Résultats des législatives 2024 : Bayrou, Philippe... face au RN et à la gauche, les ténors de la macronie penchent pour le «cas par cas» (original) (raw)
Publié le 30 juin 2024 à 21h41, mis à jour le 1 juillet 2024 à 03h02
En troisième position selon des résultats provisoires, la macronie accuse le coup. Et se projette déjà sur le second tour du 7 juillet prochain.
Ils s’y étaient préparés depuis l’annonce surprise de la dissolution. Alors que le bloc central est relégué en troisième position du premier tour des législatives à 22,1% des voix, selon des résultats provisoires Ifop, les ténors de la macronie ont pris note de leur score décevant. Un niveau qui permettrait au camp présidentiel d’obtenir entre 60 et 90 députés lors du second tour. Malgré le net reflux, ces derniers ont joué dimanche soir un difficile numéro d’équilibriste. Et se projettent déjà sur l’échéance de la semaine prochaine, en exhortant leurs troupes à contrerla poussée du «camp national» donné à 33,5%. Et à bloquer l’élection des députés insoumis.
Invité de TF1, le président du MoDem François Bayrou a appelé juste après l'annonce des premiers résultats à une «alliance» entre «les candidats démocrates et républicains». Sans entrer dans d’hypothétiques tractations partisanes, l’ancien triple candidat à la présidentielle a considéré qu’«il y a à gauche et du côté de Républicains des femmes et des hommes dont les valeurs sont les mêmes.» Quid de la position envers le Nouveau Front populaire, bannière sous laquelle sont regroupés insoumis, socialistes, communistes et écologistes ? Le centriste a fait un distinguo entre deux gauches. «Il faudra regarder, circonscription par circonscription, les positions antérieures des candidats qui se présentent pour l'alliance», a-t-il jugé. Et d’annoncer : «Chaque fois que nous serons troisièmes, il faudra que l'on regarde au cas par cas.»
«De la gauche sociale-démocrate à la droite conservatrice»
Quelques instants plus tard depuis sa mairie du Havre (Seine-Maritime), Édouard Philippe a pris acte que «la majorité sortante ne sera pas reconduite.» «La décision de dissoudre l’Assemblée nationale a mis un terme au paysage politique qui avait résulté de l’élection présidentielle de 2017», a-t-il grincé à l’égard du président de la République. «Tout laisse à penser que la polarisation du débat public pourrait conduire à une opposition frontale entre les extrêmes», a par ailleurs mis en garde le président d’Horizons. Qui a demandé aux candidats de sa formation politique en troisième position de se retirer pour éviter l’élection des «extrêmes».
Si Édouard Philippe a appelé à voter pour les candidats macronistes «toujours en lice», l’ancien premier ministre a fait de même pour «ceux qui, de la gauche sociale-démocrate, écologiste et communiste, à la droite libérale et conservatrice, au-delà de différences réelles et assumées» sont «opposés aux extrêmes». «Aucune voix ne doit se porter sur les candidats du RN, ni sur ceux de LFI avec qui nous ne divergeons pas sur des programmes mais sur des valeurs fondamentales», a-t-il encore tonné.
Élue depuis 2017 dans la 5e circonscription des Yvelines, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a quelque peu atténué la rhétorique des deux chefs à plume précédemment cités. «Aucune voix au RN! C’est le combat de ma vie, de notre vie. Il ne partage pas les principes de l’État de droit qui sont les nôtres», a-t-elle affirmé sur TF1. Face au nouvel attelage de la gauche, elle a sommé les électeurs de voter pour «le candidat le plus républicain». «Il y en a de très nombreux, mais ils ne sont pas tous sur cette ligne-là. En aucun cas, je ne pourrais appeler à voter pour un certain nombre de candidats qui ne partagent pas les valeurs républicaines», a-t-elle timidement affirmé, sans cibler nommément La France Insoumise.