LE SAVIEZ-VOUS ? Le 18 juin 1940, Winston Churchill a aussi prononcé un discours historique (original) (raw)
Le 18 juin 1940, quelques heures avant le général de Gaulle, le Premier ministre britannique Winston Churchill a également prononcé un discours historique. Découvrez cette histoire dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire".En écoutant le récit consacré à l'appel du 18 juin 1940 par le général de Gaulle vous avez peut-être eu envie d'en savoir plus sur le discours prononcé par Winston Churchill le même jour devant la Chambre des Communes. Dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire" , le spécialiste histoire Jean des Cars vous raconte comment le discours du Premier ministre britannique a lui aussi marqué l'histoire. Arrivé depuis seulement quelques semaines au pouvoir après le désastre des troupes anglaises en Norvège, la tâche de Churchill n’était pas facile. Il n’était pas aimé de son ministre de l’Intérieur, Chamberlain, ex-Premier ministre, ni de celui des Affaires Étrangères, lord Halifax. Ceux-ci ne rêvaient que de le pousser à la faute pour reprendre le pouvoir. Le premier discours de Churchill aux Communes, le 13 mai 1940, est célèbre. C’était celui dans lequel il annonçait : "Je n’ai rien d’autre à vous offrir que du sang, de sueur et des larmes".Il expliquait que le seul but qu’il proposait était : "La Victoire ! La Victoire ! La Victoire !"Halifax et Chamberlain avaient peu apprécié. Ils étaient partisans d’une négociation avec l’Allemagne et non d’une guerre à outrance. Mais Churchill va se révéler un tacticien de génie. Le 25 mai, la totalité de l’armée britannique sur le sol français se retrouve encerclée par les Allemands à Dunkerque. La Royal Navy ne peut venir à leur secours car elle serait sans doute détruite par l’aviation allemande avant d’atteindre Dunkerque.Le triomphe de ChurchillChurchill a alors l’idée audacieuse de l’Opération Dynamo : il demande à tous les propriétaires de bateaux privés, de toutes tailles, de se porter au secours des troupes anglaises. Le 4 juin, l’opération se termine par un succès. 335.490 hommes seront évacués ! C’est un miracle. Churchill va alors prononcer un autre discours ce 4 juin, devant les Communes. C’est une allocution où il considère que cette évacuation réussie, sans être une victoire, est un bon début. Le Royaume-Uni se battra partout, sur les mers, sur terre et dans les airs.C’est un triomphe ! Churchill a pour lui le Parlement, le roi George VI et surtout le peuple britannique. C’est alors que survient la débâcle française et un deuxième miracle pour Churchill : l’arrivée du général de Gaulle à Londres. Et c’est là qu’advient le discours du 18 juin devant la chambre des communes. Churchill commence par : "Nous maintiendrons toujours nos liens de camaraderie avec le peuple français". Et il ajoute : "Les Tchèques, les Polonais, les Finlandais, les Belges ont uni leur cause à la nôtre. Tous ces pays seront libérés".Des rapports pas toujours simples avec de GaulleSi La France ne fait pas partie des pays qui seront libérés c’est que le gouvernement du maréchal Pétain est en train de négocier les conditions de la paix. Et s’il a mis en tête de son discours "le peuple français", c’est parce que Churchill sait déjà que la France sera occupée. Mais il sait aussi que dans une heure ou deux le général de Gaulle va prononcer son appel à la Résistance des Français.Il faut rappeler qu’à Londres, plusieurs gouvernements européens en exil appelaient aussi à la Résistance. La France en fait désormais partie. Les rapports de Churchill avec de Gaulle n’ont pas été faciles. De Gaulle a bénéficié du soutien du roi George VI dans les moments difficiles. Deux caractères sans doute trop affirmés, trop d’intransigeance. De Gaulle devait s’imposer, Churchill le supportait mal. Néanmoins, leur rencontre a été un élément déterminant de la poursuite de la guerre. Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple Podcasts , SoundCloud , Dailymotion et YouTube , ou vos plateformes habituelles d’écoute.>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1 "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 StudioAuteur et présentation : Jean des Cars Cheffe de projet : Adèle PonticelliRéalisation : Laurent Sirguy et Guillaume VasseauDiffusion et édition : Clémence OlivierGraphisme : Europe 1 StudioBibliographie : Denis Tillinac Dictionnaire Amoureux du Général (Plon, 2020), François Kersaudy Winston Churchill (Tallandier, 2011), Sous la direction de Patrice Gueniffey et François-Guillaume Lorrain Les grandes décisions de l’histoire de France (Perrin / Le Point, 2018)
ENTRETIEN - Crimes et psychose à la Belle Époque
À partir de 1871, après la fin de la guerre franco-prussienne, la France connaît période de paix longue de quatre décennies. Durant cette période que l'on surnommera plus tard la "Belle Époque", le pays est marqué par l’essor industriel et les progrès techniques.
Pourtant, cette prospérité est entachée par une peur, celle du crime. Dans des villes en pleine croissance, la violence s’intensifie et se transforme en crimes organisés. Une angoisse nourrie par la presse populaire, qui reprend les méfaits sans ménagement pour en faire leurs choux gras…
Pour tout comprendre de cette psychose criminelle à la Belle Époque, Virginie Girod reçoit Bruno Fuligni, historien et auteur d’une trentaine de livres sur l’histoire politique et les secrets d’État.
12 février 2025 - 19 min
HOMMAGE - Entretien avec Martin Aurell, grand historien du Moyen-Âge
L'équipe d'Au cœur de l'Histoire a appris avec tristesse la disparition de l'historien Martin Aurell. Grand spécialiste du Moyen-Âge, Martin Aurell était un savant d'une humilité rare, marquant ses interlocuteurs par sa gentillesse et son souci de transmettre.
En novembre dernier, il était intervenu au micro de Virginie Girod afin de déconstruire les idées reçues sur sa période de prédilection. Nous rediffusons cet épisode pour lui rendre hommage.
11 février 2025 - 20 min
[2/2] Landru : enquête de police et féminicides
Virginie Girod raconte les crimes du tueur en série Henri Désiré Landru (1869-1922), ayant défrayé la chronique au début du XXe siècle.
Dans le deuxième épisode de ce double récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Henri Désiré Landru (1869-1922) est arrêté en avril 1919, suspecté d'avoir assassiné plusieurs femmes. Dans sa maison de Gambais, dans les Yvelines, les enquêteurs s'intéressent à une cuisinière, dans laquelle sont retrouvés des dizaines de morceaux d'os humains. Quelques mois plus tard, le procès du "Barbe-Bleue de Gambais" fait les choux gras des journaux. En février 1922, Landru est exécuté à la prison de Versailles. Il aura fait 11 victimes.
10 février 2025 - 11 min
[1/2] Landru : enquête de police et féminicides
Virginie Girod raconte les crimes d'Henri Désiré Landru (1869-1922), célèbre tueur en série du XXe siècle.
Dans le premier épisode de ce double récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Landru, établi à Gambais, dans l'Ouest parisien, multiplie les petites escroqueries et effectue quelques séjours en prison. Parallèlement, à Paris, l'inspecteur Jules Belin traite plusieurs affaires de disparitions suspectes : deux veuves se sont volatilisées. Son enquête le met sur les traces de Landru. En avril 1919, ce dernier est arrêté pour assassinats.
10 février 2025 - 15 min
[TEASER] Landru, le tueur aux petites annonces
Connaissez-vous le “Barbe-Bleue de Gambais” ? Au début du XXe siècle, Henri Désiré Landru publie des petites annonces pour rencontrer des femmes… Qu’il assassine ensuite. Que fait-il des corps ? La réponse se trouve dans une cuisinière retrouvée par les enquêteurs.
La semaine prochaine, dans Au cœur de l’Histoire, plongez au cœur de l'une des affaires criminelles les plus suivies du siècle dernier, à travers un double récit inédit consacré à Landru.
9 février 2025 - 01 min
ENTRETIEN - Vandalisme et destruction de statues pendant la Révolution française.
Le 14 juillet 1789, la Révolution française débute par la démolition d’un symbole de l’absolutisme royal : la prison de la Bastille. Alors que la monarchie agonise, l’on cherche à renouveler l’espace public par la destruction et le remplacement des symboles de l’Ancien Régime. Statues, monuments à la gloire des rois de France sont la cible de certains révolutionnaires, alors qu'émergent des notions clé, parfois opposées, celle de régénération, de vandalisme et de patrimoine.
Pour évoquer ces questions, Virginie Girod reçoit l’historien Loris Chavanette. Spécialiste de la Révolution française, il a consacré plusieurs ouvrages à cette période.
8 février 2025 - 20 min
L’incendie du Reichstag, première marche vers la dictature
Virginie Girod raconte l'incendie du Reichstag, le coeur de la démocratie allemande, dans un récit inédit d'Au coeur de l'Histoire.
Le 27 février 1933, à Berlin, Adolf Hitler, récemment nommé chancelier, dîne avec Joseph Goebbels quand le téléphone sonne. Au bout du fil se trouve Ernst Hanfstaengl, chargé des relations avec la presse étrangère. Agité, il annonce au futur artisan de la propagande nazie que le palais du Reichstag, qui abrite le Parlement allemand, est en flammes. Cet incendie, d'origine criminelle, est instrumentalisé par le nouveau régime afin d'instaurer une dictature. En Allemagne, c'est le début de l'ère national-socialiste, qui marquera au fer rouge l'Europe entière.
7 février 2025 - 15 min
La Commune de Paris : une capitale en feu
Virginie Girod raconte la Commune de Paris, dans un épisode inédit d'Au coeur de l'Histoire.
En 1870, la France est envahie par la Prusse. Paris, assiégée, refuse de capituler. Dans ce contexte, la Commune rejette la nouvelle Assemblée nationale issue des élections de février 1871 et favorable à la paix. Une guerre sans merci débute alors, et voit s'opposer la Commune de Paris et les forces menées par le gouvernement d'Adolphe Thiers. Pendant deux mois, la ville est à feu et à sang. Alors que la répression fait rage, de nombreux monuments parisiens sont incendiés.
6 février 2025 - 15 min
ENTRETIEN - Van Gogh, un artiste maudit ?
Le 29 juillet 1890, le peintre néerlandais Vincent Van Gogh (1853-1890) meurt à Auvers-sur-Oise, deux jours après s'être tiré un coup de revolver dans la poitrine. Ce suicide, comme le train de vie du célèbre peintre, contribue à alimenter le mythe de l'artiste maudit qui, aujourd'hui encore, entoure sa figure.
Pour déconstruire cette légende tenace, Virginie Girod reçoit Wouter van der Veen. Historien de l’art, grand spécialiste de la vie et de l'oeuvre de Vincent Van Gogh, il est secrétaire général et directeur scientifique de l'Institut Van-Gogh.
5 février 2025 - 22 min
[2/2] Camille Claudel, sculpture et paranoïa dans l’ombre de Rodin
Virginie Girod raconte la descente aux enfers de Camille Claudel (1864-1943), l'une des artistes les plus importantes du XIXe siècle.
Dans le second épisode de ce double récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Camille Claudel sculpte le marbre, le grès et le bronze et s'impose comme une statuaire de génie, présentant ses œuvre au Salon, la manifestation artistique de référence. Elle poursuit une liaison passionnée avec Auguste Rodin, qui lui promet monts et merveilles. Isolée, Camille Claudel sombre progressivement dans la folie. En 1913, elle est arrachée à son atelier parisien du quai Bourbon pour être internée. Elle passera à l'asile les trente dernières années de sa vie.
3 février 2025 - 13 min
Le 18 juin 1940, quelques heures avant le général de Gaulle, le Premier ministre britannique Winston Churchill a également prononcé un discours historique. Découvrez cette histoire dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire".
En écoutant le récit consacré à l'appel du 18 juin 1940 par le général de Gaulle vous avez peut-être eu envie d'en savoir plus sur le discours prononcé par Winston Churchill le même jour devant la Chambre des Communes. Dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire" , le spécialiste histoire Jean des Cars vous raconte comment le discours du Premier ministre britannique a lui aussi marqué l'histoire.
Arrivé depuis seulement quelques semaines au pouvoir après le désastre des troupes anglaises en Norvège, la tâche de Churchill n’était pas facile. Il n’était pas aimé de son ministre de l’Intérieur, Chamberlain, ex-Premier ministre, ni de celui des Affaires Étrangères, lord Halifax. Ceux-ci ne rêvaient que de le pousser à la faute pour reprendre le pouvoir.
Le premier discours de Churchill aux Communes, le 13 mai 1940, est célèbre. C’était celui dans lequel il annonçait : "Je n’ai rien d’autre à vous offrir que du sang, de sueur et des larmes".
Il expliquait que le seul but qu’il proposait était : "La Victoire ! La Victoire ! La Victoire !"
Halifax et Chamberlain avaient peu apprécié. Ils étaient partisans d’une négociation avec l’Allemagne et non d’une guerre à outrance. Mais Churchill va se révéler un tacticien de génie. Le 25 mai, la totalité de l’armée britannique sur le sol français se retrouve encerclée par les Allemands à Dunkerque. La Royal Navy ne peut venir à leur secours car elle serait sans doute détruite par l’aviation allemande avant d’atteindre Dunkerque.
Le triomphe de Churchill
Churchill a alors l’idée audacieuse de l’Opération Dynamo : il demande à tous les propriétaires de bateaux privés, de toutes tailles, de se porter au secours des troupes anglaises. Le 4 juin, l’opération se termine par un succès. 335.490 hommes seront évacués ! C’est un miracle. Churchill va alors prononcer un autre discours ce 4 juin, devant les Communes. C’est une allocution où il considère que cette évacuation réussie, sans être une victoire, est un bon début. Le Royaume-Uni se battra partout, sur les mers, sur terre et dans les airs.
C’est un triomphe ! Churchill a pour lui le Parlement, le roi George VI et surtout le peuple britannique. C’est alors que survient la débâcle française et un deuxième miracle pour Churchill : l’arrivée du général de Gaulle à Londres. Et c’est là qu’advient le discours du 18 juin devant la chambre des communes. Churchill commence par : "Nous maintiendrons toujours nos liens de camaraderie avec le peuple français". Et il ajoute : "Les Tchèques, les Polonais, les Finlandais, les Belges ont uni leur cause à la nôtre. Tous ces pays seront libérés".
Des rapports pas toujours simples avec de Gaulle
Si La France ne fait pas partie des pays qui seront libérés c’est que le gouvernement du maréchal Pétain est en train de négocier les conditions de la paix. Et s’il a mis en tête de son discours "le peuple français", c’est parce que Churchill sait déjà que la France sera occupée. Mais il sait aussi que dans une heure ou deux le général de Gaulle va prononcer son appel à la Résistance des Français.
Il faut rappeler qu’à Londres, plusieurs gouvernements européens en exil appelaient aussi à la Résistance. La France en fait désormais partie. Les rapports de Churchill avec de Gaulle n’ont pas été faciles. De Gaulle a bénéficié du soutien du roi George VI dans les moments difficiles. Deux caractères sans doute trop affirmés, trop d’intransigeance. De Gaulle devait s’imposer, Churchill le supportait mal. Néanmoins, leur rencontre a été un élément déterminant de la poursuite de la guerre.
"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio
Auteur et présentation : Jean des Cars
Cheffe de projet : Adèle Ponticelli
Réalisation : Laurent Sirguy et Guillaume Vasseau
Diffusion et édition : Clémence Olivier
Graphisme : Europe 1 Studio
Bibliographie : Denis Tillinac Dictionnaire Amoureux du Général (Plon, 2020), François Kersaudy Winston Churchill (Tallandier, 2011), Sous la direction de Patrice Gueniffey et François-Guillaume Lorrain Les grandes décisions de l’histoire de France (Perrin / Le Point, 2018)
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