Présidentielle : qui sont les 11 candidats sur la ligne de départ (original) (raw)
INFOGRAPHIE - Ils sont donc 11 à avoir atteint le Graal des 500 parrainages validés par le Conseil constitutionnel. Portrait des prétendants.
● Marine Le Pen
Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Son parcours: Marine Le Pen, née en 1968 à Neuilly-sur-Seine, s'est forgée au sein du Front national, dans l'ombre du co-fondateur Jean-Marie Le Pen. Elle est arrivée à la tête du parti en 2011 lors du congrès de Tours. Depuis 1998, au fil de ses mandats locaux et européen, la benjamine de la famille, construit un projet politique qu'elle porte depuis la présidentielle de 2012, où elle fut battue au premier tour avec un score de 17,90% des voix, soit 6,4 millions d'électeurs. Depuis 2004, elle siège au Parlement européen où elle est finalement parvenue à constituer le groupe politique Europe des nations et des libertés (ENL).
Ses idées: Au-delà des fondamentaux du Front national, qui sont toujours très forts dans son projet (immigration et sécurité), Marine Le Pen mise aussi sur un projet économique et social basé sur les souverainetés retrouvées de l'Etat (monnaie, frontières, économie, lois). Elle inscrit son programme dans un mouvement européen plus large de «réveil des peuples». Aussi, elle préconise une sortie «concertée» de l'euro et de l'Union européenne mais en cas de négociations impossibles sur ces sujets, elle promet de se tourner vers des référendums nationaux pour y parvenir. Le rétablissement d'une «France forte» est l'un de ses slogans.
Ses ambitions: Invariablement depuis plusieurs mois, Marine Le Pen est donnée en position de leader du premier tour par les sondages, mais aucun institut ne lui a promis une victoire au second tour. Elle espère de se démarquer des autres «grands candidats» en pariant sur la mort du clivage gauche/droite et en insistant sur l'urgence d'un projet de rupture pour sortir des «échecs de l'UMPS.»
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● Emmanuel Macron
© Philippe Perusseau / Allpix / KCS PRESSE
Son parcours: C'est la première fois dans l'histoire de la cinquième République qu'un candidat jamais élu auparavant se retrouve en position de favori à un mois du scrutin. Philosophe, énarque, inspecteur des finances, ancien banquier d'affaires, rapporteur de la commission Attali… Emmanuel Macron cultive sa différence. Après avoir fait fortune chez Rotschild, il rejoint François Hollande pour le conseiller sur l'économie avant la présidentielle de 2012. Il devient ensuite secrétaire général adjoint de l'Elysée, poste qu'il quitte en juin 2014 pour monter son entreprise. Mais la politique le rattrape. Deux mois plus tard, il est nommé ministre de l'Économie en remplacement d'Arnaud Montebourg. Le début de son ascension. En avril 2015, il crée son mouvement En Marche! Fin août 2016, il démissionne de Bercy. Le 16 novembre de la même année, il se déclare candidat à l'élection présidentielle.
Ses idées: Emmanuel Macron se revendique «pas de droite, pas de gauche» et pas centriste non plus. Lui se voit plutôt «central». Il reconnaît tout de même venir de la gauche, notamment pour l'aspect social, mais emprunte aussi à la droite sur le plan économique. Emmanuel Macron se dit en fait «pragmatique» et assure ne pas se soucier de savoir si une mesure est de droite ou de gauche pourvu qu'elle soit efficace. Il est le plus pro-européen de tous les prétendants. Sa conception du pouvoir en fait le candidat le plus «monarchique». Selon lui, la France ne s'est jamais remise d'avoir décapité Louis XVI et cherche depuis à retrouver la figure du roi.
Ses ambitions: Incarner l'homme qui fera changer la France d'époque en la modernisant pour la propulser dans le XXIème siècle. Emmanuel Macron n'a jamais évoqué son avenir en cas de défaite mais il assurait au début de son ascension qu'il ne resterait pas en politique toute sa vie.
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● François Fillon
Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Son parcours: François Fillon a entamé sa carrière sous l'aile de l'ancien ministre gaulliste et député de la Sarthe Joël Le Theule, dont il reprend le siège lors des législatives de 1981. Membre des «rénovateurs» à la fin des années 1980, compagnon de route de Philippe Séguin, il a soutenu Edouard Balladur en 1995, puis Nicolas Sarkozy en 2007, avant de devenir son premier ministre. Candidat malheureux face à Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP en 2012, il a remporté la primaire face à Alain Juppé en novembre 2016 avec 66,5% des suffrages.
Ses idées: Gaulliste de tradition, François Fillon revendique l'héritage du souverainiste Philippe Séguin avec qui il avait fait campagne pour le non au traité de Maastricht en 1991. Aujourd'hui encore, il plaide pour une «Europe forte» avec des «nations fortes». Mais, le candidat montre, à l'inverse de son mentor, qu'il peut être libéral sur certaines questions économiques tout en gardant des forts réflexes colbertistes. Sur les questions de société enfin, il se montre assez conservateur.
Ses ambitions: Malgré les affaires qui l'affaiblissent, il souhaite devenir président de la République et appliquer son programme de rupture. Pour «retrouver le plein emploi» et faire de la France «la première puissance européenne dans 10 ans», François Fillon entend «libérer les forces économiques qui étouffent sous les normes et les charges qui pèsent sur les entreprises». Il veut également «rétablir l'autorité de l'Etat» en «alliant fermeté et justice». «Le relativisme culturel et la culpabilisation ont réussi à insinuer le doute sur nos valeurs», déplore-t-il encore en souhaitant que «La France assume d'être la France».
» L'actualité de François Fillon
● Benoît Hamon
BERTRAND GUAY/AFP
Son parcours: Né à Saint-Renan près de Brest, Benoît Hamon a passé une partie de son enfance au Sénégal. Un temps aux Jeunes Rocardiens, il s'impose au sein du parti en fondant le Mouvement des Jeunes socialistes (MJS), où il dispose de son plus grand réseau de soutiens aujourd'hui. Après un passage au cabinet de Martine Aubry, il exerce son premier mandat au Parlement européen avant de se faire élire député en 2012. Il est nommé ministre délégué en charge de l'Economie sociale et solidaire et à la Consommation, puis ministre de l'Education nationale. Il est évincé du gouvernement en même temps que Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti.
Ses idées: Ce représentant de l'aile gauche du PS a voté non au référendum européen de 2005. Au parlement, il était l'une des têtes fortes du mouvement des frondeurs, qui réclamait des inflexions à la politique de l'offre de l'exécutif. Avec son revenu universel, il s'est distingué pendant la primaire. Benoît Hamon prône par ailleurs la légalisation du cannabis et le passage à la VIème République.
Ses ambitions: Après avoir gagné la primaire haut la main, le socialiste peine à relancer la dynamique qu'il avait enclenchée. Sa déclaration de candidature, en août, avait surpris tout le monde, si bien que beaucoup le soupçonnaient d'avoir fomenté un énième coup pour prendre Solferino. La question, qui lui est encore posée aujourd'hui, l'agace. S'il ne devient pas président de la République, il aura en tout cas réussi à s'émanciper et à se faire connaître des Français. S'il parvient à obtenir un bon score, il jouera un rôle déterminant dans la recomposition de la gauche.
● Jean-Luc Mélenchon
Son parcours: Socialiste jusqu'en 2008, sénateur de l'Essonne et ministre sous Lionel Jospin, Jean-Luc Mélenchon s'est déjà présenté à la présidentielle en 2012 sous l'étiquette du Front de gauche. Il était arrivé en 4e position avec 11,1%. Un score inférieur à ses espérances et celle des communistes qui le soutenaient alors largement. Il a hésité un moment à se présenter à nouveau, avant d'être un des premiers à gauche à se lancer dans la course pour 2017, sans attendre le soutien des communistes. Il a constitué son propre mouvement indépendant des partis, la France Insoumise. Le PCF le soutient mais reste divisé, surtout depuis la victoire de l'ex député frondeur Benoît Hamon à la primaire des socialistes.
Ses idées: Son programme a été édité au Seuil sous le titre L'Avenir en commun. Tiré à plus de 100.000 exemplaires, il comporte plusieurs axes: la VIe République, le partage des richesses, la planification écologique, la sortie des traités de l'Union européenne, le maintien de la paix et de l'indépendance de la France, notamment vis-à-vis des Etats-Unis... Mélenchon accorde également beaucoup d'importance aux thématiques du «progrès humain» et technologique, de la culture et du numérique.
Ses ambitions: Battre Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle serait son Graal ultime. Mais il serait déjà heureux de battre le socialiste Benoît Hamon au premier tour. Quant à l'après, il souhaitera sans doute participer à une grande recomposition de la gauche de la gauche, même si l'hostilité d'une partie de la sphère des écologistes et celle des socialistes hamonistes ne devrait pas lui faciliter la tâche.
» L'actualité de Jean-Luc Mélenchon
● Nicolas Dupont-Aignan
Sébastien SORIANO/Le Figaro
Son parcours: Le gaullisme de Nicolas Dupont-Aignan s'enracine dans certaines figures politiques, tels Jacques Chaban-Delmas ou Philippe Seguin. Parisien, né en 1961, il est passé par Sciences-Po, l'Ena et divers cabinets ministériels avant de décrocher la municipalité de Yerres, dans l'Essonne, en 1995. Deputé de la 8e circonscription de ce département depuis 1997, l'élu lance, au sein du RPR puis de l'UMP, un club de réflexion gaulliste en 1999. Après avoir rompu avec l'UMP en 2007, il transforme Debout La République en parti politique dès 2008, lequel devient Debout la France en 2014. Lors du premier tour de la présidentielle en 2012, Dupont-Aignan recueille 1,79% des suffrages.
Ses idées: Du souverainisme à l'anti-système, Nicolas Dupont-Aignan se voit comme le dernier gaulliste de l'échiquier politique. Il veut porter les valeurs de l'humanisme républicain en s'affichant comme un farouche opposant aux «technocrates de Bruxelles». Contre l'Union européenne d'aujourd'hui, il plaide pour une Europe des coopérations mais aussi pour la restauration de la place de la France dans le monde. Régulièrement, il fustige la gauche et la droite qu'il voit comme des courants politiques usés. Son euroscepticisme se nourrit aussi d'une critique virulente du néolibéralisme et des marchés financiers. Il veut mener son combat «pour la France» sur une ligne sans «extrême, ni système».
Ses ambitions: Le député de l'Essonne voit son statut de maire comme un atout dans cette présidentielle. Il souhaite convaincre par son expérience d'élu de terrain «conscient des réalités» et par sa vision d'une France restaurée. Il souhaite que les «orphelins de Sarkozy» et les «déçus de Fillon» comprennent l'urgence qu'il y a, selon lui, à recomposer la droite française en passant par une alliance souverainiste. En ciblant régulièrement Macron comme le plus grand danger, il espère ainsi mobiliser un électorat fortement hostile à ce qu'il dénonce comme un nouveau quinquennat de Hollande déguisé.
» L'actualité de Nicolas Dupont-Aignan
● Nathalie Arthaud
Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Son parcours: Professeure agrégée d'économie-gestion, Nathalie Arthaud est une militante de longue date de Lutte Ouvrière, âgée de 47 ans. En 2008, elle est nommée porte-parole du mouvement puis investie candidate à l'élection présidentielle de 2012. Elle arrive à la neuvième place avec 0,56% des voix. En 2016, LO la désigne de nouveau pour représenter «le camp des travailleurs». Le réseau militant de LO est solide, ce qui permet à Nathalie Arthaud de réunir, sans trop de peine, ses 500 parrainages.
Ses idées: Sans cesse questionnée sur ses différences avec le Nouveau parti anticapitaliste, Nathalie Arthaud n'a de cesse de répéter qu'elle est la seule candidate communiste. Ses références sont la Commune de Paris et la révolution soviétique, sans revendication de la période staliniste, considérée comme une caricature du communisme. Les idées de son programme sont dans cette veine: «accueil des migrants à bras ouverts», disparition des frontières, renversement du capitalisme…
Son ambition: Nathalie Arthaud ne désire pas accomplir un destin personnel, au travers du cadre des institutions, puisqu'elle souhaite les renverser. Son but est la multiplication des revendications dans la rue, jusqu'à la révolte ultime: la révolution.
● François Asselineau
Son parcours: Cadre de la fonction publique, François Asselineau est passé par divers cabinets ministériels dans lesquels il a effectué du conseil dans les années 90. Il occupe de 2004 à 2006 le poste de délégué général à l'intelligence économique au ministère de l'Économie et des Finances. En parallèle, il est cadre du parti souverainiste de Charles Pasqua, le RPF. Parallèlement, sa carrière politique l'amène à être élu sur la liste menée par Jean Tibéri au Conseil de Paris de 2001 à 2008. Un temps encarté à l'UMP, il en claque la porte avant de fonder l'Union Populaire Républicaine (UPR). Son mouvement participe aux européennes de 2014 et aux régionales de 2015, scrutins dans lesquels il affirme avoir réuni un peu moins de 200 000 électeurs.
Ses idées: François Asselineau se présente «au-dessus du clivage gauche-droite», mais un certain nombre d'observateurs le classent du côté de la droite souverainiste voire de l'extrême droite eurosceptique. Il se revendique du «gaullisme social» et du souverainisme. L'essentiel de ses propositions tourne autour de la sortie sans conditions de l'Union européenne et de la monnaie unique. Il est également un adversaire de «l'impérialisme américain», et propose d'en défaire les réseaux par une sortie de l'OTAN. Son mouvement est connu pour ses opérations de harcèlement des médias, et il souhaite d'ailleurs modifier les règles de temps de parole et imposer la pluralité politique dans les rédactions.
Ses ambitions: Avoir passé le cap des 500 parrainages constitue une première prouesse pour ce candidat, qui est à la fois le principal animateur et l'unique clé de voûte de son mouvement. Asselineau, qui revendique un certain succès de sa démarche sur Internet, espère désormais être découvert par le grand public. L'UPR pourra désormais bénéficier du financement public des partis politiques et de l'équité du temps de parole. Un sésame précieux pour la petite formation qui compte présenter 577 candidats aux législatives. Son objectif principal serait d'amener la France vers un «Frexit» sur le modèle britannique.
» François Asselineau, candidat pourfendeur de l'Europe et de l'impérialisme américain
● Philippe Poutou
Sébastien SORIANO/Le Figaro
Son parcours: En 2012, Philippe Poutou est le premier ouvrier à se présenter à la présidentielle en France, il représente le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Ce délégué syndical, rendu célèbre par son combat gagné contre des licenciements dans son usine Ford de Blanquefort (Gironde), prend le relais du postier, Olivier Besancenot. Il arrive huitième, devant Nathalie Arthaud, avec 1,15% des voix. En 2017, à 49 ans, Philippe Poutou travaille toujours dans la même usine et porte à nouveau les couleurs du NPA.
Ses idées: Nourri par les idées anarchistes, il combat le capitalisme et veut, à travers le NPA, défendre le féminisme, l'internationalisme, l'écologie. Le vocabulaire de Philippe Poutou est marxiste, son slogan «Nos vies, pas leurs profits!» est révolutionnaire et ses propositions radicales: interdiction des licenciements, instauration d'un salaire minimum à 1700 euros net, liberté de circulation et d'installation…
Son ambition: Philippe Poutou ne cultive aucun rêve élyséen. De plus, la logique du NPA veut qu'aucun «homme fort» n'émerge puisque tout est affaire de collectif. Lui veut simplement accéder aux débats nationaux pour propager les idées du NPA. Son combat se mène hors du cadre des institutions: dans la rue.
» L'actualité de Philippe Poutou
● Jean Lassalle
Son parcours: C'est l'un des candidats les plus iconoclastes de cette campagne. Élu local depuis plus de trente ans dans les Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle est arrivé à l'Assemblée nationale en 2002. Très proche de François Bayrou, il fait ses classes à ses côtés tout en multipliant les coups d'éclat. Le premier d'entre eux: un chant béarnais entonné en plein hémicycle en 2003 pour protester contre le départ d'une brigade de gendarmerie. Même retentissement en 2006 lorsqu'il entame une longue grève de la faim pour empêcher la délocalisation d'une usine de sa circonscription. Jean Lassalle, c'est aussi «le député qui marche», surnom qui lui est donné après son tour de France à pied en 2013.
Ses idées: Difficile de classer Jean Lassalle. Il veut avant tout défendre la ruralité. Il prône la création d'un service civique obligatoire lors duquel le permis de conduire serait délivré gratuitement par l'Etat. Il fait l'éloge de l'apprentissage et veut un plan pour l'éducation «digne de Jules Ferry». «Reconstruire l'Etat», dit-il. Récemment, il s'est fait remarquer en visitant la Syrie et en rencontrant Bachar el-Assad. L'occasion aussi de faire part ses positions russophiles.
Ses ambitions: Brouillé avec François Bayrou, il est maintenant affranchi. Même s'il peut se prévaloir d'un ancrage local fort, il lui sera difficile de faire fructifier un mouvement politique. En attendant, il veut bousculer la présidentielle, grâce à un discours qui est tout sauf convenu.
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● Jacques Cheminade
Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Son parcours: Enarque, ancien fonctionnaire, le fondateur du parti Solidarité et Progrès est déjà un habitué de l'élection présidentielle. Jacques Cheminade avait recueilli 0,28% des voix à la présidentielle de 1995, et 0,25% à celle de 2012.
Ses idées: Il est à nouveau candidat «contre le sérail politique qui a pactisé avec l'empire de l'argent». Pourfendeur depuis toujours de «la dictature molle financière» et des forces de Wall Street, il promet de «lutter contre le présentéisme ordonné par la quête du profit immédiat». L'un de ses principaux défis consiste à casser l'image loufoque que lui a valu son projet de relance du programme spatial, marqué par la volonté de créer des stations orbitales terrestre basse. Conscient que ses propositions jugées farfelues ont aussi fait sa notoriété, Jacques Cheminade en conserve quelques-unes pour sa dernière campagne, comme la généralisation de la pratique du chant en chorale ou l'interdiction du jeu «Pokemon Go».
Son ambition : Faire parler de lui et de son mouvement.