François Hollande affirme n’avoir «jamais été favorable à une candidature unique à gauche» (original) (raw)
Publié le 15 septembre 2024 à 16h18, mis à jour à 17h54
Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6», l’ancien président de la République a critiqué «la radicalité de la gauche qui a montré ses limites».
«Si je me suis engagé, c'est parce que la situation était grave». Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6», François Hollande est revenu sur les causes de son retour dans l’arène politique. L’ancien président de la République a critiqué le choix d’Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier à Matignon, avant de fixer le cap à suivre pour que la gauche reprenne le pouvoir lors des prochaines élections.
«Le choix de Michel Barnier, pas la personne, mais le groupe politique qu'il représente, est totalement contradictoire avec ce que les Français ont voulu exprimer». Ce dimanche, François Hollande a une nouvelle fois déploré le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets première ministre, même si «elle aurait été sans doute censurée», au profit de Michel Barnier. Pour le socialiste, si Michel Barnier a été nommé, c’est parce qu’Emmanuel Macron veut «continuer à présider». Le député de Corrèze a toutefois reconnu certaines qualités au nouveau premier ministre, notamment son expérience qui «peut être utile pour négocier avec la commission européenne» du temps pour réduire les déficits publics. Enfin, François Hollande est revenu sur l’attitude de son camp durant les semaines de négociations autour de Matignon et le rapport «ambigu de la gauche avec le pouvoir».
L’homme de 70 ans a critiqué la position imposée à la gauche par Jean-Luc Mélenchon d’appliquer à la lettre le programme du Nouveau Front populaire (NFP) en cas de nomination d’un chef de gouvernement issu de ses rangs. «On ne peut pas être dans une logique de tout ou rien quand on n'est pas majoritaire», a-t-il déploré. Si le gouvernement Barnier était censuré, François Hollande estime «qu’il faudra savoir si on maintient la démarche qui était de ne pas entamer le programme, ou si on fait un compromis avec d'autres pour arriver à une solution gouvernementale». Pour ce faire, celui qui fut dix ans premier secrétaire du PS estime que son parti doit reprendre le leadership de la gauche. En cas de Congrès du PS, François Hollande a appelé de ses vœux «une ouverture», «où l’on prend toutes les familles de la sociale démocratie pour en faire un grand parti» car «s'il n'y a pas de grand PS, la gauche ne peut pas venir au pouvoir».
Traçant une feuille de route vers 2027, sans dire s’il souhaitait être candidat à la prochaine présidentielle, le socialiste a attaqué frontalement Jean-Luc Mélenchon. «À gauche, la radicalité a montré ses limites, ça fait deux fois qu’il est candidat et deux fois qu'il n'est pas au second tour». Pour lui, seul un candidat «socialiste ou proche du PS» peut réunir une majorité de Français en cas d’élection. S’il concède que le peuple de gauche est favorable à une candidature unique, François Hollande a affirmé n’avoir «jamais été favorable» à cette hypothèse. «Les deux présidents de gauche ont été élus avec une pluralité de candidature», a-t-il conclu.
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