Ukraine : Zelensky répond à Trump et appelle les États-Unis à investir dans les terres rares (original) (raw)

Publié le 4 février à 18h49, mis à jour le 5 février à 09h56

Le président ukrainien estime que son pays était prêt à recevoir des «investissements d’entreprises américaines» dans ses terres rares, des métaux très utilisés dans l’électronique.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi que son pays était prêt à recevoir des «investissements d’entreprises américaines» dans ses terres rares, des métaux très utilisés dans l’électronique, auxquels Donald Trump avait semblé réclamer un accès en contrepartie de l’aide américaine . L’Ukraine, dont Washington est le premier soutien face à l’invasion russe qu’elle combat depuis trois ans, cherche à assurer la pérennité de l’aide américaine.

La position de Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche en janvier, n’est pas entièrement claire, mais il a en tout cas assuré vouloir une fin rapide à la guerre et a critiqué par le passé les dépenses faites pour aider Kiev. Lundi, le président américain a affirmé vouloir négocier un «accord» avec l’Ukraine de manière à ce qu’elle offre une «garantie» sur ses terres rares. «Nous cherchons à trouver un accord avec l’Ukraine selon lequel ils apporteraient en garantie leurs terres rares et d’autres choses en échange de ce que nous leur donnons», a-t-il dit.

«Est-ce que vous voulez que l’Ukraine donne ses terres rares aux Etats-Unis ?» a demandé un reporter. «Oui», avait répondu Donald Trump, «je veux des assurances sur les terres rares.» «Je voudrais que les entreprises américaines (...) développent ce secteur ici», a répondu mardi Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse. «Nous sommes ouverts au fait que cela puisse être développé avec nos partenaires qui nous aident à protéger notre territoire», a-t-il ajouté, jugeant cela «équitable».

«Ouvert» à l’investissement

L’Ukraine a «assez» de terres rares, a-t-il dit, soulignant toutefois qu’«une partie de nos ressources minérales» se trouve en zone occupée. La Russie contrôle environ 20% du territoire ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé avoir dit à Donald Trump lors d’une rencontre en octobre que son pays était «ouvert» à ce type d’investissement américain. Si ces minéraux étaient sous contrôle russe, des pays comme «l’Iran et la Corée du Nord» pourraient y accéder, a-t-il fait valoir.

Dans un plan de paix dévoilé en octobre, Volodymyr Zelensky avait, sans évoquer spécifiquement les terres rares, proposé un «accord spécial» avec les partenaires de son pays, permettant une «protection commune» et une «exploitation commune des ressources stratégiques» de son pays. Il avait donné pour exemples «l’uranium, le titane, le lithium, le graphite et d’autres ressources stratégiques de grande valeur». Les terres rares, comme l’europium ou le cérium, sont indispensables à l’économie de demain, en particulier pour les grandes technologies de la transition énergétique.

On peut en trouver aussi bien dans un drone, une éolienne, un disque dur, un moteur de voiture électrique, une lentille de télescope ou un avion de chasse. L’Ukraine craint que Donald Trump ne décide de réduire son aide ou ne la pousse à la table des négociations avec Moscou. À la peine sur le front, elle redoute d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.

La présidence ukrainienne a par ailleurs indiqué mardi avoir échangé avec la partie américaine sur l’organisation d’une discussion entre les présidents des deux pays dans un «futur proche». Le président russe Vladimir Poutine a affirmé fin janvier que, sans aide occidentale, la guerre en Ukraine serait terminée «en un mois et demi ou deux mois».


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