Ingmar Bergman (original) (raw)
Sourire d'une nuit d'été, extrait 1
07 d�cembre 2014
Mes cauchemars sont toujours noy�s, inond�s de soleil et je hais les r�gions m�diterran�ennes justement pour cette raison. [...] Quand je vois un ciel infini sans nuage, je me dis, tiens c'est peut-�tre la fin de notre plan�te
-Entretien avec Stig Bj�rkman, 1973-
07 janvier 2014
Au milieu de tout ce fatras, j��prouve pour lui une tendresse d�sesp�r�e. Je comprends son angoisse, ce sentiment de vide qui est en lui et son ennui, sa panique. Et je crois �trangement qu�il conna�t de moi quelque chose que personne d�autre que lui ne conna�t.
26 juillet 2015
Le journal d'Agn�s:
J'ai parfois envie de poser mes mains sur mon visage et de ne plus jamais les enlever. Que vais-je devenir, moi et ma solitude? Longues les journ�es, silencieuses les soir�es, et les nuits sans sommeil. Que faire de tout ce temps qui d�ferle sur moi? Alors je me r�fugie dans mon d�sespoir et le laisse me consumer. J'ai remarqu� si je tente de l'�viter ou de le retenir � l'�cart, tout est plus difficile. Il est pr�f�rable de s'ouvrir, d'accueillir ce qui vous tourmente ou vous fait mal, de ne pas fermer les yeux ou se d�rober comme je faisais avant.
16 octobre 2012
Johan : Je vais dire une banalit�. Mais pour tout ce qui touche aux sentiments, nous sommes des analphab�tes. Et c�est un fait regrettable qui n�est pas seulement valable pour toi et pour moi, mais pratiquement pour tous les hommes. Nous apprenons tout sur notre anatomie, tout sur l�agriculture en Nouvelle-Z�lande, la racine carr�e de pi, tout ce que tu voudras, mais sur notre �me, pas un mot. Nous sommes d�une ignorance stup�fiante tant en ce qui nous concerne qu�en ce qui concerne les autres. De nos jours, on dit un peu vaguement qu�il faut �lever les enfants dans des id�es d�humanit� et de compr�hension, des id�es de coexistence, d��galit�, enfin tous les mots du vocabulaire � la mode. Mais personne ne s�est jamais dit qu�il fallait que nous apprenions d�abord quelque chose sur nous-m�mes et sur nos propres sentiments. Notre peur, notre solitude, notre col�re. Sur ce chapitre nous sommes abandonn�s, ignorants, remplis de mauvaise conscience et d�ambitions d��ues. Il est presque inconvenant de donner conscience de son �me � un enfant. C�est tout juste si on ne nous regarde pas comme un vilain monsieur. Comment pourra-t-on jamais comprendre quelque chose aux autres, si on ne sait rien sur soi.
09 janvier 2014
Chaque jour, chaque heure, chaque minute de notre vie est quadrill�. Et dans chaque petit carr�, il est inscrit ce que nous devons faire. Les carr�s se remplissent au fur et � mesure et bien longtemps � l�avance. Et qu�il y ait soudain un carr� sans rien de pr�vu, nous voil� pris de panique et nous nous d�p�chons de le remplir avec toutes sortes de pattes de mouches.
21 janvier 2014
Pourquoi se priver de tout ce qui est bon en ce monde. Pourquoi ne pas avoir le droit d��tre grands et gros et joyeux. Imagine un peu ce qu�on serait bien tous les deux. Tu te souviens de tante Miriam et oncle David. Rappelle-toi comme ils �taient bien et comme leur vie �tait douillette et comme ils �taient gros. Et tous les soirs, ils allaient se coucher dans leur grand lit qui grin�ait en se tenant par la main et ils �taient contents d��tre l�un avec l�autre tout gros qu�ils �taient.
15 ao�t 2014
Comment parler de ce qui n�a pas de mot. Comment expliquer que cela m�ennuie de faire l�amour, m�me si techniquement, tout se d�roule parfaitement. Comment expliquer qu�on a envie de te battre quand on te voit toute propre et toute jolie en train de d�guster tes �ufs � la coque au petit-d�jeuner ?
30 juillet 2015
Je ne pleure pas ce qui n�est plus. Les enfants grandissent. Les liens se d�nouent. L�amour a une fin et la tendresse et l�amiti� et l�esprit de communaut�. Il n�y a rien d�extraordinaire � �a. C�est tout simplement comme �a.
01 ao�t 2015
Sais-tu ce que tu as tout le temps fait ? Tu as exploit� ton sexe. C��tait devenu la monnaie d��change. Si je te faisais l�amour un jour, il �tait sous-entendu que le jour suivant, cela te serait �pargn�. Si j�avais �t� bien gentil, bien mignon, si je t�avais donn� un coup de main, j�avais ma r�compense : une petite r�cr�ation au lit. Si j�avais �t� d�sagr�able et si j�avais os� critiquer quelque chose, alors on se vengeait et tu te retirais dans ton coin. Et je me r�signais ! Quand je pense � ton comportement avec moi, c��tait parfaitement grotesque. Tu �tais pire qu�une putain.
05 juin 2019
" Le vide est le miroir de mon visage, je veux savoir pour ne plus croire. Je veux que dieu me tende la main, qu'il me d�voile son visage et qu'il me parle".
Antonius �labore � l�aide de ses valeurs de l'instant la mise en pages de ses r�flexions.
L'espoir d�une r�v�lation consciente. Une approche religieuse pure d�couverte sur le pr� ou lors de la travers�e de villages tum�fi�s.
Une nouvelle perception faisant de cet ind�cis un r�f�rant convertit par une image, un comportement ou un mot r�v�lateur contre v�rit�s d'une �poque souill�e par la d�mence les �pid�mies et les mal�dictions.
Les yeux exorbit�s d�une sorci�re au b�cher scrut�s intens�ment afin d�y percevoir une illumination au seuil du passage dans l�au del� s�av�rent d�cevant.
Qui a-t-il apr�s la mort ? A quoi sert la vie ? Quelle est notre mission sur terre ?
Le contexte m�di�val extr�mement �pur� de toute sensibilit� ass�che les �mes � la recherche d�une autre dimension que celle d'un monde ou chaque rencontre ne fait qu'entretenir un territoire d�vast� aux portes de l�ali�nation.
L'�poque est n�buleuse, croupie dans ses superstitions, pille les cadavres, r�tit les illumin�s, sarabande sur les cr�tes.
Un monde � la d�rive sombre dans la folie tout en qu�tant sa r�demption pendant qu'un interrogatif recherche d�sesp�r�ment une r�ponse afin d'apaiser ses m�ditations m�taphysiques.
Ou sont nos rep�res? Qu'est ce que la v�rit�?
Antonius vivant au jour le jour d�sire tout connaitre, tout ressentir dans une vie �ph�m�re rong�e par la guerre, le rituel, la sorcellerie et les �pid�mies.
Comment conqu�rir une autre �chelle au contact de contemporains soumis ou d�stabilis�s par le monde qui les entourent ?
Ne serions nous pas finalement que des Antonius des temps modernes.
Des �tres d�sirant en savoir plus mais emp�tr�s dans une imagerie quotidienne d�cevante priv�e d'�l�ments porteurs leur permettant d'acqu�rir une nouvelle grandeur.
Le septi�me sceau Igmar Bergman 1957.