

Ceci est confirm� par Kl�ber qui �crit dans son premier carnet : Le g�n�ral en chef �tait parti le 19 au soir,
c'est-�-dire le 7 juillet au soir (d'Alexandrie o� se trouvait Kl�ber)
Charles Morand �crit : � L'arm�e partit le 19 messidor (7 juillet) se dirigeant vers Le Caire.
Le g�n�ral Kleber commanda la ville d'Alexandrie. �
(St�phane Le Cou�dic, L'�tat-major de Kleber en �gypte 1798-1800, Paris, La Vouivre, 1997)

Dans Michel Legat, Avec Bonaparte en Orient 1798-1799 T�moignages, Bertrand Giovanangeli �diteur, 2012,
selon t�moignage de Kl�ber, Bonaparte parvient � El-Ramanieh le 10 juillet 1798 :
� La division Desaix, qui formait l'avant-garde, atteignit enfin El-Ramanieh sur la rive du Nil
o� Bonaparte parvint lui-m�me le 10 juillet. De l�, il �crivit au g�n�ral Dugua
de pr�cipiter son mouvement et de faire acc�l�rer celui de la flotille. �
Bonaparte est donc pass� par Damanhour entre le 8 et le 10 juillet 1798.