Mélenchon distance le NPA et s'installe à gauche (original) (raw)
Publié le 15 mars 2010 à 12h02, mis à jour à 12h03
L'alliance du PCF et du Parti de gauche a recueilli près de 6 %.
Le Front de gauche a renouvelé son score des européennes, mais ne l'a pas sensiblement amélioré. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, l'alliance PCF-Parti de gauche et Gauche unitaire obtient 5,90 % des voix, éclipsant cependant, de façon plus franche qu'aux européennes, le NPA d'Olivier Besancenot en forte chute (autour de 2,4 % des voix).
Le Front de gauche «confirme son existence», a assuré dimanche soir le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Mais le député européen a surtout pointé l'abstention qui, pour lui, n'est «pas une case creuse». «C'est une case d'insurrection civique», a-t-il dit, constituée de gens qui en ont «ras le bol». De son côté, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a estimé que ce premier tour était «un vote sanction très clair» qu'elle a appelé à «amplifier au second tour».
Si ce score n'est pas à la hauteur de leurs attentes, il est tout de même une bouffée d'oxygène pour les communistes qui ont réalisé, à la présidentielle de 2007, le pire score de leur histoire : 1,93 %. Même si l'ancienne candidate qui, a priori, pourrait quitter son poste au congrès de juin, affirme que «cette liste d'union» lancée aux européennes est «une initiative du PCF», elle reste pourtant fortement associée à la figure charismatique de Jean-Luc Mélenchon. Mais l'ancien PS et député européen n'est pas parvenu à s'imposer face aux communistes comme chef de file en Ile-de-France. Pierre Laurent, le bras droit de Marie-George Buffet, y a fait campagne pour tenter de s'imposer, en juin, à la tête du PCF. Dimanche soir, les estimations lui donnaient 6,4 %, soit plus que la moyenne nationale, sachant que le Front de gauche n'a été présent que dans 17 régions sur 22.
Négociations avec le PS
Mélenchon, qui rêve d'incarner «l'autre gauche» non socialiste, a cependant profité de cette liberté pour courir la campagne dans toute la France. Dans le Limousin par exemple, où la tête de liste Front de gauche de Christian Audouin (PCF) s'est alliée au NPA et a obtenu 13,13 % des voix, un score exceptionnel.
Dès dimanche soir, les négociations ont débuté avec les socialistes. «Nous voulons des listes communes de toute la gauche» au second tour a déjà indiqué Marie-George Buffet, qui espère influer sur les programmes pour qu'ils soient «clairement en rupture».
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Le NPA de Besancenot a perdu son pari de l'autonomie
La stratégie d'autonomie défendue par la direction nationale du NPA était un pari audacieux. Pari perdu. Le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot obtient 2,4 % des voix, contre 4,9 % aux européennes. « Globalement, notre score est décevant », a reconnu la direction nationale du NPA, appelant, au deuxième tour, à infliger « la défaite la plus importante possible aux listes soutenues par Sarkozy ». Olivier Besancenot a concédé hier soir que son parti avait réalisé « un mauvais résultat ». Lui-même, chef de file en Ile-de-France, n'aurait rassemblé que 3 % des voix, selon TNS-Sofres. Il envisageait, la semaine dernière, de franchir les 5 %.
Outre le choix de l'autonomie, la polémique autour de la présence d'une candidate voilée sur la liste du Vaucluse a aussi plombé la campagne. Hier soir, le Limousin était la seule région où le NPA pouvait espérer obtenir un élu. Une des trois régions, avec le Languedoc-Roussillon et les Pays de la Loire, dans lesquelles le NPA local, allant à l'encontre des choix nationaux, s'était allié au Front de gauche. En Limousin, le chef de file PCF, Christian Audouin, pouvait se flatter d'un score à deux chiffres (13,13 %) permettant à « l'ensemble des composantes de (sa) liste d'être représentées à la région ». Et le président PS sortant, Jean-Paul Denanot, semblait disposé à accueillir des représentants de l'ex-LCR.