Claude Lecouteux (original) (raw)
10 mars 2015
Les sagas ne parlent pas d'un usage que nous a r�v�l� l'arch�ologie : d�s le IIIe si�cle de notre �re, au Danemark, dans l'�le de Gotland (Su�de) et en Allemagne du Sud des pi�ces de monnaie sont d�pos�es dans la bouche des morts. � Hassleben (Thuringe) par exemple, un squelette avait dans la bouche un aureus de Gallien (253-268). On a cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un emprunt � la Rome antique ; la pi�ce aurait servi � payer Charon, le nocher des enfers. L'hypoth�se s'est r�v�l�e erron�e et le droit germanique ancien apporte la r�ponse : il s'agit de la repr�sentation symbolique de la part du mort. Le tr�pass� a le droit de conserver un tiers de ses richesses, ce qui, � l'origine, doit lui permettre de mener une vie d�cente outre-tombe. Le sens s'en perd au Moyen �ge o� les lois font de nombreuses allusions � cette part, mais le souvenir s'en est bien conserv� dans les traditions populaires.
Ici, on dit : "Il faut mettre de l'argent dans la bouche des morts afin qu'ils ne reviennent pas s'ils ont cach� un tr�sor" ; et l� on affirme : "Celui qui enterre son argent devra revenir tant qu'on ne l'aura pas trouv�." Tout un ensemble de contes et de l�gendes s'est d�velopp� � partir de ces notions, et plus d'une fois les spectres rev�tent la fonction de gardien des tr�sors enfouis. (...) P45.
02 novembre 2012
L'histoire du loup-garou rel�ve du mythe si nous d�finissons le terme comme "discours", selon son acceptation grecque. Mais que nous dit le mythe, que nous rapporte-t-il ? Il exprime la crainte que la composante animale propre � chaque homme l'emporte sur son humanit� et transforme ainsi une cr�ature en ennemie de la soci�t�.
(Introduction, Proc�s, p.30)
18 mars 2015
[� propos des poltergeists] Pour Luther, il s'agit l� d'une illusion diabolique que l'on peut dissiper par la pri�re !
19 ao�t 2015
Si nous consid�rons les apparitions des d�funts, nous constatons qu'il en existe plusieurs cat�gories. Ceux qui sont visibles et ectoplasmiques - les fant�mes - ; ceux qui rien ne distingue vraiment des vivants - les revenants proprement dit - ; ceux qu'on ne voit pas mais entend - une certaine cat�gorie de poltergeists. Les premiers se manifestent surtout en r�ve ou, s'ils hantent un lieu, n'ont cure des gens qui y vivent et vaquent � leurs occupations, toujours les m�mes. Les seconds forment une famille tr�s diversifi�e et dont on peut avancer une typologie en s'appuyant sur les mode d'action.
26 septembre 2015
Ajoutons un d�tail qui a fait coul� beaucoup d'encre du XVIIIe si�cle et que les rapports officiels �voquent � demi mot pour des raisons qui se comprennent : s'il s'agit du corps d'un homme vampire, son p�nis est en �rection, un d�tail que les romanciers n'ont jamais os� reprendre pour des raisons de biens�ance.
08 octobre 2016
Voil� avec pr�cision, chose par chose, ce que je t�moigne avec toute certitude. A d'autres peut-�tre plus tard � expliquer la clef du myst�re ?
24 juillet 2015
Encore moins famili�re au grand public que la mythologie celtique qui b�n�ficie depuis de longues ann�es d'un int�r�t enviable, la mythologie germanique reste, en France, un domaine peu connu que l'on juge essentiellement � travers la T�tralogie wagn�rienne, ce qui lui a fait plus de mal que de bien.
En outre, r�cup�r�e par les pan-germanisme et l'id�ologie nazie, elle a mauvaise r�putation, soup�onn�e qu'elle est de v�hiculer des id�es pernicieuses. Heureusement, il n'en est rien, et le m�susage qui en a �t� fait reposait sur une interpr�tation fallacieuse de ses donn�es, sur le mythe moderne du Germain blond et aryen.
11 ao�t 2015
Pour d�naturer les croyances dont il vient d'�tre question, l��glise poss�dait en quelque sorte une matrice dans la tradition elle-m�me. Le processus de diabolisation ne surgit pas ex nihilo mais est facilit� par des croyances qui existent d�j� bien avant le christianisme. Il existe une autre troupe dangereuse et noctambule, celle des d�mons qui, � la tomb�e de la nuit au chant du coq, ont toute libert� de se livrer � leurs activit�s.
18 juillet 2015
Lorsqu'un homme laisse � sa mort un excellent souvenir, lorsque sa vie fut b�n�fique � la communaut�, il jouit, peu de temps apr�s sa disparition, d'un statue particulier : les pa�ens en font un dieu ou un g�nie, les chr�tiens, un saint, la r�action est la m�me !
21 septembre 2015
Il faut donc vivre sa vie jusqu'au bout, accomplir sa destin�e, respecter le temps allou� par les dieux, sinon l'au-d�l� nous refuse, et il n'y a pas de "tr�pas", au sens �tymologique du terme, c'est-�-dire de passage de l'autre c�t�.