«Ce qui manque au pays, c'est une force centrale», estime François Bayrou (original) (raw)
Publié le 28 juin 2024 à 10h40
«Nous n'avons pas su trouver en sept ans le renouvellement nécessaire du débat public, une autre manière de s'adresser aux Français», a déclaré le maire de Pau sur LCI ce vendredi. THOMAS SAMSON / AFP
«Les temps que nous traversons sont extrêmement difficiles. Dimanche, le premier objectif, c'est écarter les extrêmes, a déclaré ce vendredi sur LCI le président du Modem.
«Les temps que nous traversons sont extrêmement difficiles. Dimanche, le premier objectif, c'est écarter les extrêmes, a déclaré ce vendredi sur LCI le président du Modem, à deux jours des élections législatives anticipées, scrutin où le Rassemblement national et le Nouveau Front populaires sont donnés en tête des intentions de vote devant le camp présidentiel par les sondages. Ce qui est en jeu aujourd'hui dépasse de beaucoup les mécontentements et la colère. Le destin du pays est menacé par des dérives, par deux camps, chacun regroupés autour de leur extrême, l'un partiellement, l'autre complètement. Ces deux camps-là menacent notre pays.»
Interrogé sur la pertinence de la dissolution de l’Assemblée nationale, le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a estimé que «d’autres initiatives» auraient pu être prises. «Nous n'avons pas su trouver en sept ans le renouvellement nécessaire du débat public, une autre manière de s'adresser aux Français. Le drame de la situation, c'est la rupture entre la base de la société et [ceux qui sont au] sommet. Ils ont l’impression que leur parole ne porte plus, qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils disent. Et c’est vrai depuis au moins 30 ans», a-t-il constaté.
«Il va falloir qu'on se rassemble plus largement»
Le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a par ailleurs fustigé la proposition du Rassemblement national d'interdire aux Français ayant une double nationalité l'accès à certains postes «stratégiques» de la «défense ou de la sécurité». «Cette déclaration ne vise pas la haute fonction publique. Elle vise à mettre dans l'esprit des Français qu'être binational, c'est un soupçon», a estimé l'éphémère ministre de la Justice.
Quant à la recomposition politique qui se profile, François Bayrou a soutenu les initiatives d'Édouard Philippe et Gérald Darmanin. L’ex-premier ministre et fondateur du parti Horizons avait notamment, dans un entretien accordé au Figaro, invité «tous les démocrates, de la droite conservatrice aux socio-démocrates_» à se rassembler «_afin d'éviter que la majorité ne soit confiée à l'extrême droite de Marine Le _Pen, ou à ce prétendu “Front populaire”_».
«Ce qui manque au pays, c'est une force centrale permettant de dialoguer avec les uns et les autres, compréhensive, à la recherche de compromis et qui rassemble. Ces forces-là, doivent se rassembler pour former, si possible, une majorité d'action pour le pays (...) Désormais, on ne pourra plus faire comme avant. Bien sûr qu'il va falloir qu'on se rassemble plus largement», a-t-il exhorté, précisant n’avoir «aucun doute» sur le ralliement à ce bloc central des Républicains n’ayant pas suivi Éric Ciotti dans son alliance avec le Rassemblement national.