OGIVE : Etymologie de OGIVE (original) (raw)

TLFi OGIVE, subst. fém.Étymol. et Hist. 1. a) 1260 «arc diagonal bandé sous une voûte en arc brisé» (Villard de Honnecourt, Album, fo32, éd. H. R. Hahnloser, p.170 et planche 63); b) 1347 crois d'augives (Doc. ds Ann. archéol., t.2, 1845, p.44); xives. croisée d'ogive (Doc., ibid., t.2, p.40); c) 1472 oysive de voote (Doc. ds Gay); 1676 voute d'ogive (Félibien, p.776); 2. 1668 «arcade formée par deux arcs de cercle égaux qui se coupent en formant un angle aigu» (J. Lopès, L'Église métropolitaine et primatiale de St André de Bourdeaux, p.21: arceaux en augive); 3. 1890 arm. (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., t.1, p.132); 4. 1962 «partie antérieure d'un engin, d'un projectile de l'artillerie atomique, qui contient la charge nucléaire» (Goldschmidt, loc. cit.). Mot d'orig. incertaine. On a voulu voir dans ogive un empr. à l'esp. algibe, aljibe «citerne», lui-même empr. à l'ar. hisp. *al-djibb, altération de l'ar. class. al-djubb «_id._», en raison, d'une part, de l'équivalence du fr. croix d'augive, croisée d'augive (supra) avec l'esp. boveda de aljibe littéral. «voûte de citerne» d'où p. ext. «voûte d'arête, voûte d'ogive» et, d'autre part, des formes anc. oegive, augive, orgive (v. Gdf. Compl. et Doc. ds M. Aubert, Les plus anciennes croisées d'ogives, Paris, 1934, pp.167-169) quisemblaient représenter des essais de transcr. de l'esp. algibe (cf. G. S.Colin ds Romania t.63 1937, pp.377-381); mais boveda de aljibe ne semble pas att. av. 1661 (v. Cor.-Pasc.). La ressemblance du fr. ogive avec l'angl. ogee «arc brisé; genre de moulure» (1428-29 ds NED), lui-même prob. empr. à un anglo-norm. *ogé, du lat. obviatum «qui va à l'encontre de» (part. passé de obviare, v. obvier), fait plutôt penser à un élargissement du type *obviativa, du lat. obviata, fém. de obviatum (cf. C.Brunel ds Romania t.81 1960, pp.289-295).