Le procureur national antiterroriste alerte d’un «retour de la menace djihadiste en France» (original) (raw)
Publié le 11 février à 19h06, mis à jour le 11 février à 20h25
«On a augmenté de 70% le nombre de procédures ouvertes en 2024 par rapport à 2023», a indiqué Olivier Christen dans une interview à BFMTV, pointant également un «phénomène de rajeunissement» des mis en cause.
Un danger qui pèse toujours sur nos sociétés occidentales. Invité de nos confrères de BFMTV ce mardi matin 11 février, le procureur national antiterroriste Olivier Christen a alerté d’un «retour de la menace djihadiste en France», dont les projets d’actions violentes se sont multipliés ces derniers mois.
«Depuis fin 2023, la menace tend à croître avec une recrudescence de la menace djihadiste», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «On a augmenté de 70% le nombre de procédures ouvertes en 2024 par rapport à 2023, sur ce contentieux-là. C’est le principal contentieux sur lequel on travaille.» Le magistrat a poursuivi en indiquant que «l’ensemble de la menace terroriste est aujourd’hui de nature exogène», donc impulsée depuis l’extérieur du pays.
En cause, des organisations internationales comme l’État islamique ou al-Qaïda qui se reconstituent peu à peu, et qui produisent de la «propagande massive ». «On a des menaces inspirées par la propagande (...) Cette diffusion de propagande a un impact très fort sur des personnes qui ne seront jamais en contact avec les organisations terroristes, ou en tout cas pas nécessairement. (Ces individus) vont, à partir des messages (et des documents qu’ils lisent), se convaincre d’une nécessité de passage à l’acte et utiliser les modes (d’actions) qui sont promus par ces organisations», comme les attaques au couteau ou à la voiture-bélier, a souligné Olivier Christen.
Propagande à destination des jeunes
Cette propagande se veut de plus en plus à destination des mineurs ou des jeunes majeurs. C’est pourquoi les autorités ont constaté un «phénomène de rajeunissement des personnes qui projettent de passer à l’acte». «Habituellement, on a entre deux et quatre mineurs par an mis en examen pour faits de terrorisme... Mais il y en a eu 15 en 2023 et 19 en 2024», a noté le procureur. Un phénomène qui ne concerne pas que la France, mais toute l’Europe.
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«Notre devoir aujourd’hui c’est de savoir comment on contre cette propagande», qui s’avère particulièrement efficace en ces temps de «tensions au niveau international», a ajouté Olivier Christen. «Le 7 octobre et l’attaque terroriste du Hamas a créé une déflagration. On a relevé un renforcement des propos antisémites, avec des cibles antisémites bien plus clairement exprimées», a-t-il précisé.
Enfin, le procureur national antiterroriste a souligné une multiplication des signalements émanant des établissements scolaires à destination des dispositifs de prévention de la radicalisation. «_Ces signalements fonctionnent correctement et permettent un premier niveau d’investigation pour déterminer si on est dans la radicalisation ou pas, et le traiter correctement_», a-t-il assuré.