Aubry met en scène «la gauche solidaire» (original) (raw)

Publié le 19 mars 2010 à 22h10

Marie-George Buffet, Martine Aubry et Cécile Duflot pendant leur conférence de presse entre les deux tours des régionales, jeudi à Paris. Le Figaro

Avec ses alliés Verts et PCF, le PS appelle à «envoyer un message fort» à Sarkozy.

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Elles ont remonté côte à côte, tout sourire, la rue Saint-Sabin face à une forêt de caméras. Comme de vieilles copines. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, et celle du PCF, Marie-George Buffet, se sont ensuite attablées au Café de l'Industrie, dans le XIe arrondissement de Paris. Depuis quarante-huit heures, les trois femmes attendaient d'immortaliser, sous le crépitement des appareils photo, l'accord conclu mardi pour fusionner leurs listes au second tour des régionales. Et surtout demander aux électeurs d'envoyer dimanche «un message extrêmement fort pour que le président de la République change de politique».

«Donner une bonne gauche à la droite»

Pour autant, les trois femmes, dont deux ont été ministres de Lionel Jospin, ne veulent pas entendre parler de «gauche plurielle». Désormais Martine Aubry préfère parler de «la gauche solidaire». Pour Marie-George Buffet, la gauche a tiré «les grands enseignements de cette période». «C'est pourquoi nous préférons proposer un vrai projet», ajoute-t-elle.

Cécile Duflot ne dit pas autre chose. «Quand j'entends parler Valérie Pécresse de ?bricole? à gauche, je préfère rire. Entre nous, il n'y a pas de troc, pas de chantage, pas d'hégémonie», assure la patronne des Verts. Martine Aubry tient encore à préciser : «Il ne s'agit pas d'accords de circonstance, nous avons d'ailleurs déjà fait de belles choses ensemble dans nos communes et nos régions.»

Les trois femmes sont intarissables sur leur «vraie détermination». Au point d'éclipser la présence de tous les cadres de leurs partis respectifs venus assister à l'événement et relégués derrière la masse compacte de journalistes. Même le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, finit par rebrousser chemin et passe quasiment inaperçu.

Mais ce qui s'est joué jeudi en arrière-plan de ce show parfaitement maîtrisé dépasse en fait le seul cadre du second tour des élections régionales. Historiquement, ce n'est que rassemblée que la gauche a réussi à s'emparer du pouvoir : Cartel des gauches en 1924 et 1932, Front populaire en 1936, Union de la gauche en 1981, et Gauche plurielle en 1997. Forcément, 2012 est dans toutes les têtes. Et forcément, chacune des trois femmes élude.

Interrogée sur la question des primaires à gauche pour 2012, Aubry se renfrogne. Duflot prévient : «Il ne faut pas mélanger les échéances, ni céder à l'obsession française de la présidentielle, parce qu'avec les obsessions on passe à côté des vrais enjeux.» Et Buffet abonde : «Non à l'homme ou à la femme providentiel !»

Pour l'heure, elles ne veulent se concentrer que sur le scrutin de dimanche et mobiliser les abstentionnistes. Aubry se refuse à tout triomphalisme. «Nous sommes graves et sérieuses, car le second tour sera décisif», lance-t-elle, tandis que pour la numéro un communiste, «il reste deux jours pour donner une bonne claque à la droite, ou plutôt une bonne gauche à la droite».

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